Je vais me faire lancer des tomates aujourd'hui mais je dois confesser que je ne comprends pas le gros débat et l'appel au boycott de La Ronde à la suite du règlement interdisant qu'on y apporte son lunch (en fait, on peut l'apporter, mais le manger à l'extérieur des lieux.)
Enfant, j'aurais été full déçue que mes parents me fassent manger un lunch à La Ronde alors que j'en mangeais tous les jours à l'école. C'était LA sortie de l'été et ça venait avec un hot-dog moutarde-chou et une barbe à papa. Aujourd'hui, dans ma tête, La Ronde rime avec une poutine de chez Valentine. Mon fun n'est pas complet si je ne me permets pas ce grand écart gastronomique, accompagné du classique p'tit mal de coeur. C'est de même, ça va ensemble.
Et quand je sors pour une journée de gros fun en famille (que ce soit à La Ronde ou ailleurs), mon seul principe est d'avoir du gros fun et d'empêcher tout ce qui pourrait le gâcher. Je me lève ce matin-là avec la même excitation que quand j'étais enfant. Ce n'est pas la journée pour donner une leçon de vie ni de faire la morale à mes enfants. J'ai amplement d'autres occasions de leur faire la leçon. Et l'une d'elle est que des fois, il faut être en mesure de lâcher prise (et son fou!) pendant 12 heures.
À mes yeux, ce moment de fun a plus de valeur que le montant que je vais mettre en plus pour la bouffe. Ça nous sort complètement de notre quotidien stressant et on a
l'impression d'être en vacances pour une journée. Bref, on a tous un gros sourire étampé dans la face. Et on y va en tout connaissance de cause. Quitte à y aller une seule fois dans l'été et en profiter pleinement, avec le sourire. Dans mon budget vacances, ça s'équilibre avec les pièces de théâtre et les concerts gratuits dans les parcs. Ou avec les feux d'artifices qu'on va voir fidèlement dans le stationnement de la place Longueuil et qui occupent 4-5 soirées dans l'été.
Cela dit, si vous ne voulez pas y aller pour 1001 raisons, n'y allez pas! Mais si vous vous sentez lésés de ne pas pouvoir y aller ben, allez-y et profitez-en!
Je comprends que c'est chiant pour les allergies et les restrictions alimentaires mais ils ont tout de même prévu une solution et ça fait partie de la vie des familles aux prises avec cette particularité-là. Elles n'en sont pas à leurs premières expériences de ''compliquétude'' comme je l'appelle. Avec Lili en fauteuil roulant, nous aussi on est souvent à part, on n'a pas accès partout, on est limités. Mais on prend chaque moment de plaisir pour ce qu'il est, tant pis pour les casse-têtes et autres situations impossibles (tsé, être au pied d'un grand escalier et évaluer la situation en finissant par la monter à deux, en position de ''je te fais la bascule'', pendant que deux gentils passants grimpent le fauteuil). On accepte nos besoins particuliers et, le plus souvent, on finit par en rire. On n'est pas tout le temps en mode furie. C'est notre vie, faut s'y faire. Mais on se s'empêche pas de vivre. On part d'ailleurs en vacances à Paris cet été (belle-famille française avec une maison pleines d'escaliers, nous voilà!) en sachant fort bien que son fauteuil n'y sera pas le bienvenu. Qu'elle sera sûrement déçue de se faire refuser l'accès au sommet de la tour Eiffel même si on tente de négocier de monter dans l'ascenseur avec son fauteuil roulant malgré l'interdiction, qu'on on aura sûrement plus d'une raison par jour de s'offusquer, de crier au scandale et à l'injustice mais on y va dans l'état d'esprit de se détendre et de s'amuser. On ne s'en va pas militer ni faire pitié.
On me dirait que la nouvelle règle pour entrer à La Ronde est de s'habiller en jaune fluo que je le ferais et... je trouverais juste ça drôle! Mais ce serait sûrement plus salissant, avec la poutine...