Nadal impatient de jouer Djokovic

Q. Rafael, depuis que vous avez fêté votre anniversaire, on remarque une nette amélioration dans votre jeu. Le fait d'avoir 27 ans vous donne-t-il des ailes ?
R. Je ne le pense pas. Toujours est-il que je m'améliore, mais c'est dû aux adversaires. Si vous n'améliorez pas votre niveau, vous ne pouvez pas remporter de match. Je m'étais amélioré contre Nishikori. A mes yeux, aujourd'hui, j'ai livré un très bon match, de très haut niveau, je suis très heureux de ma qualité de jeu aujourd'hui. Bien sûr, pour battre Wawrinka avec un tel score, c'est que j'ai joué à un très haut niveau ; autrement, on ne peut pas le battre.

Q. Il semblerait que tu aies trouvé la sérénité et retrouvé un peu ton rythme dans tes gestes. Penses-tu qu'il fallait que tu montes un cran au-dessus pour atteindre les demi-finales ?
R. À l'évidence, aujourd'hui, j'ai livré une belle prestation, une meilleure prestation que la dernière fois. Je suis très heureux de mon niveau de jeu aujourd'hui, c'est mon meilleur match du tournoi, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Il fallait donc que je change les choses. Je le savais. J'avais confiance en mes capacités d'inverser la tendance, c'est ce que j'ai fait. Je suis en demi-finale, 3 matches de suite sans concéder un set. Ce match, je crois que j'ai perdu une seule fois mon service, je suis très positif. Ce ne sont que des chiffres, mais l'important, ce sont les sensations et les sensations sont totalement différentes de jusqu'à maintenant. Cinq jours auparavant, je n'étais pas content de mon niveau de jeu, mais maintenant, je suis heureux d'être en demi-finale.

Q. Tu as joué de gros matches dans ta carrière. Un autre se profile. Es-tu habitué à tout cela, au cours des prochains jours, seras-tu nerveux ? Calme ? Serein ? Comment seras-tu ?
R. Ce n'est pas la finale, c'est une demi-finale, c'est la différence, on ne joue pas un match pour décrocher un titre, mais pour se hisser en finale. La différence est donc de taille. C'est un peu étrange. C'est vrai, je joue mieux, je vais essayer de me hisser en finale. Il y a une semaine, je me battais pour passer le deuxième tour. Pour les demi-finales, certainement que je serai fébrile, un peu nerveux. Si je ne suis pas saisi par la nervosité, ce sera un peu anormal car je vais jouer une demi-finale contre le meilleur joueur du monde. Si vous n'êtes pas un peu fébrile, c'est que vous ne comprenez pas l'importance de l'événement. Pour le jeu, je serai bien plus motivé.

Q. Tu as parlé de Novak et du fait de le battre pour atteindre la finale mais c'est un match contre Djokovic. Qu'en penses-tu ?
R. Je vais jouer contre le meilleur joueur du monde. Depuis bien longtemps, il a engrangé de très bons résultats. Il va falloir que je trouve mon rythme, la bonne cadence. Il va falloir que je joue mon meilleur niveau pour espérer avoir une chance de l'emporter en demi-finale et je vais m'évertuer à le faire.

Q. La dernière fois que tu as joué contre Novak, c'était à Monté-Carlo. As-tu pu tirer des enseignements du match ? Connais-tu tout son jeu ? Car vous vous êtes affrontés tellement de fois !
R. Non, chaque match est différent. Chaque match a son histoire. À Monté-Carlo, au deuxième set, j'ai eu ma chance. Au premier set, combien ai-je perdu ? 6-1 ? 6-2 ? C'est vrai que j'ai eu un premier set difficile, mais je crois que j'étais mené 4-0 au premier set. J'ai peut-être eu l'occasion de revenir dans ce premier set.
Vous savez, lorsque vous ne convertissez pas les occasions, vous vous retrouvez en difficulté car votre adversaires va saisir les occasions. J'ai très bien joué au deuxième set à Monté-Carlo. Le point négatif là-bas, c'est que je n'ai pas remporté le deuxième set mais le reste du match était très positif pour moi. Mais chaque match a son histoire. Nous sommes à Roland Garros, pas à Monté-Carlo, et il est vrai que les sensations que j'éprouve sur ce court sont différentes. On verra. Je sais que son niveau de jeu sera bon, car il figure parmi les meilleurs du monde, c'est le meilleur joueur du monde. J'attends donc ce match avec impatience.
Johnny Utah