True Blood // Saison 6. Episode 1. Who Are You ? Really.
Dans le sens où True Blood est une série feuilletonnante, le premier épisode d'une saison n'est jamais celui qui définit réellement la qualité de la saison. Ni même la direction
que celle ci prendra par la suite. Du coup, après une saison 5 plombée par de mauvais choix scénaristiques, j'avais à la fois hâte et l'appréhension de découvrir la saison 6. Ce premier épisode
reprend là où l'on avait laissé la série l'an dernier, c'est à dire avec Bill qui se transforme en une nouvelle forme de monstre que l'on ne saurait pour le moment appréhender. Il y a de bonnes
idées dans ce premier épisode, et notamment l'arrivée du Gouverneur Burrell. Son discours était absolument fabuleux et permet de nous plonger en partie au coeur de ce à quoi ressemblera la
saison. Je trouve cependant un peu facile de raccorder Burrell aux usines de True Blood car c'est sans aucun doute ce qui permettra de montrer aux yeux du monde qui il est
réellement. Cependant, c'est un as des dialogues et les scénaristes se sont creusés la cervelle afin de lui faire dire que des trucs intelligents et intelligibles, à quoi il est facile de se
raccrocher.
D'ailleurs, j'aime beaucoup ce personnage et ce qu'il apporte. Ce n'est pas forcément très différent de ce que l'on a l'habitude de voir dans la série, mais c'est efficace et cela fait déjà une
belle entrée en matière. De plus, cette saison sera plus courte, à cause de la grossesse de miss Anna Paquin et des coupures budgétaires. Il n'y aura donc que 10 épisodes. Ce n'est pas
nécessairement une mauvaise chose étant donné qu'il y a toujours deux épisodes qui ne servent strictement à rien dans une saison de True Blood. Ce qu'il y a de bien c'est que
l'on ne connait pas encore le but réel du Gouverneur. C'est un personnage assez ambigu, ce qui fait justement de lui déjà un très bon méchant. On ne sait jamais vraiment comment jouent les
meilleurs méchants. True Blood s'est dégôté ici l'une de ses meilleures trouvailles à mon avis. Bref, dans le reste de l'épisode Bill va avouer qu'il ne sait pas exactement qui
il est et surtout ce qui habite en lui. C'est quelque chose d'assez étrange mais qui me rend curieux. La vraie ambition de la série aurait été de tuer le personnage une bonne fois pour toute mais
cela aurait voulu dire que Stephen Moyer quitte True Blood (il a d'ailleurs réalisé l'épisode en question).
Mais
je ne suis pas du genre à voir le mauvais de partout quand il s'agit de True Blood. Il y a des intrigues qui savent gérer le fun. Le tout est adéquatement mis en place. Malgré les bonnes idées,
mais aussi l'humour sans faille de Pam (je pouvais vous citer des dizaines de brillantes répliques), je trouve sincèrement que certaines histoires manquent d'intérêt et / ou de charisme. Je pense
à Jason. Ce dernier commence sérieusement à me courir sur le haricot. Il est encore plus bête que sa soeur. Bien que j'aime le fait qu'il ne soit pas du côté des vampires par choix, et qu'il
veuille donc logiquement s'émanciper de ces créatures (surtout depuis le discours de Burrell), va nous amener dans une saison des plus étranges et des plus fascinantes à la fois. On sent qu'il y
a quelque chose de sincère chez les personnages qui me plait tout particulièrement. Jason manque cependant le coche à l'apparition de ce nouveau personnage qui est bien évidemment là pour lui
embrouiller un peu plus l'esprit. La série force un peu trop les traits de la débilité de Jason. Mais c'est True Blood, c'est dans l'ADN de cette série de toute façon.
True Blood laisse également de côté Alcide. Ce personnage n'est qu'un accessoire de séduction. Il sera torse nu durant 90% de ses apparitions et va nous offrir une scène de
triolisme cochonne qui n'exiterait pas un veau. Le problème ? La surabondance de ce genre de scènes dans True Blood m'a rendu insensible. Enfin, je n'oublie pas pour autant qu'il ne s'agit que
d'une introduction et qu'il y a des enjeux un peu de partout, même du côté de Lafayette, Sam, Pam, Tara, et les autres. Ou encore Andy et ses bébés "aliens" (comme il le dit si bien). D'ailleurs,
pour cette histoire l'apparition de ses enfants en plein milieu de la nuit m'a fait sursauté mais je ne sais pas à quoi il faut réellement s'attendre. Au premier abord, à pas grand chose.
Note : 6/10. En bref, une première mise en bouche assez médiocre qui se rattrape sur un sens de la rhétorique.