Les Tahitiens ont déjà réussi leur compétition en inscrivant un but face au Nigéria (1-6). (Photo DR)
La formation tahitienne, composée presque intégralement de joueurs amateurs, défie l’Espagne ce jeudi au Maracaña (21h, heure française), pour son deuxième match du groupe B de la Coupe des Confédérations.
Tahiti contre l’Espagne, c’est aussi le 138e pays au classement Fifa contre le premier, une équipe composée majoritairement de joueurs amateurs - excepté l’ancien pensionnaire de Ligue 1 Marama Vahirua - face aux double champions d’Europe (2008 et 2012) et champions du monde (2010) en titre. Autant dire qu’un gouffre sépare les deux formations, pour ne pas dire un monde. Mais c’est pourtant dans la peau du champion d’Océanie (2012) que les îliens se présentent dans cette neuvième Coupe des Confédérations. Sans complexe et avec l’envie de faire valoir leur nouveau statut.
Pour son entrée en lice dans la compétition, Tahiti n’a pas fait le poids devant le champion d’Afrique nigérian. Une lourde défaite (1-6) qui en dit long sur le fossé qui sépare l’équipe de Polynésie française des autres Nations présentes au Brésil. Mais l’essentiel était ailleurs. Car pour les hommes d’Eddy Etaeta, l’entraîneur, l’objectif était de marquer au moins un but. Ce qu’ils ont réussi par l’intermédiaire de Jonathan Tehau, à la réception d’un corner de Vahirua (1-3, 53e). Une réalisation saluée comme «une victoire» pour l’ancien nantais et capitaine des Polynésiens. Une performance jugée comme «professionnelle» par Etaeta, faisant allusion au caractère quasiment amateur de son effectif. Et le coach de poursuivre son rêve : «Quand l’hymne national a été joué, cela m’a fait quelque chose. J’ai cru que j’allais me mettre à pleurer tellement j’étais fier. Nous donnons de la visibilité à notre pays. Nous voulons lui donner encore plus.»
Pedro : «Éviter de penser au nombre de buts que nous pourrions inscrire»
Donner plus au pays, c’est déjà affronter l’Espagne ce jeudi, pour le compte de la deuxième journée du groupe B. Alors que Vicente Del Bosque, le technicien ibère, devrait faire tourner son effectif, les invités surprise de cette Coupe des Confédérations ne se font guère d’illusions. «S'ils veulent, ils nous en mettent dix…», glisse avec un léger sourire Mikaël Roche, le portier tahitien. L’entraîneur, lui, se veut plus pédagogue. «Nous avons encore beaucoup de travail. Mais quoi qu’il se passe, nous sommes là et c’est le plus important. C’est un conte de fées.» Une manière de mettre la pression sur son adversaire ? «Tahiti va tout faire pour nous ennuyer, tempère Pedro Rodriguez, l’ailier espagnol du FC Barcelone. Cela reste une rencontre importante, nous devons respecter notre adversaire et jouer ce match en évitant de déjà projeter une victoire et le nombre de buts que nous pourrions inscrire.» Le Maracaña pourrait bien être le théâtre d’un des duels les plus déséquilibrés qui soit.