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Hollande démission

Publié le 04 juin 2013 par Demosthene @BrebisG

Depuis quelques semaines, et pour fêter l’anniversaire de son arrivée à l’Elysée, on voit fleurir de ci de là des appels à la démission du président.

Ainsi, la page Facebook demandant son départ a plus de 40 000 mentions « j’aime ».

Il faut dire que le contexte de cet anniversaire est particulier. Entre les remous de l’affaire Cahuzac et une côte de popularité en berne, le président est balloté.

Record de chute libre de  Baumgartner presque battu!

Record de chute libre de Baumgartner presque battu!

(source : http://lci.tf1.fr/politique/francois-hollande-peut-il-redresser-le-pays-2-francais-sur-3-en-7944739.html)

Il est vrai qu’après un an, le bilan n’est pas fameux. Je ne reviendrai pas dessus, il a largement été fait à l’occasion de cet anniversaire. Mais si on peut comprendre la déception après des espoirs placés en cette élection, doit-on vraiment être surpris ?

Critiques

A priori non, la surprise ne doit pas être l’emporter après cette première année. En effet les indices de ce que certains voient déjà comme un échec étaient déjà sous nos yeux en mai 2012 : gestion de la Corrèze catastrophique sur le plan de la dette, 10 ans à la tête du PS qui ont conduit ce parti à un véritable sac de serpent que Martine Aubry a repris en main après des élections internes pour le moins contestables, un jugement de ses pairs au sein du parti peu élogieux (la fraise des bois, le plus gros problème de Royal, Flanby,…).

Alors pourquoi ces éléments n’ont pas été réellement perçus par les électeurs ?

Je pense sincèrement que les médias ont un rôle important à ce sujet : quelques politiques ont bien interpellé leurs adversaires à ce propos, mais on ne peut pas dire que ce furent des éléments clé de la campagne.

L’exemple corrézien

Ainsi, sur la gestion de la Corrèze, la réponse était toujours la même : « certes la dette s’est alourdie mais dans un contexte de décentralisation qui impliquait des transferts de compétence sans financement à la clé ». Bizarrement, cette réponse bateau suffisait à la plupart des soi-disant contradicteurs. Pourtant, une analyse simple était facilement réalisable  en prenant quelques départements comparables (en terme de localisation, population,…) et en regardant l’évolution de leur dette entre 2008 (date à laquelle FH a pris les rênes du conseil général) et 2010 (source:  http://www.colloc.bercy.gouv.fr/colo_struct_fina_loca/comp_coll/depa.html ):

Evolution comparée entre 2008 et 2010

Evolution comparée entre 2008 et 2010

Sur cette période, tous les départements français ont connu la même décentralisation et ont eu les mêmes leviers fiscaux.

Quand on compare l’évolution de la dette, le résultat n’est pas flatteur pour le futur président : la Creuse, par exemple, a une faible dette en 2008 et ne l’augmente que de 3% malgré les transferts de compétence de cette période. Hollande qui trouve un département surendetté et qui aurait dû avoir une gestion ultra rigoureuse augmente cette dette de presque 20% en 2 ans.

Au lieu de cela, il a offert des ipad aux écoliers de son département. Mesure sans doute populaire auprès des bénéficiaires mais qui a coûté 1,5 millions d’euros et sur l’intérêt pédagogique de laquelle je m’interroge toujours…

Cette analyse n’est visiblement pas partagée par un journaliste du Monde qui s’emploie, sans succès à mon humble avis, à démontrer la faible responsabilité de M. Hollande sur cet état de fait.

Pourtant la conclusion de cet article plutôt complaisant était sans appel et laissait préfigurer ce qui est mis en œuvre depuis son élection à la tête de l’état : « On peut reprocher à M. Hollande de n’avoir pas mis en place de véritable politique de désendettement et de n’avoir que peu diminué les charges, tout en poursuivant une hausse de la fiscalité. C’est du reste ce qu’a conclu la cour régionale des comptes du Limousin, dans un rapport du 5 octobre 2010. »

Donc, pas de surprise, nous avons une première année conforme à ce qui était fait auparavant.

Est-ce que cela justifie une demande de démission ?

Je ne le pense pas. Pourtant, je suis persuadé de son incapacité à remettre le pays sur de bons rails et je n’ai pas voté pour lui.

Cependant, je suis légitimiste. Et sauf erreur de ma part, il a été légitimement et démocratiquement  élu pour un mandat de 5 ans.

Election légitime

Certains confondent démocratie et zapping tv. Ils souhaitent tester un président et en changer rapidement s’il ne donne pas satisfaction à court terme. Or, nos institutions pour fonctionner ont besoin de stabilité. On ne peut décemment pas élire un président au suffrage universel et réclamer sa démission un an plus tard !

Si on peut parfois estimer que François Hollande a fini premier à un concours de circonstances (disqualification de DSK, rejet massif de Sarkozy, campagne trop à droite de celui-ci le coupant de l’électorat centriste,…), il n’en a pas moins franchit toutes les étapes le conduisant à la fonction suprême : primaires socialistes, 1er tour sur lequel son maître avait échoué en 2002, campagne qui lui a donné un peu plus de crédibilité aux yeux des électeurs, débat de l’entre 2 tours et finalement, victoire au 2eme tour.

Conclusion

Au final, et selon le principe de Peter, j’ai l’intime conviction que François Hollande qui n’avait pas d’expérience ministérielle, avait déjà atteint son seuil d’incompétence en étant à la tête d’un département ou d’un parti politique. C’est pourtant lui que les français ont nommé à la tête du pays.

Si les médias arrêtaient d’être aveuglés par leur idéologie qui les pousse à simplement souhaiter la chute du camp adverse et analysaient de façon un peu plus objective les candidats et les programmes, peut-être les français auraient-il fait un autre choix.


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