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Folie textile, mode et décoration sous le Second Empire

Publié le 18 juin 2013 par Mpbernet

18 juin 2013

affiche_folie_textileAu Palais Impérial de Compiègne .....

princesse mathilde

lavisitedeMathilde

Une somptueuse exposition faite pour les fans d’histoire du costume et des progrès technologiques et industriels, où il ne faut pas hésiter à emmener les jeunes filles, et qui intéressera aussi les messieurs. Car la mode, un des moteurs de notre rayonnement à l’étranger qui fonctionne encore, a « explosé » au Second Empire (1852 – 1870) sous l’impulsion de l’Empereur et de son épouse  Eugénie, et grâce au développement fantastique de l’industrie et des échanges internationaux (comme les expositions universelles dont la première édition se tînt en 1851 à Londres !).

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Dans la décoration comme dans la mode, le textile a connu un remarquable engouement. Tandis que les robes à crinoline requièrent des métrages faramineux et des accessoires (bijoux, rubans, baleines pour les corsets et les crinolines, passementerie, dentelles, broderies, malles pour emporter tout ça et figurer avec éclat dans les « Séries » du couple impérial où l’usage voulait qu’une dame changeât de robe trois fois par jour), toujours plus nombreux, la décoration intérieure des palais impériaux ou des hôtels particuliers fait elle aussi la part belle aux textiles, qui tapissent les murs et le mobilier qui devient « confortable » et le symbole d’une richesse qu’on n’hésite pas à monter avec éclat. Cette surenchère, portée par les innovations techniques et les premiers grands magasins, est telle que l'on peut parler d'une véritable «folie» textile.

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Le Second Empire voit la création des premiers colorants artificiels (en particulier l’aniline ou le jaune de chrome, le noir qui devient très à la mode) et la diffusion de l'impression sur étoffe, chère aux industriels mulhousiens (Thierry-Mieg, Köechlin ...). Les couleurs et les motifs à la mode explosent sans modération : fleurs, rayures et ornements orientalistes envahissent le textile.

C’est aussi le moment où on commence à utiliser la machine à coudre, et le mètre ruban, inventé par Alexis Lavigne en 1847 …

J’ai bien aimé la technique de la robe imprimée « à disposition », à la planche, vendue en kit avec son patron et les morceaux à motifs placés qu'il reste simplement à couper et à assembler, avec les galons imprimés avec de la poudre dorée. La cliente achetait ainsi dans une boîte une robe prête à être confectionnée, avec tout le métrage nécessaire, auprès d’un grand magasin, et parfois en soldes, comme de nos jours … C’est aussi l’éclosion de la presse féminine, avec des modèles destinés à être reproduits … et les premiers "Grands Couturiers" comme Worth, présenté à Eugénie par Pauline de Metternich.

Les  somptueux vêtements de la Princesse Mathilde, cousine de l’Empereur, sont exposés juste sous nos yeux – en particulier une « visite » ou veste couleur turquoise, d’une richesse de broderies extraordinaire. En guise de légende, je me remémore le témoignage de la Princesse de Metternich dont on peut voir plusieurs photographies et qui titre ses souvenirs « Je ne suis pas jolie, je suis pire... ». On appréciera également la reconstitution d'un appartement d’invité de la cour avec un magnifique lit « à la Polonaise » garni de percale glacée à motifs de lilas, l’évocation de la chambre de l'impératrice Eugénie à l'Elysée, autour de son lit somptueux, présenté pour la première fois depuis sa restauration.

En tout : 200 pièces, vêtements, textiles d'ameublement mais aussi peintures, aquarelles et photographies montrant l'attention accordée par les artistes à la représentation du textile. Une exposition réalisée à partir des collections du Palais de Compiègne, et à partir de prêts du Musée de l'Impression sur Etoffes de Mulhouse, du musée des Tissus de Lyon, du Mobilier national, du musée de la Mode de la Ville de Paris, ainsi que des maisons Prelle et Tassinari & Chatel.

 Exposition « Folie textile » jusqu’au 14 octobre au Palais de Compiègne (compter une heure et demie de Paris) 9€. Tous les jours sauf le mardi.


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