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Que la bête meurt

Publié le 19 avril 2013 par Dukefleed
Que la bête meurtChabrol... Une pointure
Un chauffard percute un enfant dans un village de Bretagne. Il continue tout de même sa route. Le père, après une période de deuil, se met en tête de réussir là où la police échoue : retrouver le criminel et se venger. Par un pur hasard, il finira par retrouver cet homme abject et haïe même des siens.Souvent auréolé du titre de « Hitchcock français » ; Claude Chabrol a un malin plaisir à jouer avec les spectateurs. Fausses pistes, renversement de situations, personnalités complexes, suspenses : tous les ingrédients d’un bon polar où la psychologie des personnages est centrale. Le microcosme bourgeois de province que Chabrol a passé sa vie à dépeindre avec beaucoup de talent se révèle au premier abord très binaire. La bête, c’est le chauffard ; l’homme normal, le père de la jeune victime. Là, Chabrol démontre toute l’étendue de son talent en nous démontrant qu’il ne faut se fier aux apparences. Même derrière l’homme normal sommeille une bête. Autre chose excellente c’est le jeu de marionnette autour de l’odieux Jean Yanne. On se croirait dans les 10 petits nègres ; chaque membre de son entourage aurait une bonne raison de vouloir sa mort. La scène du repas de rencontre est ignoble avec la mère épouvantable, l’épouse humiliée, le fils martyr, la soubrette détroussée, la belle sœur amante et les amis serviles. Tous attendent autour de la table voire même désir la fin de cet être abject mais qui va les en débarrasser ? Même les spectateurs, à la fin, pourront avori des doutes.Le final est époustouflant. Tout comme le début où l’on voie l‘enfant innocent qui joue sur la plage, un bolide vrombissant lui répondant ; on sent déjà que le combat est inégal.Seul bémol à ce film est la manière dont Chabrol choisit de se défaire du fardeau de la vraisemblance. Laquête du criminel est relancée par une coïncidence énorme mais assumée. D’où sort ce paysan, caricature absolue, qui permet de faire redémarrer l’intrigue et la quête du criminel ?Un régal de revoir Jean Yanne… Sorti en 1969

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