
Au début, Lucas dérange, comme tous ceux de son "espèce". Au départ, on se sent mal à l'aise, maladroit, mal à gauche, même si on n'est qu'un simple lecteur et que d'implications, il n'y en a pas.
Petit à petit, on s'attache, on s'emmêle, on s'implique. Le malaise se dissipe comme un mauvais rêve, la curiosité s'accentue, la tension s'installe. Lolita, qui n'était qu'un nom collé aux lèvres de Lucas, s'étoffe et Laetitia, solitaire et tourmentée, s'affirme...
Pour un premier roman, Sophie Krebs tape fort: aliénation, différence, passé difficile, remords, tristesse et solitude, tout y passe. Et touche, forcément. Deux voix, deux vies, une blessure, usant intelligemment de la polyphonie, c'est avec beaucoup de douceur que l'auteur amène ces sujets délicats.
Certes, des maladresses, il y en a, parfois mais quoi de plus normal quand il s'agit d'une première fois ? Fustiger de petites erreurs de fond ou de forme n'aurait ici que peu d'intérêt...
Bref, cette belle réussite a, c'est indéniable, attisé notre curiosité... qui ne dirait pas non à voir ce roman prometteur nous offrir un petit frère.
Roman paru aux Editions Baudelaire.
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