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Sarkozy est de retour sur la scène qu’il préfère, la scène médiatique. Non content d’avoir fait la une des magazines et des quotidiens pendant des années, l’ancien président de la République continue de squatter les pages politiques de la presse (sous toutes ses formes) sans avoir l’air d’y toucher. Il laisse entendre. Il laisse croire. Il fait passer des messages. Il distille ses injures (il a traité Fillon et Copé de connards) et hier soir, à Londres, au cours d’une conférence pour VIP (ou langues de VIP) payée 100 000 dollars par Goldman Sachs (la banque si chère à la Grèce moderne !) il a clairement annoncé qu’il ferait bien son retour à l’occasion de la prochaine présidentielle. Les autres sont tellement mauvais… Que Sarkozy veuille faire parler de lui tombe bien. Car cette information est rendue publique au moment même où le parquet de Bordeaux annonce qu’il ne demandera pas l’annulation de la mise en examen de Sarkozy dans l’affaire Bettencourt et le jour même où on apprend que des Libyens (quatre hommes) de l’ancien pouvoir se déclarent prêts à témoigner sous X en France et à condition qu’ils ne soient pas interpellés lors de leur visite chez les juges français. Que savent-ils de si important ? Ils savent comment les Kadhafi ont — ou auraient — financé la campagne de Sarkozy en 2007. Ce que Ziad Takiedine avait déjà indiqué à Médiapart et à d’autres organes d’information. Les journalistes du Monde ont tenté d’interroger Claude Guéant, proche de Sarkozy et de Kadhafi sur ce financement. En vain. L’homme n’a rien à dire ou plutôt il ne souhaite pas parler.Il préfère s'appesantir sur les peintres hollandais. S’agissant de l’affaire Bettencourt, les 12 avocats demandeurs d’une enquête sur les conditions de l’expertise de Liliane Bettencourt à la demande du juge Gentil ont affirmé que Mme Cromb, experte désignée par le trio de juges d’instruction avait bénéficié du versement d’une somme excessive…car amie du juge Gentil. On apprend aujourd’hui qu’il n’en est rien. Mme Cromb a touché la somme qu’elle devait toucher et elle voit sa position renforcée par le soutien d’un professeur réputé, le premier à avoir été sollicité par le juge Gentil. J’ai bien peur que l’opération des avocats de François Marie Banier, de Maistre, Sarkozy et compagnie, soit un rideau de fumée destiné à nuire au juge Gentil lequel ne doit pas être étonné de ces pratiques pour le moins étranges. Mais pas déstabilisantes pour un juge de son expérience.