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Le chien et la Politique...

Publié le 04 juin 2013 par Philippejandrok

bulldog-anglais-01.jpgLe chien est un véritable lien social que je recommande à toute personne souhaitant se lancer en politique afin d’entrer en contact avec la population, avec le français moyen, celui que l’on n’entend pas mais qui a, comme tout citoyen, son mot à dire sur la politique de notre pays.

Ainsi le meilleur moyen pour prendre la température de ce peuple et de se laisser aller sur les chemins de campagne ou dans les parcs publics, et d’attendre que le hasard mette sur votre route un citoyen, accompagné de son chien. Le fait de se promener en compagnie de nos amis à quatre pattes font de nous des personnes relativement sympathiques, bien sûr, s’il ne s’agit pas d’un pitbull ou d’un molosse habitué aux combats.

Ainsi, en promenant mon chien, ou plutôt, mon ami chien, j’ai rencontré aujourd’hui trois personnes, un retraité, ruiné par les impôts à cause d’un redressement fiscal selon lui injustifié qui lui a fait fermer boutique, il n’en décolère pas 20 ans plus tard, un jeune chômeur accompagné de sa mère et de leurs deux chiens. Elle est bénéficiaire du RSA, lui également, me dirent-ils avec une certaine fierté. Avec le soleil, les salutations cordiales et l’analyse de notre retraité sur notre société, lui qui se plaint des multinationales et des politiques corrompus de notre pays, le jeune homme, ragaillardit par un tel discours, s’y est mis également accompagné de sa mère, et le concert a commencé dans ce petit attroupement provincial et bon enfant :

-       - De toute façon, me dit la femme, nous, on vote plus, j’ai voté Hollande, franchement, il se fout de nous, normalement, il a été élu pour le peuple et qu’est-ce qu’il fait pour nous, je vous le demande, tout augmente, ma facture de gaz, je ne peux même pas la payer, et l’électricité, idem, comment voulez vous que l’on s’en sorte, moi, je suis au RMI depuis toujours, comment voulez vous que je m’en sorte ? Il nous emmerde avec le mariage pour tous, ils vont manifester dans la rue pendant des semaines alors que l’on expulse des familles sans le sou dans la rue,  qu’est-ce que j’en ai à foutre du mariage pour tous, c’est important ça ? On se fout de nous, je vous dis, et de toute façon, j’ai déchiré ma carte d’électeur, déjà on s’est fait entuber par Sarkozy, mais ça, on le savait, mais se faire entuber par Hollande, alors ça, c’est vraiment malhonnête, il nous parle de crise, mais la crise, ça fait des années qu’elle est là, la crise, et en attendant, les politiques, ils s’en foutent plein les fouilles alors que nous, et bien nous on est dans la merde jusqu’au cou…

-       - Mais si je puis me permettre, lui demandais-je, si vous déchirez votre carte d’électeur et que vous refusez de voter, vous serez toujours mécontente car ce seront les autres qui voteront pour ces gens de droite que vous détestez tant et votre voix sera absente du vote démocratique, souvenez vous, Lionel Jospin a été éliminé de la  course à la présidentielle car les français de Gauche s’étaient abstenus de voter pour lui, nous nous sommes retrouvés avec M. Chirac et M. Le Pen, beau résultat...

-       - Oui, mais Jospin, personne ne l’aimait, et puis à Droite, ils sont honnêtes, car nous savions que c’était des voyous dès le départ, et ils ne nous ont pas déçu.

-       - Et vous appelez ça de l’honnêteté ?

-       - Bien oui.

-       - Mais si vous ne votez plus, comment ferez vous entendre votre voix ?

-       - De toute façon, personne ne nous écoute, alors à quoi bon.

-       - Alors, sortez dans la rue, organisez vous…

-       - Mais ça ne sert à rien, si on manifeste, ils nous envoient les CRS pour nous taper dessus, ils ont même tapé sur des Pompiers, vous vous rendez compte, sur des pompiers ?

-       - Alors, il n’y a rien à faire ? Vous baissez les bras ?

-       - Mais ils sont trop forts que voulez vous que je fasse avec mon RMI ?

Son fils reprit :

-       - Moi, je déchire ma carte et comme ça, je me ferais entendre et si tout le monde déchire sa carte d’électeur, alors ils prendront conscience de notre mécontentement.

-      -  Si tu déchires ta carte, lui dis-je, tu ne votes pas, donc, tu n’existes pas dans une société démocratique, et que tu sois mécontent ou pas, tant que le politique est élu, le reste, il s’en fiche, regarde J-F Copé, il devient président de l’UMP suite à des élections douteuses et cela ne change rien.

-       - Vous voyez, ça sert à rien de voter. Ils n’ont qu’à compter les gens qui ne votent pas ou qui votent blanc, me dit le jeune homme

-       - Nous sommes dans un système constitutionnel, seuls les votants sont comptabilisés, les autres, ils n’existent pas, et si toi et ta mère ne votez plus, alors on ne saura jamais ce que vous pensez et tout le monde s’en fiche, si d’autres font comme vous, cela fera des milliers de fantôme qui ne seront jamais comptabilisés, est-ce cela que vous souhaitez, devenir des anonymes républicains, mécontents d’usage qui n’existent pas ?

-      -  Mais si on existe…

-   Comment, si l’on ne vous comptabilise pas, si l’on ne vous entend pas ? En agissant de la sorte, vous laissez les autres, ceux que vous détestez libre d’agir et de posséder le pouvoir sur vous.

-   De toute façon, ils font tous des promesses, à Gauche, à Droite, personne ne respecte ses promesses une fois au pouvoir, regardez Hollande… la prochaine fois je vote Marine.

-   Et ça changera quoi ?

-   Rien, c’est juste pour les emmerder.

-       - Oui, c’est de la faute des multinationales et de la corruption des politiques de ce pays, s’écria le retraité, que nous sommes dégoutés de la démocratie. J’ai été voir ma fille il y a 15 jours à Sarlat, son mari s’est blessé, il dirige une société de transport, il avait 5 camions, tu crois qu’il est aidé, qu’il a des congés maladie, payés, rien du tout, il a du lâcher un camion, ma fille s’est occupé du reste, sinon, il aurait coulé avec sa boite et hop, encore un chomeur.

-       - Et une fois ruiné, il n’a droit à rien, pas de chômage, même s’il a cotisé, c’est comme ça en France.

-       - Oui, dit le retraité, c’est comme ça, tous ceux qui se sont cassés les dents en créant une entreprise, alors que les politiques ils s’en foutent plein les poches… tiens les fonctionnaires, combien de fois j’en ai vu de bourrés dès le matin, hein combien, ceux-là, ils peuvent tomber malades, ils ne risquent rien, ils ont la sécu, mais si toi tu as une petite entreprise et que tu tombes malade, c’est foutu pour toi et ta boite, c’est dégueulasse ce pays, alors les gens, ils ne veulent plus prendre de risques et créer une entreprise, ils se foutent au RMI et on devient une nation d’assistés, c’est vrai quoi, on est tous des assistés, tu crois qu’on peu remonter le pays, et comment dans ces conditions ?

 La discussion tournait en rond, mais il y avait un fond de vérité dans tout ce qui était dit, et ce n’était qu’un échantillon de trois personnes, mais une chose est certaine, les citoyens ne peuvent en aucun cas signifier leur mécontentement par une absence de vote ou un vote blanc, les politiques ont noyauté le système pour se protéger, et non pas pour respecter le vote démocratique, or un vote blanc est un vote de mécontentement qui devrait être comptabilisé, et si le nombre de votes blancs venait à dépasser celui des votes enregistrés il faudrait revoter une nouvelle élection avec de nouveaux candidats pour satisfaire une grande partie des français mécontent du choix qui leur a été imposé.

Nos sénateurs seront-ils disposés un jour à faire cette proposition essentielle pour la démocratie ? On peut toujours rêver…

Nous vivons une époque formidiable…


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