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Les USA par la porte arrière

Publié le 17 juin 2013 par Lino83

Jean-Luc MELENCHON sur son blog

Les USA par la porte arrière

On se souvient que François Hollande a ouvert son quinquennat en acceptant le principe du bouclier antimissile voulu par les nord-américains, rompant avec la doctrine française strictement dissuasive. Le Président a endossé la doctrine conçue par l’OTAN. Ce programme enferme chaque pays européen dans des capacités parcellaires, en sorte que seule l’OTAN, en tant que centre de commandement, disposera de capacités globales. Pire, au prétexte d’"inter-opérabilité" dans l’alliance atlantique, la nouvelle doctrine programme la mainmise de l’industrie de défense étasunienne sur ce qu’il reste d’indépendant en Europe dans ce secteur.

Un nouvel élément vient renforcer mes inquiétudes. Le 17 avril 2013, Le Canard enchaîné révélait que la Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructures et des Systèmes d’Information (DIRISI) et Microsoft Irlande étaient sur le point de reconduire pour quatre ans un accord cadre datant de 2009. Elle porte sur le maintien en condition opérationnelle des systèmes informatiques du ministère de la Défense. Pourtant, selon l’hebdomadaire, dès 2008, le rapport d’un groupe de travail de la Direction Générale des Systèmes d’Information et de Communication (DGSIC) du ministère de la Défense évoquait le risque d’une "perte de souveraineté nationale" vis-à-vis des Etats-Unis. Le rapport dit ouvertement que la NSA "introduit systématiquement des portes dérobées (back door)" dans les logiciels exportés.

Le contexte doit également nous inciter à l’extrême prudence. On doit se souvenir du récent scandale lié au Prism ! Ce programme nord-américain de surveillance électronique permet à la NSA de collecter des données d’étrangers. Notamment européens. Cette histoire allonge la longue liste des révélations sur l’espionnage des Etatsuniens en Europe. En 2000, la Commission européenne se disait ainsi « préoccupée » par les activités du réseau d’écoute mondial Echelon. Mais en 2010, elle a accepté que les Etats-Unis surveillent Swift, société basée en Belgique qui sécurise, au niveau mondial, les flux financiers entre les banques.

Alors qu’il avait pris l’engagement à faire de la cyber défense une priorité, François Hollande, Chef des armées a-t-il laissé le ministère de la Défense, dans des conditions particulièrement opaques, renouveler le contrat qui le lie à Microsoft Irlande ? Reste que les services de renseignement étasuniens ont bien la possibilité de s’introduire au cœur de notre sécurité nationale.


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