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Grèce : le FMI reconnaît s'être trompé !

Publié le 09 juin 2013 par Raphael57

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On ne pouvait espérer pareil aveu de la part d'une institution néolibérale : dans une note interne rendue fort opportunément publique, le FMI vient en effet de reconnaître que le plan de sauvetage de la Grèce en 2010 s'était soldé par un échec. Et de citer deux raisons majeures comme explication : des prévisions de croissance et de réduction du taux d'endettement public trop optimistes - j'en avais parlé dans ce billet -, ainsi que des désaccords au sein de la tristement célèbre Troïka (BCE, FMI, Commission européenne).

Pour mémoire, la Troïka a conditionné son aide à la mise en place d'une dévaluation interne, c'est-à-dire une baisse des coûts salariaux et des prix dans le but d'améliorer la compétitivité d'un pays. Selon la théorie, comme les prix et les salaires baissent parallèlement, les salaires réels ne varient pas et la compétitivité s'améliore à l'export. Ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur ces politiques pourront utilement se reporter à ce billet que j'avais écrit.

Je n'ai du reste eu de cesse de répéter que la Grèce se trouve dans une situation d'insolvabilité budgétaire et extérieure, qui ne peut s'améliorer par une relance de la compétitivité. Dit autrement, depuis 2007, la Grèce est devenue le cas d'école d'un problème d'insolvabilité traité fautivement comme un problème de liquidité...

Mais revenons un instant sur les désaccords au sein de la Troïka évoqués par le FMI. Au-delà du fait qu'il s'agit-là de propos très peu diplomatiques, l'institution dirigée par Christine Lagarde depuis 2011 explique qu'il aurait fallu restructurer la dette grecque dès 2010, mais que les Européens s'y sont opposés.

Il est vrai que Bruxelles avait une peur bleue d'avouer que la Grèce faisait face à un problème d'insolvabilité, qui ne pouvait se résoudre que par un défaut avec son lot de paniques et de cris d'orfraie. Le défaut arriva en 2012, mais trop tard pour sauver quoi que ce soit en Grèce et en particulier la Sécurité sociale. Le peuple grec a ainsi été sacrifié sur l'autel des grandes fautes économiques de l'histoire !

Pour finir, le Républicain Lorrain m'a interviewé suite à la sortie de mon livre, la grande saignée économique :

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