J’aborde maintenant le très mauvais côté du système électrique français ( son économie ) et j’espère que mes lecteurs n’ont pas oublié la parabole de mon dernier article : l’homme qui courrait correctement et que l’ on veut contraindre à l’avenir à trainer deux lourdes cannes anglaises …pour courir encore plus vite et plus longtemps !!!! Mais s’il s’agit d’une course à l’accès à l’énergie , que devient alors la course au CO2 produit ????
Comme je vais pour un fois me montrer agressif dans mes conclusions sur les ennemis du nucléaire je préfère en prévenir mes lecteurs……
Pour commencer je pose trois questions auxquelles je vais répondre :
1°/Puisque pour produire de l'électricité en France, la seule énergie renouvelable et rentable aujourd'hui est l'hydraulique , qui paiera pour le déploiement des énergies vertes?
2°/ Puisque entre la France et l'Allemagne, la conception gouvernementale sur le nucléaire diverge, les politiques fiscales et tarifaires pour l'énergie des deux ne doivent-elles pas être liées ?
3°/ Il aura fallu quinze ans pour se rendre compte, avec les malheurs de la GRECE, du caractère incomplet de la construction monétaire, combien de temps va-t-il falloir pour s’apercevoir que le modèle de concurrence européen sur l’électricité est boiteux ?
1°/On évalue à 50-55 euros/MWh le coût de la production de base d'électricité nucléaire, et entre 60 à 80 euros le coût de la production des centrales au charbon ( tant que le pic de production n’est pas atteint) ou au gaz ( tant qu’il ne s’envole pas). On rachète les productions intermittentes entre 130 à 400 euros pour le photovoltaïque, 70-100 euros pour l'éolien et environ 100-200 euros pour le futur éolien offshore, sansd ailleurs prendre en compte les coûts du stockage ou de l'ajustement des réseaux .ALORS JE POSE LA QUESTION :les énergies FOSSILES quasi compétitives du nucléaire vont-elles payer la différence ?ET JE REPONDS FRANCHEMENT NON JE NE LE CROIS PAS CAR LES CHARBONNIERS /PETROLIERS/GAZIERS ne cherchent qu’ a tirer un maxi d’une énergie qui s’épuisera un jour ….! Donc plus on construit du renouvelable , plus le montant du surcoût électrique augmente. En France, avec ce qui est engagé, le surcoût de l'éolien et du photovoltaïque pourrait alourdir de l'ordre de 30 %à 50 % la facture d'électricité des particuliers d'ici à 2020
Dans ces conditions, faut-il, suivre l'exemple des Allemands qui suppléeront sournoisement leur renouvelable intermittent avec leur charbon , leur lignite ou le gaz russe ou faire une pause et arrêter les nouveaux projets, comme le font les Espagnols ?
IL RESTE DONC A CHERCHER PEUT ETRE PLUSIEURS SOLUTIONS POUR PAYER CE SURPLUS DE PRIX :la TVA banale , la contribution au service public de l'électricité (CSPE) prélèvement fiscal sur les consommateurs d'électricité ,la taxe sur ceux qui s’affichent volontaires pour le renouvelable ,la taxe pour les super consommateurs d’énergie électrique ……ETC
2°/ Je ne vois que des disparités entre la France et l’Allemagne : d’une part le gouvernement allemand n'a pas cherché à protéger le consommateur d'énergie…… l'énergie pour le consommateur est chère dès aujourd'hui et le restera ……D’autre part en France, la protection accordée au consommateur d'énergie a amorti la conjoncture internationale et « euphorisé » la consommation …..On mène en complément une politique de niches fiscales et d'aides budgétaires coûteuses pour le budget …Rappelez-vous mes articles sur l’électricité renouvelable allemande à ramener du Nord vers le Sud : Le jour où le débat sur les vrais prix de l'énergie sera ouvert, il devra aussi inclure un examen du coût à venir de cette politique de soutien à la production électrique intermittente dont la charge est repoussée sur les générations à venir …..
3°/ Je ne vais pas vous faire découvrir grand-chose : La deuxième phase du Débat sur la transition énergétique s’achève , -celle de la participation et de la concertation-, dans un processus bavard et quasi –universitaire qui s'étalait sur 9 mois. Eh bien on peut déjà affirmer qu'il sera un échec !!! Certes les blablas vertueux n’auront pas manqué ! (ils me rappellent la grande usine à gaz de CHEVENEMENT sur l’INDUSTRIE et la RECHERCHE en 82 : un lac de salive ! )
-Les propositions finales seront d'une grande banalité…. les auditions des patrons des grandes entreprises , des grandes organisations , des représentants de collectivité , des grands ingénieurs etc vont au fond permettre de faire confiance aux grandes entreprises et aux grands corps d'Etat…..Le nucléaire SAVAIT quant à lui qu’ il serait dans "l'oeil du cyclone" du débat et il s’est défendu avec ses armes , touchant toujours les points sensibles du secteur des énergies renouvelables qui promettent le beurre et l’argent du beurre en demandant aux autres de toujours payer à leur place !!
En réalité « tout le monde est fauché » !!! –Donc les débats sont passés vite sur le nerf de la guerre a savoir le financement de la transition. Les premiers scénarios, oscillent entre 40 et 65 milliards d'euros par an, de budgets étalés sur des décennies….. Expliquez-moi alors comment et où les trouver dans un contexte européen pour lequel la concurrence à la production, est remis en cause au nom du développement durable. On ne sait pas au fond ,ni à Bruxelles ni à Paris,du tout où on pourrait aller dans 10 ans compte tenu des performances réelles des renouvelables et du prix a payer pour les raccorder …..Chaque Etat bricolera ce qu’ il pourra dans un contexte politique et budgétaire à court terme