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Capitaine, symbole, bandiera : Massimo Ambrosini

Publié le 15 juin 2013 par Passionacmilan

AmbrosiniAprès 18 saisons remplies de titres (12 pour être précis), les chemins de l’AC Milan et Massimo Ambrosini se séparent. Une longue histoire que rien ni personne ne pourra effacer. Parce que Ambro, notre numéro 23 a été plus qu’un simple joueur de Milan. Il a été un symbole, un Capitaine qui a succédé à des monstres sacrés comme Rivera, Baresi et Maldini, pour n’en citer que trois. Une page se tourne définitivement car Ambrosini était le dernier « sénateur », la dernière légende du dernier grand Milan, celui de 2007. Un départ douloureux et silencieux…

Ambrosini a rejoint Milan en 1995, à 18 ans et il y a 18 ans : une jeune promesse pour compléter un énorme mercato et notamment les arrivées de George Weah et Roberto Baggio. A cette époque, il était impossible d’imaginer que ce jeune blondinet écrirait l’histoire de l’AC Milan. Les premières saisons n’ont pas été faciles, entre blessures répétitives et une équipe en difficulté. Ce n’est qu’en 1998 avec l’arrivée de Zaccheroni que sa carrière a réellement été lancée avec notamment un but et une prestation somptueuse lors d’un match décisif pour le Scudetto en 1999. Sous-évalué du début à la fin, Ambrosini a vécu une carrière semée d’embuches. De nombreuses blessures l’ont empêché d’être parfaitement régulier et titulaire indiscutable (et par conséquent d’avoir une belle carrière en Nazionale). La nature ne lui a pas non plus offert le talent de certains mais son courage, sa détermination et sa force lui ont permis de toujours se relever et devenir un champion que l’on connait.

Ambro est le dernier Rossonero pure souche issu de la grande famille, de la manière traditionnelle. Il a en effet été formé et guidé par des légendes comme Baresi, Costacurta, Albertini et Maldini, avant d’hériter du brassard de capitaine qu’il a honoré au mieux, devenant ainsi un symbole de l’AC Milan. Il est le dernier à avoir un palmarès impressionnant. Avec 489 présences et 36 buts, il a remporté 4 Scudetti, 1 Coupe d’Italie, 2 Supercoupes d’Italie, 2 Champions League, 2 Supercoupes d’Europe et 1 Mondial pour Club. Son amour, sa passion pour l’AC Milan, sa générosité, son courage, sa fierté et son sens du sacrifice ont fait de lui un joueur aimé de tous. Professionnel exemplaire, il a toujours tout donné pour honorer le glorieux maillot du club. Il s’est battu comme un lion jusqu’au bout. Avant d’être laissé au bord la route tel un chien qu’on abandonne…

En effet, la fin de l’histoire laisse à désirer. Si du point de vue sportif, la décision de ne pas le prolonger est respectable (et probablement juste), du point de vue humain, l’attitude du club à son égard est difficile à comprendre et à accepter. Désireux de vivre une autre (dernière?) saison à Milan, Ambrosini a fait face à un mur de silence. Alors qu’Abbiati avait prolongé son contrat un mois avant la fin de la saison et que Bonera a fait de même quelques jours après Sienne – Milan, le capitaine est resté sans nouvelles des dirigeants. Il n’a pas caché la tristesse et la déception d’avoir été traité de la sorte. Son agent avait d’ailleurs déclaré « On l’avait compris. Si Milan avait eu l’intention de prolonger, on l’aurait su plus tôt » L’AC Milan a préféré la lâcheté (« Il finira par comprendre de lui même… ») et puis Galliani s’est contenté de l’annoncer publiquement sur le pont du navire de croisière, au milieu de déclarations sans intérêts. Pourquoi? Ne méritait-il pas de vrais adieux? Ou du moins un peu plus de respect? Bref, Ambro ne mérite pas que l’hommage que je lui rend soit pollué par des critiques féroces que les dirigeants du clubs méritent.

C’est avec émotion qu’on salue un grand joueur qui a porté le maillot de l’AC Milan, un homme unique, un champion discret et humble, un capitaine fier et loyal, un guerrier dur, autoritaire mais toujours correct, un leader qui s’est toujours mis au service de l’équipe et qui a toujours fait passer les intérêts de Milan avant les siens. On sait qu’il est très triste, déçu et qu’il a encore envie de se battre sur le terrain mais on espère sincèrement ne pas le voir comme adversaire : ce serait terrible. On est fier de lui, heureux d’avoir partagé son aventure à Milan et triste de saluer celui qui pourrait être la dernière bandiera d’un Milan qu’on ne reconnait plus (vu la nouvelle politique…). Massimo Ambrosini quitte Milan de la même manière dont il était arrivé : en sourdine, sur la pointe des pieds (il refuse d’organiser un match d’adieux). Avec humilité et dignité, deux valeurs qui tendent à disparaitre, surtout au sein de l’AC Milan.

GRAZIE AMBROSINI, IMMENSO CAPITANO


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