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Culturopolis-Express, le retour !

Publié le 09 juin 2013 par Delanopolis
Notre speedy-reporter culturo-branchetouille est de retour, après quelques semaines d'indisponibilité tibiale ! Culturopolis-Express, le retour !


1 - Only God forgives

La World cultural society a livré aux écrans planétaires un nouveau produit décalé, Only God forgives, film à financement nordique, dont l'histoire se passe en Thaïlande, joué par des acteurs canadien-américain (Ryan Goslin) et britannico-français (Kristin Scott-Thomas, excellente), notamment. Esthétisant, avec des séquences incongrues entrecoupées de chansons sirupeuses susurrées par un flic implacable qui purge Bangkok de ses malfrats (Vithaya Pansringarm, excellentissime), le tout est nappé d'une lumière orangée. Only god forgives, variation tropicalisante sur le thème de la mère castratrice et de l'Oedipe destructeur, est distrayant et surprenant. Les vilains blancs, racistes et orgueilleux, se font découper en morceaux par des justiciers locaux flegmatiques qui tranchent des cordons ombilicaux symboliques. Le moment où les peuples d'Asie du Sud-Est prendront leur revanche culturelle sur l'Occident, chose accomplie depuis une bonne vingtaine d'année par les Chinois à Hong-kong, est proche. Dieu nous pardonne !


2 - Stoker

India est une adolescente trop sensible, cultivée et intelligente pour se sentir à l'aise dans le riche manoir si bien décoré par son architecte de père. Cela ne va guère mieux dans son Collège pour fils à papa. Un jour, son géniteur meurt étrangement et un oncle mutique et énigmatique apparaît à ses funérailles. Puis des gens disparaissent autour d'eux et tonton se révèle un bien dangereux personnage. La manière dont le coréen Park Chan-wook a réussi à traduire la coexistence douloureuse de la dissolution morale et des moeurs guindées de la Nouvelle-Angleterre Wasp, dans un très beau travail sur la nature et la sauvagerie est, là aussi, une réussite de la World cultural society. Et Nicole Kidman reste une valeur sûre de la névrose.


3 - Dynamo

Les amoureux d'art cinétique en prendront plein les yeux au Grand Palais. Cette accumulation de dispositifs visuels qui prétendent au statut d'oeuvre d'art, crée hélas un sentiment de fatigue et d'artificialité. Il faut subtilité, humour et fantaisie pour que la technique ne l'emporte pas sur l'inspiration. Vainqueur haut la main : Anish Kapoor, dont les miroirs sont tout simplement stupéfiants et jouissifs. Et l'on revoit toujours avec plaisir le travail pionnier de Vasarely et la distrayante rigueur de Julio Le Parc.


4 - L'ange du bizarre

Orsay n'a pas pris beaucoup de risques conceptuels en allant chercher dans le romantisme noir du dix-neuvième siècle les racines du surréalisme et de la Fantasy. Le fantastique comme réaction aux contraintes du cadre et du chevalet et comme catharsis artistique à la violence sociale qui culmina dans deux guerres mondiales est un sujet déjà classique. Mais l'exposition est riche de belles oeuvres venues de l'étranger.


5 - La collection Hays

Avec beaucoup d'argent, de patience et de rigueur les Hays, collectionneurs américains établis à Cincinnati et New-York, ont réussi à amasser une belle brochette d'oeuvres nabis notamment. Depuis la mort de Philippe Meyer, il n'existe plus, en France même, d'amateurs éclairés ayant les moyens de faire de même. Orsay nous montre ce que goût et richesse peuvent produire d'exquis. Il faudrait y envoyer les gauchistes beuglant contre les riches et leur apatridie pour tenter de leur faire comprendre ce qu'est le véritable internationalisme. Mais ce serait sans doute peine éducative perdue.


6 - Les Philippines à Branly

L'art direct et les rictus des sculptures aborigènes des Philippines vont distrairont de toutes les subtilités évoquées plus haut. Les Ifugao ne visaient en sculptant qu'à se concilier les esprits et faire peur aux intrus mais, un programme simple, il n'y a que ça de vrai pour un artiste !


7 - Trance

Une histoire alambiquée où l'hypnose se mêle à la manipulation et qui finit dans l'invraisemblance complète. Danny Boyle a raté une marche dans l'escalier de l'inconscient. Seul téléscopage amusant : le tableau de Goya dont il est question durant tout le film est en ce moment à Orsay, pour l'exposition sur le bizarre. Bah, Vincent Cassel aura réussi à parfaire l'image du bad frenchy égaré à Londres et Rosario Dawson est un beau brin de fille ...


8 - L'Allemagne au Louvre

Décidément, il fallut attendre Gaspard-David Friedrich pour que la peinture allemande retrouve l'inspiration qu'elle avait perdu avec Dürer. Une exception surprenante dans cette succession de scènes mythologiques trop figées et de paysages ennuyeux : le travail sur les couleurs de ... Goethe !!! Sa grande étude sur les variations chromatiques fait incroyablement penser au Victory Boogie-Woogie de Mondrian ... avec deux cents ans d'avance !

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