- Droit
- guerre
Je crois que c'est Aron (Paix et guerre...) qui constate qu'à l'origine, la force fonde le droit. Certes, ensuite, le droit encadre la force, et cedant arma togae . Mais cela n'est qu'une conséquence.
Aujourd'hui, la guerre est morte, et avec elle l'Etat, donc le droit. (voir billet)
Le "dérèglement de la violence" (expression de Monique Chemiller-Gendreau qui vient de publier De la guerre à la communauté universelle. Entre droit et politique, Paris, Fayard, mars 2013: le bouquin a l'air excellent), entraîne le dérèglement de l’État. Elle pose la question de la souveraineté, qui ne serait plus une notion structurante, du moins suffisamment.
Or, le dérèglement de la violence entraîne le dérèglement du droit. Tout ceci s'accompagne d'une confusion des normes, puisqu'on ne cesse de faire la morale (le politiquement correct, c'est-à-dire le "convenable" des dames charitables de la fin du XIX° siècle) en oubliant toute éthique. de même, on ne cesse de produire des lois qu'on ne cesse de contourner, comme nous le rappelle l'affaire Apple.
Il est à craindre que cet entassement des dérèglements (cette dérégulation générale) ne trouve sa solution que dans l'explosion des violences accumulées.
O. Kempf