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The place beyond the pines

Publié le 18 avril 2013 par Dukefleed
The place beyond the pinesL'avenir du cinéma US dans un seul film
Trois histoires en une. Première partie, on suit un cascadeur à moto un poil en marge de la société car itinérant. Il retrouve Romina qu’il avait aimé un an plus tôt. S’apercevant qu’il est père, il décide de donner un nouveau sens à sa vie ; s’établir sur le secteur et s’occuper de son petit. Sans emploi, il se fait braqueur. Son chemin croise celui d’un flic intègre et ambitieux, lui-même jeune père d’un garçon, aussi. Voilà pour la deuxième histoire. Quinze ans après, c’est la troisième partie, le fils du flic et du braqueur vont se retrouver face à face, chacun avec un passé mystérieux et basé sur le mensonge.Avant d’entrer dans le détail du film, les trois parties sont de qualité très inégale, la première étant un pur bonheur, la dernière médiocre et celle du milieu correcte mais déjà vu. L’entame du film, c’est déjà un plan séquence fluide dans la fête foraine dans le dos de Ryan Gosling, un vrai régal. Et toute la première partie où les deux acteurs phares, Eva Mendès et Gosling, transpercent l’écran est du grand cinéma. Même si Gosling joue un rôle de taiseux marginal empêtré dans une histoire impossible très proche de celui de « Drive » ; la redite de ce fameux film est tout de même excellente. Dans cette partie, les cascades et les poursuites sont vertigineuses ; Derek Cianfrance démontre de la maitrise aussi bien dans le mouvement que dans des scènes intimistes poignantes. Dans cette première heure, il fait le lien entre cinéma d’auteur qui lui a valu la consécration à Sundance avec « Blue valentine » et le cinéma grand public. Après le film devient feuilletonesque. Une mini saga sous forme de polar sombre au cœur de l’Amérique profonde ; on sent l’inspiration puisé chez un Scorcese. Dans les références plus actuelles ; dans le talent de mettre aussi la famille au cœur de l’intrigue, la transmission, le secret et la complexité  des relations humaines sur fond de polar classieux, c’est du James Gray (Eva Mendès jouait aussi dans « La nuit nous appartient »). Derek Cianfrance, trentenaire prometteur et jeune père (tiens le thème principal du film est la transmission père-fils), est assurément un réalisateur à suivre sérieusement ; beaucoup de talent dans la mise en scène, la photo, la chorégraphie. Besoind’un fond naturaliste né de son appartenance au cinéma indépendant US, il tourne aussi tout en décor naturel, jusqu’au garage crasseux. Ce film est un sacré moment de plaisir.Par contre, l’Acte 3 est truffé de coup de hasard qui s’ajoute au point de faire perdre toute crédibilité à la rencontre des deux ados fils du gangster et du flic. Cianfrance souhaitait faire de cette partie la pierre angulaire de son film autour du thème des fils empoisonnés par les crimes, les échecs et les mensonges de leurs pères respectifs. Il voulait aussi que Gosling et Cooper, victimes eux aussi de pères absents, reproduisent malgré eux la même chose avec leurs enfants. Et c’est ce qui est décevant dans ce film, le message final perd de sa puissance. Notons aussi le maquillage trop prononcé aussi chez certains personnages ; mais aussi des personnages qui ne vieillisent pas en 16 ans de temps (sauf Eva Mendès qui elle prend un sacré coup de pelle).Enfin content de retrouver le toujours très vérolé au propre comme au figuré, Ray Liotta.Un bon moment de plaisir que je conseille fortement car Derek Cianfrance fera avec certitude reparlé de lui.« Que lègue-t-on à ses enfants ? »Sorti en 2013

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