Pour apprécier la réalité de ce que nous propose la TRANSITION ENERGETIQUE présidentielle ( une part d’électricité nucléaire tombant de 78% à 50% , remplacée par un mix renouvelable de 20% et accompagné d’économies énergétiques de 8 % j’ai commencé de vous fournir mon argumentaire dans les articles précédents ….Je vais aborder plus en détails certains des points déjà soulevés
2-1-4 :Problèmes financiers dus aux décisions de la CEE et de l’Etat
J’ai reconnu la dernière fois qu’un fonctionnement des tranches au-delà de 40 ans amènerait une rente nucléaire possible à EDF si les frais de jouvence post FUKUSHIMA ne s’avéraient pas trop excessifs …..C ‘était une présentation en réalité schématique que je vais devoir préciser ……..Il faut dissocier prix des producteurs et prix des consommateurs ……..
En effet EDF , écoule en France une grande partie de sa production au tarif réglementé de vente , qui est inférieur aux prix de marché, et ne bénéficie donc pas des marges bénéficiaires « libres »mais qui seraient taxables et corvéables par les Finances Publiques ….,
La situation est « corrompue » par les directives de BRUXELLES sur l’ouverture à l’accès de l’énergie .En effet depuis 2010 la loi NOME a prévu un partage de la « rente nucléaire » entre EDF et les fournisseurs alternatifs d'électricité, obligeant EDF à céder jusqu'à 100 TWh d'électricité par an à ses concurrents à des conditions représentatives des conditions économiques de production d’électricité par ses centrales, conditions évaluées par la Commission de régulation de l'énergie (CRE).Le Président voulait suspendre la loi Nome, censée favoriser le développement de la concurrence sur le marché français de l'électricité, parce qu'elle encourage la "spéculation" au détriment des consommateurs . Sans vouloir accabler mes lecteurs d’indications qui relèvent plus de l’économie que de l ‘énergétique ,je leur décris l’état actuel du marché à la mi 2013 ainsi :
- seulement 6,2 % des clients résidentiels ont quitté EDF pour l'un des fournisseurs alternatifs car ils se méfient !
-les opérateurs historiques, ont largement gardé la main sur le secteur, laissant une poignée de fournisseurs alternatifs se disputer quelques maigres parts de marché (parce qu’ ils restent trop chers).
-les vrais perdants restent les consommateurs. L'ouverture à la concurrence EST FICTIVE dès lors qu’interviennent des facteurs internationaux (comme la flambée du pétrole et des matières premières) ou des investissements incontournables dans les réseaux ou le parc nucléaire .Donc tout cela n'a en effet pas permis d'empêcher les factures d'énergie de grimper….
-Dans le secteur de l'électricité d’ailleurs, les fournisseurs disposent de peu de marge de manœuvre pour rester vraiment concurrentiels. "Avec 30 % de taxes, 30 % de coûts d'acheminement et 35 % de fourniture, 95 % de la facture est réglementée, c'est-à-dire à un prix identique fixé par l'Etat. La concurrence ne peut donc se jouer que sur les 5 % restants
-Le résultat est qu’au 31 décembre 2012 la part de marché des fournisseurs alternatifs était de 6,9 % pour les clients résidentiels et de 7,6 % pour les clients non résidentiels.
J’encourage mes lecteurs à aller consulter les sources du net en appelant sur GOOGLE : La COMMISSION DE REGULATION DE L’ENERGIE /L OBSERVATOIRE DES MARCHES DE L’ELECTRICITE ET DU GAZ (PDF ET TRIMESTRIEL)
2-1-5 : Problèmes économiques ACTUELS dus à la « vérité » des prix
Je n’ai pas besoin de titiller la curiosité de mes lecteurs pour leur montrer que le sujet que je traite est primordial :l’actualité s’en charge !Aujourd’hui même ,vous venez d’apprendre que dans son rapport sur les coûts de production et de commercialisation d'EDF, la Commission ( nationale)de régulation de l'énergie (CRV) a constaté un écart de 1,47 milliard d'euros entre les coûts supportés par EDF et les tarifs 2012 de l'électricité. Les chiffres sont formels : pour couvrir les coûts d'EDF, les tarifs de l'électricité devraient augmenter de 6,8% à 9,6% cet été, estime la Commission
Au niveau politique, un tel boom en temps de crise semble inenvisageable… Il n'est pas question d'accepter une telle hausse de l'électricité cumulée au regard du pouvoir d'achat des Français", a expliqué la ministre de l'Energie, Delphine Batho ….
. Ma photo vous montre le graphique de prévision des hausses de prix calculés par la CRV pour que EDF puisse s’en sortir en tenant compte de la vérité de ses prix et sans avoir à aller quémander des endettements sur le MARCHE et dans une situation quasi intenable de récession économique européenne
2-1-6 : Avantages financiers et techniques à moyen terme
La prolongation de la durée d'exploitation des réacteurs ferait reculer dans le temps la survenance des charges qui seront liées à leur arrêt : des démantèlements à procedures encore en phase d’étude , et des constructions de nouveaux moyens de production, certainement plus coûteux.
La prolongation des centrales permettrait d'attendre l'arrivée à maturité des technologies permettant le développement des énergies renouvelables ( parcs et unités de production, mais aussi solutions de stockage et de gestion intelligente des réseaux) et de dégager cette « rente nucléaire » qu'il serait possible d'utiliser pour développer des moyens de production de remplacement à base d'énergies renouvelables. Et d’ailleurs c’est cette fois ci la COMMISSION EUROPENNE qui vient au secours de ses industriels producteurs en choisissant aujourd’hui même d'appliquer des mesures antidumping aux panneaux photovoltaïques chinois !
2-1-7 : Inconvénients de la prolongation des tranches
- Il faut trouver un milliard par tranches d’ores et déjà
- Le vieillissement des centrales pourrait diminuer leur sûreté sauf si L ASN en fait au contraire progresser encore le niveau
- La prolongation des centrales maintient la prépondérance du parc nucléaire actuel , ce qui afflige le parti parlementaire écologique
- Elle retarde la construction des réacteurs de 3e génération, car il pourrait être souhaitable, de lancer un programme de réalisations sans attendre l'obsolescence du parc actuel, afin de profiter des compétences existantes en matière de construction de centrales et d'assurer une « soudure » entre les deuxième et troisième générations du nucléaire.
- Mais en restant très schématique la prolongation à 60 ans repose sur un pari industriel , technique et scientifique puisqu'aucune centrale nucléaire n'a encore fonctionné pendant une telle durée, la durée maximale d'exploitation d'un réacteur étant jusqu'à présent de 47 ans.
C’est la prochaine partie que je vous développerai la prochaine fois : regarder les risques techniques et scientifiques du vieillissement des tranches actuelles au-delà de 40 ans