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Sortilèges (T2)

Publié le 17 juin 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Quand Blanche, la princesse d’Entremonde tombe amoureuse de Maldoror, prince des ténèbres, le jeu de miroir et d’apparence ne fait que commencer…

Scénario de Jean Dufaux, dessin de Munuera, couleurs de Sédyas, Public conseillé : Adultes, adolescents (à partir de 15 ans)

Style : Fable fantastique Paru chez Dargaud, le 7 juin 2013 Share

L’histoire du premier tome

Rien ne va plus dans le pays d’Entremonde. Le vieux roi est mort et sa fille, Blanche a décidé que le trône lui revenait. Pour y arriver, elle éloigne son frère bossu et quitte son amoureux pour se consacrer à sa vie de reine. L’amoureux évincé contracte avec la sorcière Miranda un Sortilège pour se venger de son amour perdu.
Dans le monde d’en bas, le prince des ténèbres Maldoror s’ennuie ferme. Captivé par la pureté des traits de Blanche, il s’en va dans le monde d’en haut. Mais sa rencontre avec la princesse le charme. Interdit de retour dans son royaume, il se découvre une passion pour cette pureté extrême qui le rend meilleur.
Dans le même état que ce prince des ténèbres, la jeune et pure Blanche est trahie par sa mère. Pour écarter Blanche du pouvoir, elle livre le pays aux mains de ses ennemis.

Et le tome 2…


Les deux amoureux, le diable et la belle, sont proscrits dans leurs mondes réciproques. A la tête de quelques fidèles, Blanche devient une guerrière sans pitié qui combat pour survivre. Maldoror, tombé dans les filets de Miranda, est plongé dans un sommeil sans fin. Par amour et par attirance pour la noirceur de Maldoror, Blanche le délivre du sortilège et se donne à lui. Les deux amants s’unissent pour reconquérir leurs places…

Sortilèges - tome 2
Sortilèges - tome 2
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Comédie et Drame / Cliché et contrepied


Jean Dufaux et José-Luis Munuera nous invitent à entrer dans le monde fantastique de « Sortilèges ». Reprenant le principe du conte pour adulte, ils re-visitent ensemble le patrimoine culturel populaire (la belle au bois dormant par exemple) et le marient à une ambiance graphique sombre et torturée digne d’un film de Tim Burton.
Si le premier tome m’avait laissé sur ma faim (je ne l’avais pas chroniqué) c’est avec bonheur que j’ai découvert ce second « chapitre ». Dans « Sortilèges T2″, tout prend sens et profondeur. La fable un peu simplette monte en tension et en complexité. Le jeu des apparences se complexifie. Ce n’est plus un comte, mais un jeu subtil de « miroir qui réfléchissent mal* » auquel nous convient Dufaux et Munuera. Dans ce jeu des apparences, ils interrogent les codes, les pervertissent et nous bousculent.
Alternant scènes de comédie (la scène de la cuisine est hilarante) et épisodes dramatiques, Jean Dufaux se joue de nous. Cette proximité entre comédie et tragédie nous rappelle constamment l’ironie de la situation.
Pour bousculer notre petit confort, il mélange clichés assumés et inversions de situation. Vous attendez un preux chevalier réveillant une jolie princesse endormie ? Et ben non, Dufaux vous offrira une princesse guerrière venue réveiller un prince des ténèbres. Déroutant, non ?
Vous l’aurez compris, Dufaux joue beaucoup sur les apparences. Dans « Sortilèges », rien n’est tout noir ou tout blanc. Au-delà de la vision manichéenne du conte, « L’ombre et la lumière se mélangent ». Le prince démon Maldoror s’élève, tandis que la pure Blanche laisse parler son côté sombre. Ce second tome se finit au point exact de rencontre entre noirceur et lumière. Un équilibre fragile qu’il va remettre en question dans la suite, à n’en pas douter…
Comme dans « La complainte des Landes perdues » l’amour est un catalyseur. Sentiment profond et inconfortable, il révèle « ce que nous sommes ».

Le dessin


José-Luis Munuera signe ici un magnifique album. Totalement investi, il nous offre un dessin riche et expressif à l’image des peintures romantiques du 18e siècle. Son encrage dynamique et rehaussé d’un lavis (appréciez dans la galerie les noir et blancs inédits de Munuera) est mis en couleur par Sédyas. Le résultat nous immerge dans un flamboiement de matières et de lumières qui donnent à l’ensemble une aura fantastique. Toujours attentif à la lisibilité des planches, il “raconte dans l’espace de la page**” et ose des cadrages imaginatifs particulièrement réussis.</strong


Pour résumer


Dramaturgie, comédie et émotions, « Sortilèges (T2) » a trouvé son rythme de croisière. Par un jeu de miroirs subtils, Jean Dufaux nous invite au voyage. Entrez dans ce conte pour adulte, à la croisée de « La belle et la bête » et d’un univers de Burton. Porté par les dessins romantiques de José-Luis Munuera « Sortilèges (T2) » prend sens et profondeur.
* : citation de Jean Cocteau
** citation de José-Luis Munuera
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Cette chronique s’est nourrie de la conférence de presse Dargaud, en présence des deux auteurs. Je remercie particulièrement José-Luis Munuera, Jean Dufaux et Clotilde (de Dargaud) pour leur gentillesse et leur patience.

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