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Pimp my jeans with artistic community 59Rivoli!

Publié le 14 juin 2013 par Jhblog

Sojeans se met à l’art ! Le temps d’un moment, entre deux ventes, Sojeans prend un break et fait tourner ses jeans dans un lieu parisien incontournable : le 59Rivoli. Placé au cœur de Paris, le 59Rivoli est un collectif artistique, « une plateforme d’expression » qui s’est construit sur six étages remplis d’ateliers d’artistes aux univers aussi divers que loufoques ! Le bâtiment est libre d’accès. Pendant 10 mois, les marques de jeans ont donné carte blanche à Sojeans et aux artistes du 59Rivoli. En partenariat avec Sidaction, les jeans customisés seront revendus lors d’une vente aux enchères dont les bénéfices seront reversés à l’association.

Francesco est un des piliers du 59Rivoli, les « noyaux-durs » qui ont permis à ce lieu de se développer. Après les procès, les galères de squat dans d’autres ateliers, les pigeons de l’Hôtel de ville, Francesco est toujours là ! Véritable tornade de couleurs, Sojeans a rencontré l’un des personnages les plus excentriques du 59Rivoli. Pour Lee, Francesco a réinventé le patte d’éph’ : un mélange de pachydermique et ironique de la pièce la plus rebelle de la mode.

Pourquoi le 59Rivoli ?

Avant le 59, on était dans un autre endroit Place de la bourse,  c’était juste en en face du Palais Brongniart, c’était marrant. La Bourse était encore active à l’époque – maintenant c’est plus devenu musée… donc on s’est fait expulser ! On est arrivé ici en novembre 1999. Il a fallu un mois pour tout nettoyer, parce que l’immeuble était complétement à l’abandon. T’as vu la verrière au sixième, à l’époque comme c’était cassé, il y avait tous les pigeons de  l’Hôtel de ville qui venaient dormir là. On a tout de suite ouvert les ateliers au public et très vite ça s’est rempli – oui ! Pour répondre à la question que t’allais me poser, parce qu’on a appelé pleins d’artistes tout de suite. L’immeuble appartenait au Crédit Lyonnais, c’était lui le propriétaire. C’est un peu plus compliqué que ça, il appartenait au CDR, le Consortium de Réalisation, c’était la société de créance qui avait fabriqué le Crédit Lyonnais (…) donc ils ont mis leur compte à zéro. C’est un passe-partout bref on était en procès avec eux. Puis de fils en aiguilles, au premier procès, la juge nous avait donné un temps pour évacuer – six mois – puis il y a eu la loi d’hiver, ensuite il y a eu les élections, pendant lesquelles personne ne s’est fait expulser. On est resté bien des années. Et au bout de quelque temps, la mairie a préempté le lieu pour qu’on y reste. Donc maintenant, on a un bail d’occupation précaire avec la mairie renouvelable tous les trois ans.

Intéressant, c’est quand même énorme cet endroit pour repartir à zéro. Quel est ton parcours ?

Je peins depuis toujours, enfin vraiment depuis que j’ai vingt ans. Avant tout le monde a une scolarité ! Je travaillais pour un atelier avec d’autres artistes. Je n’ai pas eu un parcours académique mais j’ai eu de la chance parce que mon père était peintre, donc ça aide. Il m’a donné les bases et l’envie, parce que c’est génial.

Qu’est-ce qui t’influence le plus dans ton travail ?

Les êtres humains, les regards. J’ai toujours préféré les humains aux objets. J’aime bien les mouvements de foule aussi, quand il y a beaucoup de monde, ou parfois c’est juste quelques traces d’humanité. Un peu comme dans le jeu des nuages, auquel on a tous jouer et dans lequel on essaye de trouver des formes. Rien que le plaisir à mélanger les couleurs est déjà quelque chose de tellement magique.

Comment tu les fais apparaître ces choses?

Naturellement, c’est l’impulsion, le mouvement. Pas par les drogues, ça fausse ton jugement contrairement à ce qu’on peut croire. J’aime bien être hyper sobre. Je peins toujours beaucoup de peinture à la fois, ce qui fait que je ne suis jamais bloqué. J’aime bien le bruit du pinceau, c’est déjà une musique en soi. Mon style n’est pas très réaliste mais pas abstrait non plus. Je dirais que c’est semi-figuratif. C’est le plaisir de faire, rien que ça. Poser les couleurs sur le fond c’est déjà tellement un bonheur. Il faut trouver une harmonie. C’est le plaisir de mélanger, de transformer.

Et ce personnage par exemple ?

Ha, les métamorphoses ! En fait, c’est juste le début, il est loin d’être fini. C’est un personnage qui se transforme : moitié humain, moitié animal. J’aime bien faire ça, comme là ! C’est ce que j’appelle des « Schmurtz », éléphantozore, très pachydermique. – ça se prononce plus que ça s’écrit.

Et ça sort d’où ?

C’est mon imaginaire. Personnage totalement onirique, c’est le fait de ne pas m’inspirer de quelque chose qui existe déjà. On se nourrit vraiment de tout quand on fait de la peinture. Même si ce n’est qu’inconscient. Par exemple, c’est comme les gens qui disent qu’ils sont autodidactes. Ça n’existe pas quelqu’un qui est autodidacte parce que quand tu nais, tu ne sais ni parler, ni marcher. Tu te nourris de tout ce qui t’entoure et t’arrives à ce que tu es. Ceux qui sont autodidactes c’est qu’ils ne savent pas reconnaître leurs maîtres, alors que tout est maître de ce qui t’entoure.

C’était qui ton maître ?

Je viens de répondre. Tout ce qui t’entoure. J’étais sûr que t’allais me poser cette question ! C’est pour ça que juste après je savais ce que j’allais répondre !

Parlons mode… Est-ce que tu suis les tendances ?

(Prend l’accent italien, NDLR) Mais je suis les tendances ! Je suis la tendance ! Je créé la tendance Madame ! (perd l’accent, NDLR) Rue de Buci, j’allais tout le temps dans ce bar. Je portais une casquette et une salopette, j’allais toujours prendre mon café là. Et tu sais ce qu’ils ont fait ces bâtards ? Au bout d’un moment, j’étais obligé de m’habiller différemment parce que tous les garçons du café avaient une casquette et une salopette.

Comment définirais-tu ton style vestimentaire ?

Mécano-comptable.

Quelle la pièce de ta garde-robe la plus extravagante ?

Un espèce de kimono… rose… fuchsia… pétant, avec des fleurs comme ça ! Quand tu le portes d’ici jusque-là t’es rose, mais d’un rose ! C’est un truc de malade.

Et le jeans dans tout ça ?

Oh le jeans ! J’adore le jeans. Le jeans, c’est être à l’aise tout en n’ayant un côté… passe-partout, ne pas avoir peur de se tâcher. Le jeans c’est euh…

Es-tu amoureux ?

Voyons ! On vient juste de se rencontrer, il faut du temps. Je pense que même si tu as un flash pour quelqu’un tu ne peux pas dire que t’es amoureux dès le premier jour ! Oui, je suis amoureux de ma compagne et de mes enfants.

Pimp my jeans with artistic community 59Rivoli!

Les goûts et les couleurs

Ton auteur préféré ?

Romain Gary, pour son univers, son mélange d’aventure. Blaise Cendras aussi, c’est exceptionnel. Après j’aime bien Dostoïevski et Murakami aussi, peut être que l’univers fantastique décrit dans ses livres peut se rapprocher de mes peintures aussi.

La chanson qui tourne en boucle dans ta tête ?

Love Street, des Doors.

L’odeur qui te colle à la peau ?

Un mélange d’huiles essentielles.

L’œuvre d’art qui ne te fait pas cligner des yeux ?

Les Raboteurs de Caillebotte, elle est hyper bien. C’est impressionniste mais il y a un côté réaliste. J’adore, je ne sais pas pourquoi.

Pimp my jeans with artistic community 59Rivoli!
Knox model from Lee customized by Francesco

English Version

Sojeans breaks into art! For a moment, in-between sales, Sojeans takes a second and turns up his jeans in a key place in Paris: the 59Rivoli. Located in the heart of Paris, 59Rivoli is an artistic community, “an expression platform”, built on six floors. It is full of artists’ studios, which are as diverse as the crazy world we live in! Entering the building is free of charges. For ten months, our brands gave a free pass to Sojeans and to the artists of 59Rivoli.  In partnership with Sidaction, jeans will be customized and sold on an auction sale. The contributions will be donated to the association.

Francesco is one the pillars of 59Rivoli, one the “hard-cores” who has allowed this place to develop. After going through a trial, struggling in other artists’ studios, having all the pigeons from Paris’ Hôtel de Ville, Francesco is still here! There’s a real whirlwind of colors where Sojeans meets one of the most eccentric characters from 59Rivoli. For Lee, Francesco has reinvented the bell-bottom: a mixture of pachyderm and an ironic twist added to the most rebellious piece of fashion.

Why 59Rivoli?

Before 59Rivoli, we were located in another place, at ‘Place de la Bourse’, just in front of the Palais Brongniart, it was fun to be there. La Bourse was still active at that time – now it became a museum. We arrived to 59Rivoli in November 1999. It took us a month to clean up the place because the building was completely abandoned. Have you seen the glass roof on the sixth floor? When we arrived it was broken and all the pigeons from Hôtel de Ville were sleeping there, so we did a spring cleaning. We opened immediately our workshops to the public and they got filled very quickly – yes! To answer the question that you are going to ask me, because we immediately called a lot of artists. The building used to belong to the French bank le Crédit Lyonnais, with whom we were on trial… Actually, it is more complicated than that. It belonged to CDR, the French Consortium de Réalisation (Consortium of Achievement, Ed) which was the debt society that created the Crédit Lyonnais (…) and they drained their account to zero. This was a master key for them and well, we were on trial with them. And then little by little we managed to stay. In the first trial, the judge gave us six months to evacuate but then the winter law came into effect. After we had elections, during which no one is expelled from a building. So we managed to stay for many years. Finally after a while, the town hall has preempted the place so that we can stay. Currently we have an occupancy term lease with them which is renewed every three years.

Interesting, it is a huge place for a fresh start. What path have you been following?

I have always painted but I really put myself into it when I was twenty years old as before I was in school. I used to work in a studio with others artists. I didn’t have an academic path in art but I was lucky enough to have a father who was a painter, which helps a lot. He provided me with the basics and the urge to paint, as it is wonderful.

What influences you the most in your work?

The eyes of human beings. I have always preferred humans to objects. I like movements too; when there is a big crowd with a lot of people and sometimes they show just a few traces of human traits. A bit like in “cloud game” that we all played when we were young, when you try to find differnent forms in them. Nothing but only mixing colors is already a pleasure, it is something magical.

How do you make things appear?

Naturally, it is the impulsion, the movement. Not with drugs, as they can deform your judgment to the opposite to what you may believe. I prefer to be sober. I am always painting a lot of pictures at the same so that I never block down. I like the sound of the paintbrush, it is like music. My style is not really realist but rather abstract. I would say it is semi-figurative. It is about the pleasure of creating; simply putting colors is already happiness. You have to find the harmony. It is the great to mix and transform things.

What about this character for example?

Haa, metamorphosis! Actually, this is just the beginning; it is far from done yet. This is a character that transforms itself: half human, half animal. I like doing paintings like this! I call these “Schmurtz”, elephantozore, very pachydermic – it’s rather pronounced than written down.

Where are they coming from?

From my imagination. These are oneiric characters that I create without getting inspired by something that already exists, that’s the point. Everyone that paints feeds themselves from their surroundings. Even from their unconscious. For instance, when people that say that they are self-taught. Someone who is self-taught doesn’t exist because when you are born, you don’t know how to speak or walk, you feed from everything that is around you and then you develop to what you are. Those who are self-taught are just people who don’t know how to recognize their masters, while the master is everything and everyone around you.

Who was your master?

I have just answered that question. Everything that surrounds me. I knew that you were going to ask me that! That’s why I already know what to answer!

Talking about fashion… Do you follow any specific trend?

(Talking with an Italian accent, Ed) But I am a trend! I am THE trend! I created trends Madame! (Losing the accent, Ed) I used to spend my time in a bar at Rue de Buci; wearing a cap and overalls. I would always take a coffee there, and you know what they did, these bastards?  After some time, I was obliged to dress differently because all of the guys in the coffee were wearing a cap and overalls.

How would you describe your style?

Mechanic-accountant.

Which is the most extravagant piece in your wardrobe?

Something similar to a Kimono… pink… fuchsia… popping, with flowers and things like that! When you are wearing it you are pink, but really pink! It’s a crazy piece!

What about jeans?

Oh jeans… I love them! Denim gives you a comfortable feeling while having a… master piece on your side. You don’t have to be afraid to stain your clothes! Denim is euh…

Are you in love?

Well, we just meet, so it takes time.  I think even if you have a crush on someone you can’t say that you are in love from the first day. (Laugh, Ed) Yes, I am in love with my wife and my kids.

Tastes & Colors:

Who is your favorite writer ?

Romain Gary because of his universe, it’s mix of adventures. I am a fan of Blaise Cendras, he is exceptional. I also have a thing for Dostoevsky and Murakami, maybe the fantastic universe they describe in their books is inspiring my paintings a bit.

Which song is stuck in your mind?

Love Street from the Doors.

The smell that sticks to your skin?

A mix of essentials oils.

 The perfect master piece?

Les Raboteurs from Caillebotte; it is so amazing. It is impressionist but it has a realistic side as well. I love it! I can’t explain why.

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59Rivoli c’est par là que ça se passe!

Shopper Lee

Aurélia Gualdo

Traduction en anglais avec l’aide de / English translation with the help of Barbara Csanyi


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