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Utopiales : origines, temps, intelligence artificielle

Publié le 11 novembre 2012 par Fuzzyraptor

Utopiales : origines, temps, intelligence artificielle

Et voici les compte-rendus des conférences du 4ème jour de « mes » Utopiales :

De 2001, l’Odyssée de l’espace à Prometheus : les origines de l’humanité dans le cinéma de SF

Avec M.Caro, T.Day, R.Lehoucq, G.Ménégaldo et D.Tron

G.Ménégaldo : « la plus belle ellipse du cinéma est dans 2001 quand on passe de l’os de l’homme préhistorique au vaisseau spatial ». R.Lehoucq : « En astrophysique, on observe des objets de plus en plus lointain et de plus en plus vieux. La lumière met 1 seconde à nous arriver depuis la Lune et 500 secondes depuis le soleil. On a déjà détecté 12 neutrinos provenant d’une supernova. Et quotidiennement plusieurs dizaines du soleil ». D.Tron : « Peu de films se posent la question de l’origine de l’humanité ou de l’espèce. Focalisent plutôt sur des personnages ».

Les « ingénieurs » de Prometheus ne plaisent pas à un des intervenants > trop d’anthropomorphisme + créationnisme. Prometheus vient d’être officiellement élu pire film de SF de ces 20 dernières années. A part le robot, aucun personnage de ce film n’a de profondeur. Comment dépenser des milliards de dollars pour envoyer des Pieds Nickelés dans l’espace. Les symboles marquants d’Alien : sang acide, face hugger, bave qui coule. G.Ménégaldo : « Les scientifiques de Prometheus ne st pas crédibles, notamment avec leurs arguments scientifiques basés sur la foi ». R.Lehoucq a poussé le vice jusqu’à acheter le DVD de Prometheus pour l’étudier à fond > article à suivre dans Bifrost. Dans Prometheus > sang humain + pouple = insecte ? Pas besoin de se décomposer pour laisser son ADN sur Terre. On a juste besoin de cracher dans la soupe originelle…

Rencontre avec Dave McKean

Dave Mc Kean a commencé par les comics et a rencontré Neil Gaiman au lycée. Il n’est pas très attiré par le perso de Batman & trouve Robin très étrange mais il a illustré un livre de Grant Morrison. Il a réalisé les couvertures de la série « Sandman » de N.Gaiman et les spin-off. On découvre l’histoire de Mr Punch, qui tue un bébé, puis des gens, puis son bourreau puis le diable. D.McKean a découvert le collage en école d’art. C’est un moyen pour lui de conserver des souvenirs et transmettre des émotions. Le fait de devenir père l’a orienté vers la littérature jeunesse tout comme N.Gaiman.  »The Graveyard Book » est son livre préféré. Dave a travaillé pour le New Scientist et sur le 2ème et 3ème épisode d’Harry Potter. Son fils est partout dans ses dessins et ses films. Il dessine tout le temps et ses croquis de voyage lui ont appris énormément de choses sur le dessin. Dave Mc Kean a été transformé par sa rencontre avec le biologiste Dawkins.

La Nuit des Temps : les représentations du temps dans la science-fiction

Avec P.Bordage, N.Gaiman, G.Klein, Kris, M.Moorcock et J.Vincent

Pour G.Klein, c’est la machine à voyager ds le temps de Wells qui a souligné le fait que le temps est une dimension pr les lecteurs. Kris : « Le temps était très peu utilisé en BD avant que je ne fasse la Brigade du temps (ex : uchronies) ». M.Moorcock : « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le temps mais c’est la métaphysique du temps… sans vouloir paraître prétentieux ». Neil Gaiman « J’adore le temps en tant que dimension, car j’aime la fiction historique. Les enfants st habitué aux voyages dans le temps. Ils ne sont pas perturbés et je n’ai pas besoin de leur expliquer.

P.Bordage : « Nous sommes prisonniers du temps. La flèche du tps va tjrs ds la même direction. Les occidentaux ont une vision chronologique du tps contrairement aux nomades qui ont une vision cyclique ». Sa démarche, c’est « accompagner le temps ». Il privilégie l’éternité et non l’immortalité. G.Klein : « L’homme ne pourra vivre que jusqu’à 600 ans. C’est le temps après lequel tt le monde est forcément mort d’un accident ».

Kris a été impressionné par les histoires autour du télescope Hubble et de son rapport avec la lumière et le temps. Les archéologues et les historiens sont aussi des voyageurs dans le temps. M.Moorcock : « On ne sait pas vraiment ce qu’est le tps. Peut-être que le tps linéaire n’est qu’un aspect du tps ». P.Bordage : « Les mêmes mécanismes produisent tjrs les mêmes désastres > peut-on sortir de ce déterminisme temporel ?. L’auteur de SF peut sans doute apporter des solutions innovantes pour échapper à ce déterminisme ». N.Gaiman a une approche à petite échelle du voyage ds le tps. Il s’intéresse à l’identité. P.Bordage : « Même si les auteurs de SF travaillent sur le futur comme matériau, ce ne sont pas des futurologues ou des devins ».

L’intelligence artificielle est-elle une rêverie scientifique ?

Avec J.-G.Ganascia, G.Klein, N.Kress, S.Lainé et E.Picholle

Gérard Klein est à l’origine (entre autres) de la Grande Anthologie de la science-fiction. Sylvie Lainé et Jean-Gabriel Ganascia sont également des universitaires. JG Ganascia : « L’intelligence artificielle est un domaine scientifique né dans les années 50 ss la plume de John Mc Carthy. Cette discipline étudiait l’intelligence avec des moyens artificiels. Son nom ambigü a fait son succès ». S.Lainé : « Informaticiens mais aussi scientifiques qui travaillent sur les capteurs, reconnaissance forme, robots, linguistes… ». JG Ganascia : « L’idée d’une intelligence autonome est bien plus vieille que la science et la SF > Golem, automates… ». N.Kress : « Les auteurs de SF ne s’intéressent pas forcément aux détails de la recherche actuelle sur l’I.A. > trop lente ». N.Kress joue aux échecs de manière linéaire comme l’ordinateur Deep Blue. Mais le cerveau des gd maîtres ne marche pas comme ça.

G.Klein : « La compétence des machines s’est considérablement accrue ces 50 dernières années, dépassant les humains ». S.Lainé : « Nous avons délégué à Google l’énorme responsabilité de ns dire ce qu’il y a de plus intéressant sur internet ». G.Klein : « Le calcul des probabilités est un des pans les plus abstraits des mathématiques ». JG. Ganascia : « L’intelligence artificielle est importante pour le monde contemporain > elle est à l’origine du web. Aujourd’hui, vis-à-vis des machines, on a affaire à une sorte d’animisme ». G.Klein : « Les hautes sphères de la politique ont un niveau de culture scientifique terrifiant ». JG Ganascia : « L’animisme informatique est central ds le domaine des interfaces homme-machine. On tente de susciter des émotions ». JG Ganascia l’affirme aux jeunes de la salle > l’I.A. lance de nouveaux défis pour le futur.

La discussion se déplace vers la précarisation des métiers à cause de l’intelligence artificielle > luddisme ? JG Ganascia : « Des métiers disparaissent mais d’autres apparaissent. Il faut se former ». S.Lainé : « Je ne crois pas que des intelligences artificielles vont écrire un bon texte de SF bientôt ».

La Lune est verte ! Les apocalypses nucléaires dans la SF

Avec T.Day, E.Picholle, N.Spinrad, D.Tron, U.Bellagamba, S.Manfredo

Sur le thème de l’apocalypse nucléaire, S.Manfredo cite « Une Rose au Paradis », de Barjavel. T.Day : « Rien ne vaut une bonne apocalypse nucléaire. Si on enlève les apocalypses nucléaires, on perd Mad Max au ciné et Fallout 3 ds les jeux vidéos, et ça, c’est dommage. L’apocalypse nucléaire donne les nouveaux romans d’aventure ». D.Tron : « Le champignon atomique est devenu le pire cliché pour montrer l’idiotie humaine. Le peuple japonais est le seul à pouvoir survivre à la fin du monde parce qu’il l’a déjà fait plusieurs fois ». N.Spinrad indique que la peur de l’arme nucléaire, suite aux bombardements japonais a peut-être évité une guerre nucléaire.

Rencontre avec Neil Gaiman

Selon N.Gaiman, « travailler avec Terry Pratchett, c’est comme si Michel-Ange vous proposait « Hey, viens, on va peindre la salle !. Mon passé de journaliste m’a appris à écrire coûte que coûte, même quand je n’ai pas envie. Pour écrire un livre… il faut écrire… Les elfes ne viennent pas faire le livre à ma place pdt que je dors ». Le livre Neverwhere est dérivé d’une série. « Il n’aurait pas existé si j’avais aimé la série. Quand j’étais ado, je pensais que j’allais écrire de la hard SF pour être un vrai auteur de SF ». Les influences de Neil Gaiman : Mary Poppins, Tolkien, Moorcock…  »Quand j’étais jeune, Londres était un lieu semi-mythique. J’adorais aller ds le métro et voir le nom des stations ». Métro de Londres (Picadilly circus, Eternal Green, station au nom d’un chevalier) = autant de petites histoires dans sa tête.  »Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce qu’il y a derrière les choses. Si un loup-garou mord cette chaise, est-ce qu’elle va devenir une chaise-garou ? Bon, ça ferait pas un roman. Il faut laisser imaginer les gens, et même les encourager.

« American God était une grande anachie mythologique. Mais j’ai débuté sur l’idée d’un décalage horaire ». Neil Gaiman, en juillet à Reykjavik : « Je vais continuer ma journée jusqu’à ce qu’il fasse nuit ».  »Après l’idée, le processus de création est le même pr un livre ou un film. On se bat contre une feuille blanche ». Gaiman écrit d’abord à la main puis tape et présente l’histoire à ses amis puis les maudit pour leurs critiques et retravaille. « L’écriture d’un scénario de TV subit un processus de correction constante » (il écrit des scénarios pour le Doctor Who). Les Beatles n’ont pas vu leur époque comme leurs fans. C’est pareil pour N.Gaiman qui ne pense pas gd chose de Sandman. Dave Mc Kean est le seul illustrateur qui arrive à surprendre Neil Gaiman. N.Gaiman félicite ses traducteurs français qui ont réussi à reproduire des rythmes sans altérer la métrique

Son prochain livre s’intitule « L’Océan au bout de l’avenue ». Voici l’enregistrement audio de la lecture qu’il en a fait en avant première aux Utopiales (désolée pour la qualité). La relation de Neil Gaiman avec ses fans sur les réseaux sociaux ne l’influence pas ds son écriture.


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