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L’IFRAP propose 60 milliards d’euros d’économies par an

Publié le 03 juin 2013 par Lecriducontribuable
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L’administration française est totalement fonctionnarisée, sclérosée et ce depuis trop longtemps.

Dans son ouvrage «60 milliards d’économies !», Agnès Verdier-Molinié, vice-présidente de l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), propose des réformes structurelles visant à la fois l’Etat, les collectivités et le secteur social.

Pourquoi nos services publics ne sont-ils plus à notre service ? Pourquoi l’Etat n’est-il plus en mesure de modérer ses dépenses ? Ou encore pourquoi nos ministres n’ont-ils plus de pouvoir ? C’est à toutes ces questions qu’Agnès Verdier-Molinié a voulu donner une réponse dans son ouvrage 60 milliards d’économies.

La fonctionnarisation des services publics intervenue au XIXe est la cause originelle des problèmes de notre administration.

Plus tard, en 1946, le statut de fonctionnaire élaboré par Maurice Thorez a donné aux agents une indépendance et un pouvoir absolu ainsi que de nombreux privilèges.

Ce statut particulier coûte d’ailleurs la bagatelle de 18 milliards € par an. « Le calvaire d’un ministre, c’est son administration. C’est elle qui détient en réalité tous les pouvoirs » constate un ancien ministre du gouvernement Jospin.

« Comment notre administration est-elle passée du service à l’usager à son propre service ? », s’interroge l’auteur.

L’immobilisme, l’absentéisme que les citoyens peuvent constater s’expliquent facilement. L’administration n’a de compte à rendre à personne. Si elle s’engage à mesurer la satisfaction des usagers, c’est avec des indicateurs qu’elle choisit elle-même. Le cœur du problème vient du fait que l’administration refuse d’être contrôlée par des tiers venus du privé.

Après le problème de la fonctionnarisation, vient celui de l’opacité de l’administration. L’article 14 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen déclare que « tous les citoyens ont le droit de constater […] la nécessité de la contribution publique ».

A l’Assemblée nationale, la Cour des comptes avait voulu réaliser un audit en 2008. Elle s’était alors confrontée au mutisme des députés et fonctionnaires du Palais Bourbon.

Dans les ministères, la broyeuse joue un rôle fondamental, surtout au moment des remaniements constate Agnès Verdier-Molinié.

« La transparence nuit à l’initiative politique » avoue un haut fonctionnaire. Diffuser les rapports des services serait « sans intérêt pour la population » déclare ce même fonctionnaire. Faire payer les rapports est un bon moyen pour dissuader les curieux.

Agnès Verdier-Molinié propose de développer l’open data, l’ouverture des données publiques au public… Les citoyens devraient avoir accès à des comparatifs nationaux accessibles sur internet. Mais les administrations mettent un point d’honneur à ce que le modèle français ne puisse être comparé aux autres pays.

De même, en cas de conflit, l’administration se garde bien d’indiquer les voies de recours aux administrés trop procéduriers.

La France doit sortir de la stratégie de l’autruche, les responsables politiques doivent s’armer de courage et devenir de vrais gestionnaires. Pour cela, la directrice de l’IFRAP propose plusieurs réformes, de quoi économiser environ 60 milliards € par an.

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l’inspection générale des finances avait rédigé un rapport préconisant des réformes permettant d’économiser 18,6 milliards € au niveau de l’Etat. Ce rapport n’a pas été publié et ne le sera jamais tellement il est judicieux. Il préconise, entre autre, de tailler 700 000 postes dans l’administration, réduire les primes, modérer la politique indemnitaire…

L’auteur dénonce aussi « les folles dépenses locales ». Il y aurait 11,6 milliards € à économiser. En 15 ans, les régions n’ont cessé d’embaucher de nouveaux agents et d’augmenter les salaires.

Ce n’est pas la décentralisation qui est en cause. Les recettes sont supérieures aux dépenses obligatoires mais les investissements immobiliers sont disproportionnés. Les régions se lancent également dans des projets de musées aux coûts pharaoniques et distribuent les subventions comme des petits pains…

Enfin au niveau social, les économies réalisables seraient de l’ordre de 29,9 milliards €.

Il faudrait « décider d’une implantation des caisses sociales au seul échelon régional, réaliser un effort de 5% dans les hôpitaux et de 10% au sein des caisses sociales, fusionner les caisses de retraites et les retraites complémentaires, faire converger les tarifs des hôpitaux sur celui des cliniques et de fixer un maximum des dépenses des administrations de Sécurité sociale ».

Toutes ces réformes permettraient d’économiser des milliards d’euros tous les ans tout en préservant la qualité de nos services publics. Qu’attend François Hollande ?

 Pierre Bergerault


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