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Promised land

Publié le 30 avril 2013 par Dukefleed
Promised landCynisme du système capitaliste
Steve Butler, salarié d’un grand groupe énergétique, doit relever un défi : faire signer des baux d’exploitation du gaz de schiste par les paysans locaux. La mission est apparemment gagnée d’office ; la crise est forte, et les paysans ne pourront refuser cette lucrative planche de salut. Pour cette mission, il est accompagné d’une collègue aux dents aussi longues que lui : Sue Thomason subliment interprétée par la géniale Frances Mc Dormand. Mais voilà, çà s’avère plus complexe que prévu. Et Steve va se retrouver confronter à des activistes le remettant en cause professionnellement et personnellement.Un film militant écolo de la gauche US type Michael Moore, il n’en est rien. L’écologie n’est que la trame narrative d’une histoire qui est en fait un thriller économique sur la manipulation. Pour faire du fric, tous les coups sont permis. Encore un film qui fait l’autopsie des valeurs de l’Amérique ou plutôt constate la perte de repères de ses concitoyens. Il permet donc d’élever le débat et d’éveiller les consciences en démontrant le hold up opéré par l’idéologie capitaliste sur les consciences américaines. Film militant oui ; écolo non ; jamais il ne prend partie sur ce sujet écolo et n’assène de vérités. Pour porter ces enjeux sociaux et moraux, le scénario s’appuie sur toute une galerie de personnages plein de justesse et jamais caricaturaux. Même Steve est plus complexe et moins cynique qu’on ne pourrait le penser, le film montre bien pour lui comme pour d’autres comment le système dévoie les meilleures volontés et favorise les pires réflexes. Donc là où le film opère aussi un tour de force est que Gus Van Sant, dans un film pourtant engagé, nous fait passer, spectateurs, du côté des vilains capitalistes prêts à tout pour faire signer ces contrats. Le twist final est aussi déstabilisant et subversif au possible et rompt avec l’avalanche de bons sentiments qui imprègnent trop souvent la fin des films US. Le message final et je vous laisse découvrir pourquoi est celui-ci : « si l’ennemi manque, devient l’ennemi ».Mais ce film est un colosse, le très grand film n’était pas loin, aux pieds d’argile. Steve témoigne d’une maladresse d’un commercial qui ne croit pas au produit qu’il vend ; difficile à avaler. De plus entre une première heure sublime et un final non conformiste, le rythme devient molasson et le film hésite.Modeste et intelligent, voilà un film US qui sortira assurément du lot sur 2013… A voir absolument, le chef d’œuvre n’était pas loin.
Sorti en 2013

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