Je me rappelle qu’il n’y a pas longtemps on me faisait remarquer que j’entrais dans le cercle des « quadras ». C’était il y a vingt ans, et ces vingt ans sont passés comme si cela avait était une semaine, à la vitesse de la lumière. Aujourd’hui, on me dit que je rentre dans le cercle des « sexagénaires, des sexas ».
Le temps passe, on croit souvent avoir construit quelque chose de solide, que ce soit au niveau familial, professionnel ou autre et on s’aperçoit que ce n’est pas toujours le cas.
Revenir en arrière c’est impossible et bien dommage, reconstruire autre chose, peut-être ! Mais cela devient de plus en plus difficile, l’âge est là, la vie t’a fatigué, elle t’en à fait voir des belles et des moins gracieuses.
Elle t’a appris que l’amitié était souvent éphémère, qu’il fallait compter que sur toi même.
Souvent, tu te sens trahis par celles et ceux que tu croyais être sincères, celles et ceux que tu aimais comme une sœur ou un frère.
Heureusement que cela n’est pas une généralité et que parfois la vie t’a donné des amis (es) que jamais tu ne pourras oublier, des amis (es) qui t’ont ouvert les yeux, poussé à faire ou ne pas faire, des amis (es) qui sont à tes côtés pour t’épauler et je sais de quoi je parle !
La vie devrait être le bonheur, puisque dans ta vie tu construis, tu crées une famille, tu fais des enfants, puis ceux-ci te font des petits enfants et à chaque étape de la vie tu vieillis, tu te rends compte que tes parents avaient raison quand ils te disaient que cela passe très vite.
Heureux oui heureux d’avoir les enfants que j’ai, les petits enfants qui sont venus grandir le clan, mais quand tu es militant et que pour toi l’humain est plus qu’important tu ne sais pas saisir ce bonheur, car si bonheur il y a, il est petit à côté de tout ce que tu peux voir de mal dans cette vie.
Chaque fait divers, chaque mesure allant à l’encontre du bien des gens te font mal, tu ne sais plus ce qu’est le second degré, tu prends tout à cœur et cela te gâche une grande partie de ta vie et celle des tiens.
Mais l’injustice tu ne supportes pas, alors c’est plus fort que toi, tu continues, tu ne veux rien lâcher, d’autant que tu te dis que sur cette terre il y en a pour toutes et pour tous, il suffirait de conjuguer ce verbe qui est PARTAGER. D’appliquer nos valeurs républicaines qui sont liberté, égalité, fraternité et solidarité, des valeurs qui sont sur nos frontons de nos mairies et de nos écoles et qui ne sont pas respectées par celles et ceux qui souhaitent que notre jeunesse s’en imprègne.
Tu as cette impression que la vie n’est qu’un mensonge et tromperie, que toutes celles et tous ceux qui peuvent, ne font pas, qu’ils ne pensent qu’à eux avec égoïsme et sans cœur. Mais est-ce vraiment qu’une impression ?
Ils entassent, ils protègent leurs acquis, leurs statuts, au détriment du peuple que nous sommes, et cela à tous les niveaux, à croire que nous ne sommes que du bétail !
Aujourd’hui, j’ai 60 ans, je vais certainement prendre ma retraite, une retraite bien méritée, mais jamais je ne cesserais le combat contre toutes ces injustices qui font que les humains que nous sommes ne sont pas respectés.
DIGNITÉ, je veux mourir dans la DIGNITÉ, et pour cela je continuerais le combat, la lutte avec mes camarades pour que ce monde devienne meilleur. C’est possible, tout est possible, il suffit de le vouloir et d’appliquer les mots qui sont prononcés.
Le temps passe vite, mais dans ce domaine aucun radar ne te rappellera qu’il faut que tu ralentisses.