Magazine Journal intime

Du poil de la bête

Par Kasey

Le tonnère gronde... C'est un son agréable alors que la pluie s'abat sur les fenêtres. J'aime l'odeur de la pluie dehors en pleine nuit après une " tempête " made in Paris. Cela sent... l'herbe, l'humus... On se sent alors bien plus libre. 

C'est décidé : cette année, je me remets à courir. 

Dans la vie, y a des choses pour lesquelles on est bon. Et bah moi, je suis bonne pour courir ( et fuir ), pour le théatre et pour l'écriture. J'aurai probablement adoré être une danseuse de talent comme ma mère, puisqu'à défaut d'elle, j'ai eu le physique pour l'être... Mais force fut de constater que ses gènes ont sauté une génération ! 

Dans la famille, ma soeur est la sprinteuse casse cou et moi je suis l'endurance peureuse. Mais, au fond, y a des choses qui quand elles me tiennent à coeur, même si je suis " nulle ", je m'accroche, comme une sangsue à sa proie jusqu'à avoir usé toutes les options jusqu'à la garde. 

Le temps est étrange ces derniers temps... Les derniers rendus d'examen se font dans quelques jours ( et j'ai intêret à magner mes fesses, jolies au demeurant lol ) et les soutenances sont pour bientôt. J'ai l'impression par contre que ma relation avec Bones date de mathusalem... Comme s'il n'avait jamais existé. J'aimerai dire qu'il me manque... mais, en fait, j'ai jamais été aussi bien dans ma peau que depuis que je l'ai poussé à me larguer ( une première... bon, en même temps, c'était pas bien dur ! ). Je me sens bien dans mes baskets même si j'oublie pas toutes les remarques qu'il m'a faite et qui m'ont rongée sérieusement sur nos derniers temps de relation. Au moins, maintenant, je sais ce que je vaux : mieux que lui, mieux que ses ex et mieux que les filles qu'il se tape actuellement.

C'est nullement de la prétention. C'est juste, que... je me suis rendue compte, qu'une personne qui nous méprise, c'est qu'elle n'est pas digne d'intêret quelque soit l'affection et l'attachement qu'on peut avoir pour elle. On mérite amplement mieux. Et être soi même n'a pas de prix. 

Et là, pour la première fois depuis des mois... Je suis moi même. 

Du coup, maintenant que mon fils a grandi, j'ai envie de me remettre sérieusement au sport. Ma soeur m'y a aidé pendant les examens en m'emmenant nager régulièrement... j'ai presque fini blonde à force ! loool ) et le beau temps ( si, si, je vous assure, le soleil resplendissait il y a peu ) m'a laissée un goût appétissant en bouche.

Ainsi, parce que cela fait 6 ans, que je dis que je vais courir Odyssea. Que cela fait 2 ans que je n'ai pas été à cette manifestation pour la cause du cancer du sein ( j'ignore pourquoi, c'est une cause qui me tient à coeur. Je sais juste que je suis comme Obelix. Après ma rencontre avec Jef, j'ai adoré cette pathologie et les patientes que je rencontrais. La réeducation qui en découlait... Et je vois réellement l'impact que l'on a en tant que thérapeute... Une sensation que je n'ai pas forcément dans d'autres disciplines ! ).

Donc cette année, avec une autre maman, on a décidé qu'on courait Odyssea. Et pour une fois, je ne serai pas celle qui masse à l'arrivée les joueurs. Mais celle qui court. Et pour le plaisir. ^^

Etrangement, gagner ne m'intéresse pas... Cela m'intéresse quand y a des hommes dans la partie... Par fierté ? Orgueil ? 

Avec un ex, je me souviens d'un matin où on se réveillant dans le chateau de sa famille ( demeure ancestrale d'un célèbre écrivain francais ) : on est allé courir. Il pensait me laisser derrière... Même réserviste pour l'armée, personne me laisse derrière !

Probablement, que mon père y est pour beaucoup. Il voulait une princesse parfaite et docile. Et j'étais une jeune fille qui voulait toujours être comme les hommes : monter sur les toits, me baguarrer, faire du bricolage, et mon rêve : être commando sur le terrain d'entrainement de Guyanne que j'avais pu voir en photos suite à son séjour là bas. Le rêve !!! De la gadoue, des obstacles à franchir, et encore de la boue !!! Que dire d'autres que c'était ma notion du paradis.

Probablement, pour cela, que quand les choses vont mals... je repense toujours à une ancienne relation. Finalement, le seul homme qui m'a laissée être moi même et qui voulait que je sois moi même. Même si j'étais pas le genre de fille qu'on épouse ou qu'on montre à ses amis. Et je me sentais bien dans mes baskets avec lui. A me lever à l'aube pour boire mon café, le nez dans la fourure de son chien en regardant le soleil se lever, l'odeur des pins dans les narines. Ou encore, à grimper dans les arbres de son terrain ou à regarder avec envie un plan d'eau au bord duquel on marchait avec juste l'envie de sauter dedans... et d'y aller, peu importe que cela fasse de moi une gamine incontrôlable. J'ai presque que des bons moments dans cette relation... Et cette vidéo, surlaquelle, je suis tombée après ma rupture avec Bones... cela m'a fait bizarre. J'ignorais qu'elle existait. D'un seul coup, j'ai compris que Bones et moi... 

Y avait aucun regret à avoir.

Cette relation n'aurait jamais tenu si j'avais été moi même. Telle que j'étais avant de me retrouver enceinte. Telle que je redeviens désormais. La jeune femme effrontée, joueuse et aggressive. Et qui a du culot et de l'assurance pour cacher tout ce qui lui fait peur.

Les hommes comme Bones autrefois, j'en faisais qu'une bouchée.

Trop fier... Avec une trop haute opinion d'eux mêmes ( probablement parce qu'ils sont vulnérables ) mais, avant j'étais bien plus douée pour les remettre à leur place et ne pas me laisser marcher sur les pieds. 

Alors rien à regretter.

Du coup, mon célibat me permet de me concentrer sur mon fils, mon travail et moi. Et cela fait un bien fou. ^^

J'ai toujours aimé courir. Comme j'aimais pas l'EPS et le sport en collectivité, je partais des cours magistraux pour rejoindre le stade. Et la prof acceptait volontier si mon amie et moi nous faisions des tours de terrain. Alors on s'en donnait à coeur joie. Même sous la pluie. Courir nous faisait tout oublier. Même avec un genu valgum prononcé, on courait quand même. Parce qu'alors on était libre. Libre de tous les problèmes qu'adolescentes on avait sur le dos. Que les adultes nous avaient imposé... Leur vie à eux. Leurs problèmes à eux. Et des choses qu'on aurait jamais du vivre à cet âge là. 

Alors naturellement, on a fait les départementales et le 3 fois 500 metres au BAC. Et après, on a continué à s'entrainer au Parc de Sceaux le plus souvent ou sur les stades. Et puis, les années ont filé... Elle a continué... Moi, je me suis mise au Krav Maga... Et quand je me suis fait aggressée... J'ai tout laché.

J'ai été heureuse au Krav. Parce que pour la première fois de ma vie, je sortais d'un club de sport où on était que deux filles et pourtant on s'éclatait. Les hommes nous " protégeaient " ou nous " cognaient " au choix ( j'oublierai pas le combat de boxe anglaise où les trois upercuts m'ont tellement sonnée que j'en menais pas large ). Mais on avait de la valeur. On était des femmes ! Des femmes qui se mesuraient aux hommes, sur leur terrain et qui même si elles ne parvenaient pas à tout faire, y allait de leurs trippes. Pour passer ma ceinture jaune ( que j'ai eu ), je me suis entrainée sur la moquette de ma chambre à faire chute sur l'épaule, sur chute sur l'épaule ou roulade, ou encore saut au sol dans le jardin... parce que à la manière de Hawai 5.0 quand on vous disait " pompe " ou " debout " ou " combat " fallait obéir au doigt et à l'oeil. Et mine de rien, le coeur travaillait en rythme et on se sentait bien.

Un autre moment, m'a renconnée envie de courir, c'est l'an dernier. Le boulot de Bones offrait la possibilité d'utiliser les tapis de course des patients. Du coup, j'en ai profité deux fois. Une fois, où je l'ai joué stupide. Parce qu'il courait à côté de moi, et qu'il était hors de question, qu'il court plus vite ! J'ai arrêté 25 minutes à 9km/h alors qu'il était passé à 11km/h... Et par la suite, seule avec une autre stagiaire. Pour le plaisir de courir, car là encore... c'est de l'adrénaline sous les pieds. 

Vous avez déjà couru en montagne ?

J'avais 17 ans, quand un homme d'une cinquantaine d'années m'a regardée ma soeur et moi et a dit " je monte pas avec les petites, elles suivront pas ! " Autant vous dire que je l'ai regardé très méchamment et rabattu son claqué. Il était persuadée que les petites seraient derrière toute la randonnée. Et à la fin, pourtant, quand il a proposé de courir sur les derniers kilomètres, ma soeur et moi étions des rares à dévaler le sentier en courant malgré la chaleur pour rejoindre ce petit chalet où le coca était à prix d'or. J'ai jamais vu autant de fierté et de surprise dans le regard d'un homme quand il nous a dit qu'il s'excusait et qu'on était " courageuse ".

C'était cool.

Pour moi, c'est probablement ce que signifie courir. Tout effacer. Tout oublier. Et être libre. Et y a quelque chose de génial à sentir son pied s'adapter au sol et à effacer en quelques sauts les obstacles. 

Comme quand petite, dans la carrière, on montait des obstacles, des oxer ou des barres pour sauter : nous, pas les chevaux. C'était ennivrant d'enchainer les hauteurs. Cette sensation de voler. 

Vous avez lu L'affaire Richard Mins ? Alors, quand vous le lirez... vous comprendrez. 

Courir c'est cette ivresse là... Celle qui même quand vous êtes paraplégique, vous faites tout ce que vous pouvez pour retourner sur une piste.

Donc, voilà, j'ai décidé de recourir... Et de faire du Trail.

Probablement, parce que je peux allier ce plaisir à celui de la randonnée. J'ai toujours en tête la randonnée de 10 heures pour grimper le Mont Olympe et le lendemain jusqu'au sommet du Mont Mitikas ( ah si ! Là aussi, un homme de cinquante ans m'a regardée en me serrant l'épaule et en disant " t'es sacrément courageuse " ^^ ).

Amusant, mes victoires... Elles sont à moa.

J'en parle rarement. Je me vante peu... Parce que quand j'étais petite et que je disais que j'avais réussi quelque chose, au lieu de me féliciter, on me disait " et les mauvaises choses ? et les mauvais résultats ? ". Alors au fil des années, j'ai caché mes excellents résultats, mes bonnes notes et j'ai donné aux gens que ce qu'ils voulaient : ce que je ratais, ce qu'y faisait honte.

Et j'ai agis de même avec Bones. A force de me rabaisser ou de me sentir humiliée par son comportement par moment, j'ai fini par juste lui donner la pire image que je pouvais crée de moi. Et à laquelle il croyait dur comme fer. Et à me contenter de lui offrir cela.

Sans jamais lui dire que en attendant, la fille qu'il méprisait tant que cela, elle était la major de sa promotion ! 

Mes victoires sont à moa.

Cela m'évite d'entendre les gens les dénigrer. Ou de me faire du mal. Mais le revers de la médaille, c'est que vous êtes seuls.

Quand les autres appelaient toute leur famille pour dire " j'ai eu mon année de kiné "... Bah moi, je me sentais juste triste. Parce que j'avais personne à qui le dire. Personne à qui l'annoncer. Personne qui prendrait juste les choses comme elles sont. Alors, j'ai rien dit à personne. Sauf à mon fils. 

Quelque part, c'est dommage.

Sinon, j'ai relancé ma mode de l'été dernier. J'attire beaucoup les curiosités... Bon, pas au point comme l'an dernier de me faire prendre en photo ! Mais, j'ai lancé une mode c'est certain ! Le roller en Croozer. Et oui, Gumiho était de sorti aujourd'hui. ^^

Et Crap a pris du poids lol depuis l'an dernier. Car je dois désormais pousser plus de 30 kilos ou retenir par la force de mes jambes ces mêmes 30 kilos dans les descentes. Soit plus de la moitié de mon poids. Autant vous dire que c'est plutôt " sportif " comme truc.

Mais j'adore. 

Je m'amuse ! 

Et puis, au moins, c'est mon sport à moi ! Celui que j'ai crée de toutes pièces ! Et que personne ne m'a encore piquée !!! Gumiho, Crap et moi avons encore une longue vie devant nous et il est évident que depuis notre passage à Soulac nous avons du faire quelques adeptes de ce roller spécialement adapté aux jeunes parents. 

D'ailleurs, l'an dernier, je réfléchissais à un concept pour créer un frein à actionner à la main, pour décélerer la roue avant de Gumiho. D'après un pro du vélo, c'était faisable... 

Alalala... de tout, le jour où je parviens à faire en roller, ce que fait un homme de mon IFMK ce sera la consécration ! Ce type est juste épatant. 

Je serai bien trop trouillarde pour ma part pour faire cela... Les pentes, je les préfère largement... à pied !!! lol 

Sans forcément devenir l'héroine de " Courir ou Mourir ", je veux pouvoir me sentir libre, sans compte à rendre à personne... Me sentir moi même.

Et rester moi même.

Aileen

PS : et récemment, j'ai découvert que j'étais aussi une photographe plutôt douée !


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