Les autorités cubaines ont publié le 16 septembre 2012, le décret-loi n°302 (gaceta n°44) qui modifie la loi migratoire n°1312 datant du 20 septembre 1976. Cette réforme migratoire était l'une des mesures les plus attendues par les Cubains. Elle supprime le permis de sortie et la lettre d’invitation qui étaient jusqu’alors nécessaire aux Cubains désireux de se rendre à l'étranger. Désormais, seul le passeport en cours de validité est nécessaire aux Cubains qui souhaitent voyager. Le passeport aura une validité de deux ans et sera renouvelable 2 fois pour une durée totale de 6 ans. Autre avancée, la durée du séjour à l'étranger est rallongée de 11 mois à 24 mois.
Certaines catégories professionnelles
– cadres supérieurs, dirigeants, médecins, ingénieurs, sportifs de haut
niveau et toutes personnes qui exercent des activités jugées vitales
pour le développement du pays – resteront soumises à une autorisation préalable de voyage. Les autorités justifient ces restrictions par le besoin de préserver le capital humain du pays.
Les Cubains immigrés peuvent à présent rester jusqu'à 90 jours à Cuba (contre 30 jours auparavant). Les
Cubains qui ont le statut de résident à l’étranger (notamment en cas de
mariage avec une personne étrangère), peuvent eux séjourner à Cuba
jusqu'à 180 jours (contre 90 jours initialement). Dans les deux cas,
les autorités peuvent prolonger le séjour si besoin. Les étrangers qui
possèdent ou acquerront un bien immobilier à Cuba pourront bénéficier
d’un visa de « résidents immobiliers ». La nouvelle loi migratoire
entrera en vigueur 90 jours après sa publication, soit à partir du 14
janvier 2013.
Près de 1,5 million de Cubains et leur descendance vivent à l'étranger. Selon les observateurs privés, les transferts privés monétaires s’élèveraient à 2 Mds USD (1 Md USD passerait par les canaux officiels et 1 Md USD par les canaux informels), niveau équivalent aux transferts non monétaires (2 Mds USD). Des travaux théoriques et empiriques montrent que souvent à leur retour, les migrants temporaires ont une plus forte propension à investir grâce à l’épargne accumulée à l’étranger et à partager les connaissances acquises au cours de leur séjour à l’étranger. Pour Cuba, ses comportements pourraient servir les nouvelles activités en compte propre.