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La France sous dictée néolibérale? Quelle résistance?

Publié le 31 mai 2013 par Micheltabanou

  "La Commission européenne n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire"  

C'est ce qu'a déclaré le Président François Hollande, au lendemain de la mise en demeure de Bruxelles ,sans s’entourer de détours, de Paris  la casse totale des acquis sociaux dont notre système de retraite. D’un côté il y a la célébration en grande pompe du CNR, l’acte  fondateur, après-guerre, de notre République qui ouvrait les portes à la création d’un édifice social sans précédent et de l’autre ces menaces inquiétantes de Bruxelles…

Il y a un décalage, un caillou dans la chaussure.

En parenthèse il y avait un débat de section hier sur l’Europe auquel je me suis refusé de participer tant ici aussi les dés sont pipés et que nous ne déboucherions que sur une hypocrisie supplémentaire… et animer cette soirée des dupes un eurotechno PS était convié… Pour vous éclairer au mieux le blog de Gérard Filoche est significatif quand au fond et aux méthodes [ www.filoche.net ] et puis j’ai au cœur le mal d’une promesse non tenue sur la non renégociation du traité européen et avalée comme une pilule par les militants anesthésiés par les langues de bois].

Fin de la parenthèse.

Donc la Commission de Bruxelles a envoyé sa feuille de route au gouvernement français, avec une austérité au final du menu proposé une austérité accrue.
J’entends bien : «  La commission européenne n'a pas à dicter ce que nous avons à faire. » Et le Premier Ministre dans la foulée : «  Si je pense à la réforme des retraites, ce n'est pas Bruxelles qui nous le demande, c'est parce que nous savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition. » Je suis rassuré mais ne peut m’empêcher d’avoir le regard fixé dans le rétroviseur des déclarations restées lettres mortes…et de l’alignement au final sur le dogme de la Commission ! Alors Bruxelles nous donne deux ans de plus pour réduire notre niveau et nous aligner. Pensez-vous que la Commission est une altruiste forcenée ? Rien n’est gratuit et au bout de deux années de « répit » il faudra se courber sous les fourches caudines de la Commission qui sont :

Réduction du déficit public

Réformer les retraites

Réformer le marché du travail et ses coûts

Libéraliser les services

Travailler sur la compétitivité des entreprises

Simplifier la fiscalité

Et la cerise sur le gâteau, c'est Byzance!,  nous est offerte par Christian Noyer. Le gouverneur de la Banque de France. Il écrit une lettre annuelle ( mieux vaut d’ailleurs qu'il s’en limite à celle-ci ! au regard de ce qu'il y développe! ) et il y dénonce le rôle néfaste du Smic et y propose de raboter les retraites ! Donc pour revenir au CNR de mettre au rebut de l’histoire ce qui reste de notre modèle social ! Au secours nous allons périr noyés !

 

Il nous reste à revivre les instants de l’anniversaire du CNR et de nous apprêter à en préparer son enterrement ! On se dirige droit vers une France assujettie à une politique d’inspiration néolibérale qui va à rebours des choix exprimés par les français lors des présidentielles et législatives de 2012. Les bureaucrates eurocrates sans légitimité qui dictent des choix appuyés sur ce vocable qu’ils apprécient : « réformes structurelles » c'est-à-dire le droit canon du néolibéralisme ! Il leur faut inscrire la France dans le chemin logique du libre-échangisme, de la mondialisation dérégulée, des dumping salariaux et j’en passe ! Il n’y a plus de rêve européen auquel un peuple peut trouver un sens, un refuge pour son avenir. Le modèle néolibéral est obligatoire et nos votes citoyens ne deviendront que des consultations très facultatives si ce chemin est suivi sans résistance. Accordons nous encore un peu de crédit pour un soubresaut qui prenne en compte la volonté de notre nation exprimée en mai 2012. 


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