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Le passé

Publié le 05 juin 2013 par Dukefleed
Le passéFarhadi... et ses personnages tout en complexité
Quatre ans après leur séparation, Ahmad rentre de Téhéran et retrouve à Paris Marie pour acter le divorce. Prévoyant de loger à l’hôtel, Marie sous des prétextes douteux ramène Ahmad chez elle où elle vit avec ses deux filles d’une union précédente à celle d’Ahmad. A son arrivée, Ahmad comprend en voyant le petit Fouad que son ex a refait sa vie. On comprend très vite que Marie a choisit d’héberger son ex car elle n’a pas fait encore le deuil de la séparation mais aussi car ses qualités de médiateur et de psychologue vont être bien utiles pour démêler le sac de nœud familial. Celui-ci va se révéler de plus en plus complexe le film avançant. Difficile de raconter le film, car Asghar Farhadi est un grand spécialiste du film à tiroir avec 4 à 5 intrigues s’enchevêtrant et surtout se complétant. Donc l’histoire du film se déroule progressivement devant nous au rythme des confessions, des avis et des récits recueillis essentiellement par Ahmad mais aussi par les autres membres de la famille. Ahmad tient un rôle central comme observateur-arbitre- psychologue sauvage venu de l’extérieur ; sa mission est d’apaiser cette chaîne volcanique de conflits en déroulant la pelote des causes. Ali Mosaffa est prodigieux dans ce rôle et apporte une sagesse, une douceur et une force tranquille qui force le respect. Sacré comédien Iranien déjà excellent dans « Une séparation » ; le précédent opus de Farhadi auréolé de multiples prix dont l’Ours d’Or à Berlin. Ce réalisateur Iranien, aujourd’hui reconnu dans le monde entier comme un grand réalisateur, assure une mise en scène impeccable de sobriété et d’efficacité. Dans tous ces films, il donne beaucoup à réfléchir au spectateur puisque tous les personnages sont fouillés ; tous agissent mal, souffrent aussi, mais ont toujours des circonstances atténuantes quant à leurs mauvaises actions… grand souci d’équité et de ne pas juger ceux qui sont tout simplement humains. De fait, il s’est fait la référence d’un genre incarnant son cinéma : « les polars de l’âme » (dixit Philippe Rouyer de Positif). La tâche était d’autant plus ardue pour lui sur ce film que pour son 1er film hors d’Iran, il a dû se couler avec finesse dans une culture, des habitudes et des types de rapports humains très éloignés des siens. Quelques plans séquences très forts comme le dialogue entre Tahar Rahim et son fils sur le quai du métro.Par contre Farhadi, par souci de maintenir le spectateur sous tension et conserver le suspense jusqu’au bout, use et abuse de coups de théâtre dans la 2ème heure. Il exploite jusqu’à la corde le principe narratif suivant : Pierre dit à Jacques ce qu’il sait sur Paul ce qui bouleverse l’opinion que l’on peut avoir sur Paul ; mais 5 minutes plus tard Paul dit à Jacques ce qu’il sait sur… Les twists s’enchainent et finissent par devenir artificiels et usant pour le spectateur.Captivant comme thriller, un film à voir… Film qui fait l’éloge de la parole libérée qui permet à chacun de faire ses choix de vie en conscience.A voir même si « Une séparation » est beaucoup plus puissant.Sorti en 2013

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