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Le mal, M. Désir, ce n’est pas le FN!

Publié le 19 juin 2013 par Demosthene @BrebisG

L’élimination au premier tour du candidat socialiste a provoqué un émoi, (faussement ?) affiché par tous les bords politiques, extrême droite exclue. En effet, elle lui permet de passer au second tour et d’espérer ainsi glaner un siège de plus à l’assemblée nationale, les faisant passer de 2 représentants (qui y sont d’ailleurs sans étiquette) à 3, en rejoignant Marine Maréchal-Lepen et le très controversé Gilbert Collard.

Loin de se remettre en question, le PS, incarné par Harlem Désir, se dédouane.

Le PS, victime innocente de cette élection ?

J’écoutais très attentivement M. Désir au micro de J-M. Apathie sur RTL (lien). En résumé, voici la teneur de ses propos. Le PS a échoué à cette élection pour 4 raisons principales :

-   Affaire Cahuzac : Le coupable !

Pas besoin de revenir sur ce point. Cette affaire (toujours en cours) entraîne naturellement un recours aux solutions extrêmes et décrédibilise toute la gauche.

-   Division de la gauche plurielle : les autres !

La défaite du candidat socialiste serait de la responsabilité des candidats de divers gauche (EELV, Communistes, radicaux de gauche…) qui n’ont pas joué le jeu des désistements en faveur du PS. A ce propos, M. Désir rappelle à EELV que leurs députés élus ne le sont que suite aux désistements des candidats socialistes suites aux accords passés avec le PS à l’entre deux tour des présidentielles.

-   Souffrances sociales dans la circonscription en jeu : le symptôme !

Il est toujours plus facile de se concentrer sur les symptômes que sur la maladie. Notre Président et son gouvernement nous le prouvent tous les jours, M. Désir ne s’en fait que le relais.

-   Majorité toujours bousculée lors d’élections partielles : la fatalité !

C’est comme ça. Faut faire avec et l’accepter.

En résumé, selon Harlem Désir : cette défaite n’est pas de leur faute mais de celle des autres (Cahuzac et les autres mouvements de gauche), c’est symptomatique d’une période douloureuse pour une région (tout le pays, M. Désir, tout le pays !) et de toute façon, c’était prévisible.

Nous entendons un enfant : « c’est pas ma faute !»

Ce  qu’oublie de faire M. Désir, c’est de s’intéresser aux causes profondes de ce revers : un pays en mal de dynamisme économique, l’impossibilité de pouvoir mener les réformes nécessaires à la préservation de notre système social, l’incurie politique.

Comme seul remède pour cacher le symptôme (puisque guérir la maladie ne semble être pas être dans ses priorités), le secrétaire Général du parti socialiste invite à faire barrage au front national, parce que le Front National, c’est le mal !

D’un désaveu mordant de la politique menée par notre gouvernement,  nous voilà parti en croisade contre le mal suprême.

Si on regarde les chiffres, certes, l’extrême droite est en croissance, bénéficiant de 1000 votes de plus (sur 75 000 potentiels) dans cette circonscription qu’aux précédentes législatives. Ce qu’oublie de dire M. Désir, c’est que toute la classe politique est désavouée lors de ce premier tour, hormis l’extrême droite. L’UMP perd 4 000 voix, EELV perd 60 voix, le PS perd 15 000 voix, la démocratie perd  16 000 électeurs, 20% des inscrits (sources) ! Tout cela en une seule année de mandature !

Le mal, M. Désir, ce n’est pas le FN!

 Le mal, M. Désir, c’est la démotivation que la politique actuelle entraîne auprès des Français.

Cumul des affaires et des mandats, incapacité à mettre en oeuvre de grands projets efficaces,  dédouanement systématiques sur des boucs émissaires qui ne font que leur travail (Allemands, Chinois, Américains, Banques…), langue de bois, petits procédés politiques au service de grandes ambitions personnelles, tout ceci concourt au désamour des Français pour leur Hommes politiques et à la montée des extrêmes.

Avant de faire appel à un barrage au Front National, faites un appel aux représentants du peuple (car ils ne sont que cela) afin de les exhorter à plus d’éthique et plus de transparence.

Choisissez votre combat. Il ne doit pas être de lutter contre le Front National mais contre l’effondrement démocratique que l’inconséquence de vous-même et vos collègues est en train de provoquer.

Lutter contre le succès grandissant du front National ne se fera pas par des appels mais par des actes

-   Exemplarité du comportement

-   Transparence des actions et du patrimoine

-   Respect des lois et du peuple

-   Consécration de votre œuvre à la réussite de la France au-delà de vos ambitions et idéologies personnelles

Appliquez ces quatre règles d’or et, vous verrez, naturellement, le Front National sera en repli et la confiance dans nos forces politiques rétablie.

Cela ne nous ramènera pas la croissance de façon miraculeuse mais, franchement, de vous à moi, avez-vous une seule idée de ce qui pourrait être source de croissance ?

J’ai regardé hier une émission qui m’a captivé : 50 ans qui ont changé la France. Une chose qui m’a marqué, c’est la capacité de l’état, à diverses époques, de déclencher des plans ayant pour objet de combler des lacunes de la France et d’adapter le modèle Français (Télécom, commerce, habitat, …) .

Cela ne peut se faire que si le gouvernement est porté par une vision, une ambition pour le pays : rendre du pouvoir d’achat, donner accès au téléphone, permettre la meilleure circulation des biens et des personnes…


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