Je rappelais la semaine dernière la difficulté que nous avions à appréhender les grands nombres. J’en ai eu une nouvelle illustration, éclatante, en entendant l’autre jour une journaliste de France Info parler des 400 milliards versés par l’État à Bernard Tapie ! Était-ce un lapsus ou bien l’effet d’une volonté d’annoncer un montant énorme ? Je ne sais. En tout cas, voilà une professionnelle qui a devant elle de larges possibilités de progression.
Ceci posé, les nombres n’ont pas de signification en eux-mêmes. Ils ne prennent tout leur sens que rapprochés d’autres. Fidèle à sa promesse de ne pas créer de nouveaux impôts ( ?!), le gouvernement vient d’annoncer une augmentation de l’impôt sur le revenu pour les contribuables les plus aisés. Des journaux titraient ce matin : un milliard d’impôt supplémentaire pour les familles. Cette somme d’aspect extravagant n’est qu’un peu plus du double de ce qui fut consenti il n’y a pas si longtemps à Bernard Tapie. Bien sûr, il n’y a aucun mécanisme de vases communicants entre l’ancienne dépense et la future rentrée. Mais on a le droit de mettre en parallèle ces deux sommes : un seul individu, pas particulièrement miséreux, perçoit des fonds. Pour obtenir un montant du même ordre, il faut taxer des milliers de contribuables.
C‘était ma rubrique : un yacht de luxe, ça coûte cher ! Et dans le même, temps, sur Twitter, des innocents, sans doute non imposables, glorifient Tapie qui a su léser l’État.