Hier soir, Silvio Berlusconi, Adriano Galliani et Massimiliano Allegri ont discuté (mais aussi bien mangé) durant trois heures. La réunion n’a pas seulement été organisée pour discuter de l’avenir de l’entraineur. Elle a permis d’analyser la saison à peine terminée, de fixer les objectifs de la prochaine saison et même de planifier le mercato selon les exigences du club, de l’entraineur, de la tactique et du jeu qu’Allegri devra donner à l’AC Milan. Avec une seule et grande conclusion: tous unis pour le bien de Milan!
Avant d’analyser la soirée et la décision du club, commençons par les déclarations officielles de Berlusconi : « On a regardé et fêté ensemble la victoire de la Primavera qui a atteint les demi-finales Scudetto. Je suis heureux du déroulement de la formation des jeunes qui voit les Allievi et les Giovanissimi en finale de leur catégorie. Avec Galliani et Allegri, on a eu une discussion franche et cordiale durant laquelle nous avons revisité et analysé la saison passée. Il y eu des éclaircissements sur certaines choses. On a trouvé un accord sur les devoirs et les droits de la société envers l’entraineur ainsi que ceux de l’entraineur envers la société. De plus, on a parlé du type de jeu que Milan devra pratiquer et sur l’effectif de la prochaine saison. On a planifié les grandes lignes du prochain mercato. Le rapport avec l’entraineur ne s’est jamais interrompu, il continue avec confiance et une estime absolue et réciproque »
Finalement, le bon sens et la logique ont eu raison du caprice présidentiel. Galliani a réussi à convaincre Berlusconi de prendre la décision la plus sage, celle de garder Allegri. L’administrateur délégué a utilisé tous les arguments possibles pour défendre le travail et la candidature de Max. Tout d’abord les résultats. Il a certainement montré un tableau avec le nombre de points obtenus par Mister Max ces trois dernières années, ou encore le nombre de points moyens par match (2,05) supérieur à d’illustres prédécesseurs (Ancelotti 1,97, Capello 1,91, Sacchi 1,85…). Ensuite le soutien de l’équipe et des tifosi avec un dossier écrit composé des déclarations des joueurs, dirigeants, employés de Milanello ou, on imagine aussi, d’avis de personnages illustres comme par exemple Capello, l’avis des tifosi, notamment la Curva Sud. Il n’a probablement pas manqué de détruire la candidature de Seedorf, qui tout d’abord n’est pas un entraineur. Ensuite il est sous contrat avec le Botafogo jusqu’en 2014 avec un salaire brut de plus de 7M, aucune intention de renoncer à son salaire et un club brésilien qui n’avait aucune intention de libérer son joueur (Milan aurait du payer des indemnités importantes). Et enfin, mettre Clarence sans expérience à la tête de l’équipe juste avant d’affronter les play-off de Champions League qui valent 30M d’euros aurait été un trop gros risque pour le club. Ainsi, Berlusconi a laissé ses rancoeurs personnelles et sa fierté de côté en prenant la décision la plus raisonnable pour l’AC Milan, celle de la continuité du projet. Ensuite, est né le compris pour le Milan 2013 – 2014.
L’ANALYSE DE LA SAISON
Berlusconi, Galliani et Allegri ont analysé ensemble le déroulement de la saison 2012 – 2013. L’entraineur a du justifier ces choix et expliquer certains résultats, comme le match retour au Camp Nou face au Barça mais aussi le démarrage trop lent de la saison, la mauvaise qualité de jeu… Visiblement les explications de l’entraineur ont convaincu le président.
LES OBJECTIFS
Les objectifs de la saison 2013 – 2014 n’ont pas été officiellement communiqués. Néanmoins, il y a de fortes chances pour que les objectifs soit de jouer le Scudetto jusqu’à la dernière journée et aller le plus loin possible en Champions League (minimum en quarts) ainsi qu’en Coupe d’Italie. Mais les résultats ne suffisent pas : le président exige du beau jeu. Berlusconi a parlé de droits et devoirs : « On a trouvé un accord sur les devoirs et les droits de la société envers l’entraineur ainsi que ceux de l’entraineur envers la société. » Le devoir d’Allegri est de créer un Milan qui développe un jeu spectaculaire et l’impose à l’adversaire. Pour cela, il a le droit d’avoir le « matériel nécessaire », tout en se pliant aux exigences financières du club. En d’autres termes, la société promet des garanties à l’entraineur : l’équipe, sera suffisamment compétitive pour atteindre les objectifs et Allegri bénéficiera du soutien des dirigeants pour mener à bien sa mission, mais sans folies. L’entraineur a donc eu des garanties concernant l’aspect technique et la confiance des dirigeants mais pas la prolongation de son contrat qui expire dans un an.
LE MERCATO
Maintenant que la situation est claire pour tous, Galliani, en collaboration avec Allegri et toujours avec le dernier mot de Berlusconi, peut enfin construire l’effectif, composé de 25 joueurs, en rapport avec tout ce qui a été fixé entre président, administrateur délégué et entraineur, toujours en respectant la rigueur pour garder des finances saines (pas de top player). Ce n’est pas un hasard si un tiers des déclarations du président ont été dédiées à la formation des jeunes : la politique de Milan est de former ses propres champions et tous, Allegri y compris, doivent comprendre et accepter ce choix. Cristante et Petagna intègreront l’équipe première (mais l’attaquant sera certainement prêté), en plus de Saponara. Allegri connait parfaitement son équipe, il l’a construite et a atteint les objectifs mais il est aussi le premier à déclarer qu’elle a besoin d’être retouchée. La première étape sera certainement de s’occuper de la situation des joueurs en fin de contrat (Ambrosini et Flamini). Ensuite, place au mercato avec le dégraissage nécessaire pour pouvoir recruter d’autres joueurs, en priorité un défenseur (Civelli?), deux milieux de terrain (Poli et un autre) ainsi qu’un attaquant droit (Cerci?). Bref, il y aura tout le temps pour le défilé de centaines de noms… Le principal est qu’aujourd’hui tous les membres de l’AC Milan savent ce qu’ils ont à faire. Et ils n’ont pas perdu de temps car dès aujourd’hui, Allegri a discuté du mercato durant 90 minutes avec Galliani. Interpelé par un journaliste sur le sujet, l’administrateur délégué a répondu « Si le mercato a commencé? Un peu » Y a plus qu’à continuer…
Forza Milan