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La liberté, votre propre chemin

Publié le 01 juin 2013 par Copeau @Contrepoints

Un groupe d'extrême-droite anglais d'York, accueilli avec thé et gâteaux devant une mosquée, qui repart après une longue discussion et une partie de football alors que les intentions des membres du groupe étaient à l'origine autrement plus belliqueuses : une jolie histoire, qui ne devrait surprendre personne.

Les membres de ce groupe d'extrême-droite habituellement plus belliqueux et les membres de la communauté musulmane qui les ont accueilli sont des individus comme les autres : l'échange les rapproche. Alors que leurs homologues affrontaient la police, les militants de la Ligue de Défense Anglaise (EDL) d'York prenaient le thé, jouaient au foot et visitaient une mosquée. Rencontrer des musulmans et échanger avec eux leur a permis de se rendre compte que tous n'étaient pas des terroristes et que leurs différences étaient, somme toute, acceptables.

Si les marchandises ne passent pas les frontières, les soldats le feront. (Frédéric Bastiat)

Ce ne sont pas les lois contre la discrimination qui réduiront la discrimination, pas plus qu'instaurer une inégalité flagrante de droit entre les individus, comme le préconisent les ministres les plus éclairées, ne les rendra égaux.

On ne peut pas forcer les individus à échanger, à créer, à produire ; on ne peut que les en empêcher. Aucune mesure ne peut relancer la croissance. Un gouvernement peut, au mieux, réduire la pression et supprimer les entraves à la création et à l'échange ; ce n'est malheureusement pas la direction prise par les dirigeants français.

Quand on les laisse faire, les individus s'en sortent bien. Surtout lorsqu'ils sont talentueux. Karen Kaplan n'a pas eu besoin de mesures de soutien, de lois imposant la parité ou de l'installation d'un ascenseur social pour passer du plus bas étage au plus haut dans la hiérarchie de son entreprise.

Les hommes n'étant pas dotés des mêmes capacités, s'ils sont libres, ils ne seront pas égaux, et s'ils sont égaux, c'est qu'ils ne sont pas libres. (Alexandre Soljenitsyne)

En France, pourtant, on s'évertue à croire qu'on ne peut améliorer ses conditions de vie que grâce à l'ascenseur social, grâce à un État bienveillant envers les opprimés, les défavorisés, la veuve, l'orphelin. On s'évertue à penser que l'accès de tous à un certain niveau de confort matériel passe par l'abrogation du concept de propriété privée. On parle encore du socialisme et du communisme comme de beaux idéaux mal mis en pratique. On cherche encore la juste voie entre un inapplicable idéal d'égalité et un injuste idéal de liberté.

Socialisme et communisme ne sont pas de beaux idéaux. Ils privent les individus de leur liberté pour récompenser ceux qui contribuent le moins aux dépens des autres. Et ce faisant, ils détruisent toute idée d'égalité ; les individus n'ont pas les mêmes droits selon leur origine et leur position sociales, et selon qu'ils soient ou non proches du pouvoir.

Et surtout, la liberté n'est pas injuste. Pourvu que les individus soient égaux en droits, leurs réalisations et succès seront avant tout le fait de leurs talents et qualités personnelles. Certains d'entre eux auront sans doute des conditions plus favorables au départ, et c'est tant mieux pour eux. Mais le modèle social français, qui veut favoriser la mobilité sociale, entretient l'immobilisme : l'ascenseur social est en panne. Depuis son installation.

Un désir présuppose la possibilité d'agir pour l'atteindre ; l'action présuppose un but digne d'être atteint. (Ayn Rand)

Quand l'idée dominante dans une société est que l’État, et l’État seul, permettra de corriger les travers humains et les injustices générées par la société, et que ces travers et injustices sont sans cesse définis de façon plus large, les idées de liberté ne sont pas à la fête. Au-delà d'une économie en chute libre et d'une société en décomposition, la France est avant tout compromise par les idées qui y prévalent.

Le fardeau qu'on demande aux individus de porter - 20 millions de salariés du privé pour 65 millions d'habitants, dont 9 millions de chômeurs - ne leur revient pas. L'individu a le droit de vivre par et pour lui-même, d'interagir librement et volontairement avec les autres, de créer, d'échanger comme bon lui semble. Épanouissement et bonheur personnel sont impossibles quand l'individu qui souhaite être heureux est contraint de rendre heureux avant lui l'ensemble de la population.

C'est sans doute ce qui explique que les jeunes Français - et pas seulement - quittent la France. Ils n'ont, pour s'épanouir, pas d'autre choix que de quitter ce pays qui a si peu à leur offrir dans son État actuel. Un modèle social qui a fait la preuve de son inefficacité en plus d'être profondément immoral et progressivement renforcé plutôt que savamment réduit, des dettes colossales, un chômage de masse, une économie ravagée par la pression croissante sur les salaires et les profits exercée par un État de plus en plus vorace... Le tableau est sombre, et ce n'est que le début : la faustérité ne résoudra rien.

Et les perspectives des individus, dans ce contexte, sont mauvaises. A moins de partir.

Vous savez à quel point les gens veulent être éternels. Mais ils meurent chaque jour qui passe. A chaque fois que vous les retrouvez, ils ne sont pas les mêmes que la fois précédente. Chaque heure, ils tuent une partie d'eux-mêmes. Ils changent, renient, se contredisent - et appellent cela grandir. A la fin, il ne reste rien, rien qui n'ait été renversé ou trahi ; comme si ils n'avaient jamais été une entité, seulement une succession d'adjectifs s'ajoutant et se soustrayant à une masse informe. (Ayn Rand)

Ne trahissez pas vos idéaux. Cela sera impossible dans un pays où on vous demande avant tout de renoncer à vos aspirations pour satisfaire celles de tous les autres, où on vous demande de renoncer à vos valeurs pour embrasser celles d'un consensus toujours moins consensuel promu par des hommes politiques qui naviguent à vue au gré des sondages, promettant d'offrir monts et merveilles aux groupes les plus nombreux sans tenir compte des droits individuels.

Chaque grand projet qu'ils ont pour le pays est une multitude de désirs qu'ils broient. Ce que les Français construisent, ils les en privent pour ériger des monuments à la gloire du collectif, de l'idéologie et de leur propre carrière. Chaque grand programme, chaque avancée sociale est conquise à force de renoncements, pas d'accomplissements.

Un animal menacé a trois réactions possibles, dans cet ordre : immobilité, fuite et lutte. Le choix vous appartient. Accepter sans broncher les règles d'un jeu que vous ne pouvez pas gagner et où le succès ne peut venir que de la triche ; quitter la France et construire, ailleurs, une vie meilleure ; vous battre contre une masse informe qui gesticule avec la cohérence et l'élégance d'un poulet sans tête.

La lutte ne peut être menée que sur le champ des idées. C'est là que la liberté doit gagner la bataille, que la création et l'échange libres et volontaires pourront être autre chose que des parenthèses de l'histoire. Mais l'individualisme, seul chemin possible pour parvenir à la liberté, ne requiert pas qu'on sacrifie son propre bonheur, au contraire ; il y mène, et requiert qu'on le recherche.

La voie est toute tracée, il n'y a qu'à la suivre. Tracée par vos aspirations, vos désirs, vos espoirs, vos talents, vos valeurs. La seule garantie de parvenir au bout du chemin est votre propre intégrité, votre propre capacité à ne pas renoncer à ce que vous êtes.


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