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".../...J'ai débarqué une première fois de la vie
sans que
quiconque s'en aperçoive.
Sur les raisons, prélude à cette situation impromptue,
nul besoin de s'étendre.
Une seule question valait d'être posée:
qu'avais-je vraiment vu,
à ce moment-là, qui ne s'était pas révélé à mes yeux?
Sachant que l'émotion emporte souvent dans son tournis
la part aveugle de l'image,
au final
la plus importante.../..."
".../...Pour aller voir de quelle humanité nous sommes,
il faut
des corps prêts à courir l'arc, disent-ils, dissipés.
N'avoir crainte de convoquer l'Errant et se multiples à la pointe sèche du rêve.
Puis chercher du côté des sommets,
des vallées, des marais...
Ou bien vers les rocades, les ghettos et les quais.
Là où s'affairent les lascars exaltés et rageurs,
avides de se répartir l'au-delà des clôtures
Les gens des clairières les voient passer,
ces talons d'ange, ces cous de lait,
ces trop-plein d'âme
qui crawlaient il y a peu à la boucle des fleuves, à l'arête des sables ,
au trottoir des cités
où les corps exténués peinent, mon Dieu, comme ils peinent!
Ainsi ceux du chemin, chevilles lacées au son du tambour,
avancent-ils, sans autre apaisement que l'arabesque,
délit d'écriture vraie à la saillie des muscles.../..."
"Le plébiscite des grelots vibre sur les villes,
les océans,
les déserts,
et les miens sont en route.
Alors prendre la robe à mes doigts,
décider de l'effort,
et que s'annonce le premier pas:
qu'il martèle au monde sa terre,
réclamé-je, impatient.../..."
Extraits de "Un coeur portuaire" -Jean-Luc Marty-Editions Julliard.
Photos: La grande Marée -Saint-Nazaire-1er juin 2013-