The Call // De Brad Anderson. Avec Halle Berry, Abigail Breslin et Morris Chestnut.
Alors que The Call a tout du direct to DVD, finalement ce film se laisse regarder et parvient même à faire frissonner son spectateur. Et pourtant, je partais déjà déçu, surtout
quand on voit les problèmes capillaires de Halle Berry, coiffée en noeud papillon pour caniches. Mais derrière ce mauvais goût se cache malgré tout un petit thriller sans aucun
prétention qui fait son boulot de façon plutôt étonnante. Disons que je ne m'attendais pas du tout à ce que les personnages soient aussi captivants et que l'ensemble rutile aussi bien. Il y a
certes quelques passages un peu prévisibles, mais l'ensemble fait le boulot demandé quand on va voir ce genre de films au cinéma. Le but est clairement établi dès le début. La meilleure idée est
finalement de ne pas trop en attendre et de se laisser porter par l'histoire. Un peu déjà vu sur les bords (mais avec un filon aussi classique et remué par le cinéma, il n'était pas simple de
faire différemment). Alors certes, c'est moins ingénieux dans le genre surprises téléphoniques que Phone Game (de Joel Schumacher) ou encore
Cellular (avec Chris Evans).
Une adolescente est kidnappée par un tueur en série. Pour la sauver, une opératrice d'un centre d'appel d'urgences va affronter ses propres peurs liées à une tragédie de son passé. Leur seul
lien : un téléphone portable. Une course contre la montre commence... Chaque appel pourrait bien être le dernier.
Mais les trouvailles dans The Call sont assez efficaces. Il y a donc un bon rythme suivant la voix de Halle Berry, derrière son téléphone, et la voix de la jeune
fille enfermée dans un coffre de voiture. Le twist final n'était cependant pas très utile et gâche même le film. J'aurais aimé que l'on s'arrête deux minutes plus tôt et que l'on ne voit pas du
tout cette fin cassant complètement un film plutôt agréable. Car du divertissement il y en a, en veux-tu en voilà. Cela ne mange pas de pain c'est certain, mais rien que pour voir Michael
Imperioli réduit à un rôle de seconde zone presque sans dialogues c'était couillu vous ne trouvez pas. C'était aussi couillu que de proposer à Halle Berry de la coiffer
de la sorte. Promis, j'arrête de parler de la coiffure de l'actrice. Une actrice plutôt bonne dans ce registre là. Celui de l'émotionnel exacerbé qui va la faire passer par plusieurs états tout
au long du film, et le tout toujours crescendo. Il y a quand même pas mal d'absurdité dans ce film mais The Call pourrait être un peu comme The Following
(FOX, avec Kevin Bacon).
En effet, les deux univers se ressemblent. Quelque chose de facile et déjà vu qui reste malgré tout jouissif et palpitant grâce à quelques très bons rebondissements. Des courses haletantes. Et
puis Richard D'Ovidio (13 Fantômes, Hors Limites), à qui l'on doit le scénario parvient à éviter quelques pièges qui auraient pu plonger le film
dans un ennui profond. Du coup, on ne s'ennui pas du tout et c'est bien mieux comme ça. Je regrette juste qu'il n'y ait pas eu plus de surprises tout au long du film, car j'ai eu l'impression que
The Call n'exploitait pas à fond le filon de l'appel téléphonique et du centre d'appel (quelques moments servent plutôt bien le film de ce point de vue là, mais ils sont bien
trop minimaliste par rapport au reste). Petite anecdote, je n'ai pas trouvé étrange de voir Michael Eklund dans The Call alors qu'il avait rencontré le réalisateur de The
Call, Brad Anderson, sur "The Plateau", l'épisode 3.03 de Fringe.
Note : 6.5/10. En bref, un petit thriller sans prétention et particulièrement efficace qui parvient à faire frissonner le public de façon intelligente.