Dessiner a toujours été une manière de s’exprimer pour Brenda. « Je suis née avec un crayon dans la main! Pour moi, dessiner se fait sans effort. C’est quelque chose de naturel », indique-t-elle sans une once de prétention. Elle conjugue son talent avec une grande passion pour toute forme de dessin. Elle dessine instinctivement depuis l’enfance et sans véritable influence de d’autres dessinateurs.
Le dessin animé au cégep
Bien que Brenda trouve l’organisation du nouveau programme désordonnée, elle s’y plaît beaucoup et noue des amitiés durables avec d’autres étudiants ainsi que des relations solides avec ses enseignants. «J’ai adoré mes années passées à étudier au cégep. Mes enseignants, très expérimentés dans l’univers des dessins animés, ont contribué à changer ma manière de dessiner. J’ai appris à peaufiner davantage mes dessins», déclare-t-elle.
À la fin de sa formation collégiale, Brenda a vécu sa première expérience professionnelle. «Lorsque j’ai gradué, les autres finissants du programme et moi avons eu l’occasion de présenter chacun un film de dessins animés que nous avons conçu de A à Z. Lors de la soirée de projection, des gens de l’industrie de l’animation étaient présents dans la salle. J’ai ainsi rencontré ces gens, munie de mon curriculum vitae et d’un portfolio contenant mes œuvres produites pendant le cégep», se rappelle-t-elle. Elle voit son rêve de gagner sa vie avec le dessin devenir réalité.
La passion du dessin
Emballés par ses créations, les proches de Brenda ainsi que des inconnus lui donnent des contrats. Elle conçoit des logos (elle fait aussi du graphisme), des pochettes de CD, des posters et même des couvertures de livres. Elle puise son inspiration à diverses sources pour ses créations : les croquis d’anatomie de Michel-Ange et Léonard de Vinci, les poissons et l’océan, les dessins de pin-up et les tatouages.Un projet, en particulier, l’a beaucoup marquée. «L’amie d’une amie, ayant écrit un livre et ne voulant pas passer par les maisons d’édition pour le publier, m’a demandé d’illustrer la page couverture de son livre. J’ai pris 25 heures pour colorer mon illustration! Lorsque le livre a été publié, ma couverture m’a valu de me retrouver dans la Banque des illustrateurs du Québec», s’exclame-t-elle.
Lorsque Brenda réalise un projet pour un client, elle vise autant sa propre satisfaction que celle de sa clientèle. Ce qui n’est pas toujours évident. «Je suis perfectionniste. Il arrive que je ne sois pas satisfaite de mes créations. Mais lorsque je parviens à coucher mon inspiration sur papier comme je le veux, je suis contente. On ne peut pas commander l’imagination», reconnaît-elle.
Pas seulement le dessin
En raison de son perfectionnisme, Brenda craint de s’enfermer dans un emploi de dessinatrice. «Je n’aime pas le travail de bureau. J’ai peur de devoir produire des illustrations en série sous pression et de perdre le plaisir de dessiner», confesse-t-elle. Elle préfère ainsi vivre ses passions en pratiquant plusieurs métiers, dont l’ébénisterie et l’élagage des arbres, ainsi qu’en voyageant au Portugal, le pays d’origine de ses parents.
Pourtant, le dessin ne reste jamais très loin dans les préoccupations de Brenda. «Alors que j’effectuais un séjour au Portugal pour un emploi d’été comme sauveteur océanique, j’ai rencontré une jeune fille qui m’a présenté à son patron. Celui-ci donnait des cours de plongée sous-marine. Il m’a offert un deal pour que je dessine les fonds marins, en échange de quoi je pouvais faire de la plongée sous-marine gratuitement. J’ai vécu une expérience extraordinaire», se souvient-elle avec allégresse.
Même si elle n’envisage pas de faire carrière dans le dessin, Brenda y revient toujours par passion et par sécurité. «Lorsque je dessine, j’ai l’impression de revêtir des vieilles pantoufles confortables que je ne suis pas prête de délaisser. Et dessiner me permet de vivre des moments uniques en plus de me faire rencontrer plein de gens», s’enthousiasme-t-elle.
Pour l’instant, Brenda profite de son partenariat avec le Café Graffiti pour se faire connaître davantage. «Parce que j’éprouve certaines difficultés à faire respecter mes demandes lors de mes contrats avec des clients, j’apprécie que le Café Graffiti serve d’intermédiaire entre l’artiste et le client. Ça me permet donc d’encaisser une meilleure rémunération pour la somme de mon travail et la valeur de mes dessins», observe-t-elle.
Ayant mille et un projets en tête, Brenda désire faire du bateau à voile ainsi que se réessayer au tatouage. Elle veut mener ces projets de front tout en continuant de pratiquer le dessin par passion et non par obligation. «Je dessine au jour le jour et je ne recherche désormais que les contrats qui m’allument vraiment», conclut-elle. Voilà une bohémienne du dessin qui s’assume totalement.
Une petite visite à la galerie virtuelle de Brenda s’impose. Une façon originale d’encourager l’artiste.