Journal de Vienne
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
(En une demi-douzaine d'épisodes, et presque en temps réel, quelques impressions sur mes aventures autrichiennes...)19/12/07, 21h05 à l’hôtel. Nous prenons l’avion demain matin, tôt. Très tôt. Vers 6h30, mais avec un enregistrement dès 4H30.
Les restaurants Kyriad sont un modèle de contradictions : nourriture médiocre et service bourgeois. On se serait crus dans un restaurant chic dont les cuisiniers se seraient mis en grève.
Toujours cette excitation du départ. Les valises vérifiées et ré-agencées cent fois. Les passeports, factures, réservations, vérifiés et ré-agencés cent fois. Les pensés, pense-bêtes, les bêtes réflexions sur les petites choses à ne pas oublier, vérifiés et ré-agencés cent fois. L’envie d’y être déjà. L’attente impatiente, en anticipation des longues heures d’attente à venir.
En attendant, je tombe de sommeil. Quelle idée de prendre deux anti-nauséeux d’un seul coup ! E. se relaxe dans, le bain ; moi, je dors déjà (mais qui tiens le stylo pour écrire tout ça ? Qui s’est insinué dans mes pensées pour en coucher sur le papier les quelques banalités introspectives qui y trainent ? Finalement, nous devrions peut—être visiter le Musée Freud…)
20/12/07, 04h38, passage des portiques de sécurité. Cerbères ennuyés d’être là.
Avec des yeux qui disent « Je préfèrerai être en RTT ».
Avec des yeux qui disent « Je vais froncer méchamment les sourcils à ton passage, mais c’est pour que tu saches qui est le chef ici ; parce que sinon, je m’en fiche, des entrailles de ta valise aux rayons X. »
Avec des yeux qui disent « Ca me fait chier d’ôter le doudou de ta gamine le temps de le faire passer dans ma machine à repérer les saloperies, mais la règle, c’est la règle, et c’est pour tout le monde pareil. »
Avec des yeux qui disent « Salaud de touristes, moi je reste à Troudumonde-en-Velay pour la Noël, avec la belle-mère et son goût immodéré pour les soucis de santé de tous ses voisins. »
Commence l’interminable attente dans le hall d’embarquement. L’antichambre du décollage est froid et vide, à 4h30 du matin. Un équipe de travaux publics semble être là depuis déjà plusieurs heures, à scier, à meuler, à clouer. Leurs yeux à eux ne disent pas de choses aussi sympathiques.
E. révise son allemand, et moi le sien, par-dessus son épaule. Ich bin mude und ich braore ein Frühstück. Combien coute une soirée à l’opéra de Vienne ?
(Prochain épisode : l'insupportable comportement des français à l'étranger et les premiers pas à Vienne...)L'humeur du moment
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