Magazine Société

Le trafic IATA progresse imperturbablement

Publié le 04 juin 2013 par Toulouseweb
Le trafic IATA progresse imperturbablementA Cape Town, les états généraux du transport aérien mondial.
Out of Africa : l’IATA s’écarte enfin d’habitudes ancestrales et tient son assemblée générale annuelle ŕ Cape Town. C’est, en apparence, un non-événement, si ce n’est que le groupement professionnel tient ses assistes en Afrique pour la troisičme fois seulement en prčs de trois quarts de sičcle. Le réveil est tardif.
D’entrée, les débats ŕ peine entamés, officiellement, tout le monde affiche une grande satisfaction dans la mesure oů les comptes du transport aérien mondial se redressent. La marge bénéficiaire, l’année derničre, a été de 1,8% du chiffre d’affaires de 670 milliards de dollars. C’est mieux que précédemment, bien sűr, mais encore nettement insuffisant. En moyenne, les compagnies ont gagné deux dollars et demi par passager transporté, pas plus que le prix d’un café, a noté Tony Tyler, directeur général de l’IATA. Mais il annonce des lendemains qui chantent, un bénéfice, cette année, de 4 dollars par voyageur, le prix d’un sandwich ! C’est de l’humour australien.
Pour le reste, les débats sont convenus, comme ŕ l’accoutumée, et aucune innovation ne pointe ŕ l’horizon. Bien entendu, il reste de bon ton de dire du mal des pétroliers, le carburant représentant désormais un tiers exactement des coűts directs d’exploitation, encore que le prix du baril soit stabilisé autour de 100 dollars, plutôt moins qu’en 2012. Quarante ans exactement ont passé depuis le premier choc pétrolier de 1973, une génération entičre de dirigeants a passé la main et les nostalgiques de l’énergie ŕ bon marché ont disparu. Finalement, c’est mieux pour tout le monde.
Une fois encore, la bonne tenue de la demande est confirmée et 3,13 milliards de passagers sont attendus cette année. Il est d’autant moins difficile de maintenir un rapport convenable entre l’offre et a demande, avec pour résultat, en prévision pour 2013, un coefficient moyen d’occupation des sičges de 80,3%. Jadis, ŕ ce niveau-lŕ, les compagnies auraient gagné de l’or en barres, ce qui, de toute maničre, ne leur est jamais arrivé.
La croissance change de visage : les économistes de l’IATA nous apprennent que 65% de la progression du trafic international est le fait des économies émergentes, les meilleures marges restant l’apanage de la région Asie-Pacifique. Et, dans le męme temps, le réseau mondial continue de tisser sa toile, 974 lignes nouvelles ayant été inaugurées l’année derničre, portant le total ŕ 40.000 environ. De quoi réjouir Boeing, qui a toujours cru ŕ la Ťfragmentationť du trafic, c’est-ŕ-dire ŕ la multiplication des liaisons directes, alors qu’Airbus, sans vraiment défendre une analyse contraire, estime que la demande pour de trčs gros porteurs ne peut qu’augmenter. Le fait est, entretemps, que ce sont les 787 et A350 qui se vendent le mieux, tandis que 777 et A330 jouent brillamment les prolongations.
Détail remarquable, note l’IATA, les compagnies accordent une importance croissante ŕ ce qu’il est pudiquement convenu d’appeler les recettes annexes (facturation des bagages, notamment) au point qu’elles représentent déjŕ 2,5 milliards de dollars par an et sont en forte croissance. Il y a lŕ matičre ŕ réflexion et, semble-t-il, confirmation de la difficulté ŕ afficher des prix justes, tout compris. On ne se refait pas.
Pierre Sparaco - AeroMorning

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toulouseweb 7297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine