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[Critique livre] 22/11/63 de Stephen King

Publié le 20 juin 2013 par Glossnroses @MarionWlad

{Gilles}

Stephen king 22 11 63Lisbon Falls, état du Maine, 2011. Jake Epping, un professeur d’anglais trentenaire voit sa vie bouleversée lorsque Al, une vague connaissance, lui fait partager son terrible secret : dans la réserve du wagon restaurant de Al, qu’il tient depuis de nombreuses années, se trouve un vortex permettant de voyager dans le temps. Menant directement en 1958, ce passage permettrait, ainsi que Al l’explique à Jake, de sauver le président Kennedy de l’assassinat dont il fut la cible le 22 novembre 1963 à Dallas…

Extrêmement prolifique depuis la parution de Carrie, son premier livre, en 1974, Stephen King ne laisse pas le poids des années ralentir sa prose. Alors que deux romans sont actuellement dans les tuyaux (dont Doctor Sleep, la suite très attendue de Shining), King livre avec 22/11/63, ce qui s’avère être certainement l’une des ses œuvres les plus ambitieuses.

Commencé dans les années 70, mais abandonné compte tenu de la fraicheur du traumatisme inhérent à la mort de JFK, King a décidé de ne pas laisser mourir dans un carton cette extraordinaire histoire de voyage dans le temps. Une histoire de plus de 900 pages donc, qui prend pour axe central la mort de JFK, prétendument assassiné par Lee Harvey Oswald, un après-midi de novembre.

L’occasion pour l’écrivain de revisiter l’histoire de l’Amérique et de nous plonger, nous lecteurs, aux cœur d’un pays en pleine mutation. Alors que le rock and roll commence à envahir les ondes radio, que les Beatles n’ont pas encore émergé, et que l’insouciance des années de l’après-guerre bat encore son plein, King réussit la prouesse de dépeindre une époque fascinante, propice à la naissance de mythes, mais pourtant recouverte d’un vernis cachant les monstres tapis dans l’obscurité.

Ceci dit, les monstres de 22/11/63 n’ont rien de véritablement monstrueux. Pas dans le sens féerique du terme. Ici, les monstres sont humains. Ils vont et viennent, même si chez King, la menace plus surnaturelle n’est jamais bien loin et va et vient elle aussi, faisant planer son ombre au fil des pages d’un livre qu’il est difficile de fermer une fois commencé.

Et vu qu’il est lui même l’une des légendes de la littérature américaine, Stephen King profite de ce retour vers le passé, pour revisiter son propre univers. Sans déflorer l’intrigue sachez simplement que vous ne manquerez pas de tiquer à certaines évocations, savamment dispersées en début de d’intrigue.

jfk 22 11 63

Roman historique, thriller tendu, récit d’aventure fantastique lorgnant vers les chef-d’œuvres de la science-fiction, 22/11/63 est aussi une formidable histoire d’amour. Situé à la lisière des œuvres purement horrifiques et de celles, beaucoup plus ancrées dans un réalisme âpre, le dernier King impressionne constamment. Par le soucis du détail dont fait sans cesse preuve l’auteur notamment.

Résultat d’un travail de recherche titanesque, ce pavé fourmille de détails et de descriptions, mais évite astucieusement d’ennuyer, par sa faculté à ne jamais se poser trop longtemps.

Beaucoup critiqué par ses détracteurs, pour ses trop longues plages descriptives, dans certaines de ses œuvres, King va ici à l’essentiel relativement vite. Si il s’éloigne de la trame principale, à savoir la course contre la montre pour sauver Kennedy, c’est pour tisser des intrigues secondaires, de toute façon reliées à la principale et tout aussi passionnantes que cette dernière. Tout se rejoignant, lors d’un dernier acte en forme de point d’orgue vibrant. Un dénouement qui contribue à placer 22/11/63 parmi les meilleurs romans du maître du suspens et de l’horreur.

Carrément et sans aucun doute !

Aux éditions Albin Michel – 25.90€

 

@ Gilles


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