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Quand le sage désigne le pansement, l'idiot regarde la montre
Revenant d'une loooooongue journée de 13 heures au boulot, forcément fatigué, j'ai l'énergie d'un plancton sous marijuana. En guise de dîner, ce sont des choses faciles, déjà prêtes, des restes dans le Frigidaire®, un bout de quiche courgettes-chèvre. Ou un bol de soupe industriel chauffé au micro-ondes. Le micro-ondes est en hauteur. Suffisamment en hauteur pour jouer la godiche malgré moi et me renverser le bol de soupe bouillant sur la main. Je hurle. L'épiderme s'est joliment décollé. Je peste contre ma connerie. J'ai faim. J'ai mal. Je fourrage dans le fourbis qui me sert de pharmacie. J'applique de la biafine. Malheureux, me dit un ami, surtout pas, pas sur une plaie. J'ôte la biafine, je marmonne de douleur. Je plonge quinze minutes la main dans un seau d'eau froide. Et je tweete, je Facebook. Signe que je ne suis quand même pas à l'article de la mort. Quoique. Si je parcoure les forums et le sujet sur doctissimo, je suis certain d'attraper la gangrène. Ou à tout le moins une septicémie. Une amie me conseille d'appliquer du miel à même la plaie. J'ai comme un doute. Mes amis compatissent (ou se moquent), c'est déjà ça. Le gentil pharmacien qui me fabrique le lendemain un pansement de blessé de guerre me confirme les bienfaits du miel.
Vu les dégâts (tout relatifs) je m'attends à être marqué à vie par un bol de soupe Liebig® aux poireaux et pommes de terre et pointe de crème.