Magazine France

Patrick Buisson, l'ennemi.

Publié le 09 juin 2013 par Juan
Patrick Buisson, l'ennemi.
Fabuleuse interview que celle qu'il a accordée aux journalistes Arnaud Leparmentier et Vanessa Schneider du Monde, le 8 juin dernier. Patrick Buisson est apparu comme l'alter ego réfléchi et intellectuel de Serge Ayoub. Un clone dangereux de l'extrême droite, prétendue icône de la France Eternelle et chrétienne.
Il cite la gauche. Adepte de la triangulation, il a besoin de puiser dans les références de l'autre bord. On reconnaît son influence dans les discours sarkozyens de la grande époque (2002-2007). Il cite ainsi Lénine à propos des manifestations anti-gay ("Nous sommes dans cette phase que décrivait Lénine de politisation de catégories jusque-là réfractaires ou indifférentes à l'égard de la chose publique."), et la fondation Jean Jaurès (dont une enquête réalisée par  l'IFOP attesterait de "l'émergence de cette droite des valeurs portée par un haut niveau d'adhésion de l'opinion.")
Il ne regrette rien : "la seule stratégie qui a fait reculer électoralement le FN, c'est celle du candidat Sarkozy en 2007 quand il s'est réapproprié les thèmes de la nation, de l'identité et du travail."
Il entretient le mythe d'une droite qui serait populaire, aux antipodes de la Présidence des Riches: "le patriotisme, le protectionnisme, le conservatisme en matière de moeurs sont des valeurs historiques de la tradition ouvrière." Se réfugier dans les valeurs pour minimiser les antagonismes de classes est une grande tradition à droite.
Sa France est chrétienne, presque catholique, avant d'être républicaine. Il nous rappelle le discours de Latran. Les manifestations anti-mariage gay l'ont réjoui. Il y voit le signe d'une mobilisation populaire pour défendre les valeurs chrétiennes du pays. On est troublé par un tel aveuglement.
La totalité des enquêtes d'opinion - une source d'information que cet homme chérit pourtant - révèle que les sondés oscillent entre l'indifférence aux opposants et le soutien massif au mariage gay. "Il y a là incontestablement comme un écho à l'appel lancé par Nicolas Sarkozy lors de son discours du Latran en 2007 : 'La France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d'affirmer ce qu'ils sont et ce en quoi ils croient.' D'une certaine manière, ce mouvement aura été la première manifestation de ce qu'on peut appeler un populisme chrétien."
Il conserve une confiance aveugle en Nicolas Sarkozy: "Aujourd'hui, il n'y a en France qu'un homme d'Etat, c'est Nicolas Sarkozy. (...)  Il est le seul en capacité de rassembler. C'est pourquoi sa candidature s'imposera naturellement comme l'unique recours." Mais cette confiance est-elle réciproque ? On s'interroge. Nicolas Sarkozy est-il encore "Buissonnien" ? Ou est-ce un appel du pied de l'ancien mentor à son disciple ?
Les confidences récurrentes de Nicolas Sarkozy  glanées par quelques médias sur ses intentions politiques confirment que l'ancien monarque trépigne et enrage en coulisses. Mais on connaît mal sa propre interprétation tactique. Oserait-il reprendre la trajectoire buissonnienne  du rapprochement idéologico-électoral avec le Front national ?
Au fait, Carla Bruni, elle, n'a aucune envie de retourner à l'Elysée. cela tombe plutôt bien. Personne ne l'y attend.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Juan 53884 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte