par Fab81
PS-UMP-FN : attention un flirt peut en cacher un autre !
Certains à l'UMP flirtent ouvertement avec le FN. Le futur candidat François Fillon fait lui assaut de néo-libéralisme avec un ministre PS. Une joute à fleurets mouchetés qui cache à peine un étrange jeu de séduction mutuelle... Et ce n'est pas le thatchérisme à demi-assumé de l'ancien souffre douleur de Sarkozy qui fera obstacle à cette idylle naissante...
Jeudi 6 juin 2013 François Fillon est candidat. L'ancien premier ministre défend le travail gratuit pour tous, la retraite à 65 ans et assume la référence à Thatcher. Du sang et des larmes. Encore du sang et encore des larmes. Toujours du sang et toujours des larmes. La France n'en finira jamais d'expier sa faute d'avoir voulu une République sociale. Oui, le ci-devant "collaborateur" de Sarkozy ferait un excellent président... du Medef.
Mais il a un concurrent sérieux en la personne de Bernard Cazeneuve. Ce digne représentant du gouvernement était venu pour les besoins de la cause lui apporter une amical contradiction sur le plateau de France 2. Et là, entre gens de bonne compagnie, on a pu faire assaut de néo-libéralisme sous le regard bienveillant des fats cats du haut-journalisme. Tailler sauvagement dans les dépenses publiques ? Mais comment donc, cher ami on s'y emploie ! Et pas à la hache, à la tronçonneuse encore. Engraisser l'actionnaire à coup de chèques en blanc payés par les français ? Cela s'appelle le CICE mon bon ! C'est mon gouvernement "socialiste" qui l'a fait. En la matière nous sommes les maîtres, avouez-le ! Et l'Europe ? Ah l'Europe de la finance, ce beau, noble et grand projet ! Bravo pour votre ralliement au conservatisme étroit de madame Merkel, cher Bernard ! Et ainsi de suite ad nauseam.
Qui a dit que l'UMP flirtait avec le FN ? Ce peut être vrai d'un Copé ou d'un Peltier. Mais Fillon, lui, semble plutôt en pleine entreprise de séduction mutuelle... avec le PS. Dans ce couple en formation, chacun apportera sa petite contribution. L'homme de la " droite complexée" (merci Frédéric Lordon !) adoptera les idées de son futur partenaire. Lui et le gouvernement solférinien ont déjà largement accompli cette part de l'ouvrage commun. Mais la droite complexée est un peu timide (forcément). C'est donc à son ami décomplexé qu'il reviendra de faire le premier pas qui transformera le flirt en fiançailles. Même si cela peut déplaire à quelques grincheux de l'une et l'autre famille, le temps viendra où PS et UMP vivront leur amour au grand jour.