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Marianne : Les mensonges de la semaine

Publié le 21 juin 2013 par Lino83

Les mensonges de la semaine

Tapie, Guéant, Cahuzac, Sarkozy, Copé… Hypocrisie en bande organisée  

Samedi 15 Juin 2013 à 05:00 | .
ANTONIOL ANTOINE/SIPA  ANTONIOL ANTOINE/SIPA     Mensonge d’Etat. Dès la mise en examen de l’arbitre Pierre Estoup  pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre de l’affaire Tapie, Marianne avait écrit que d’autres mises en examen allaient tomber. Bingo ! En voilà deux de plus : Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde et Jean-François Rocchi, l’ancien président du CDR, l’organisme chargé de régler les ardoises du Crédit Lyonnais.
  Et demain, Claude Guéant, l’ancien secrétaire général de l’Elysée ? François Pérol, qui était alors son adjoint ? La « bande », pour reprendre l’expression des magistrats, commence à prendre corps. Sauf que, dans toutes les « bandes », il y a un chef, un patron, un caïd, un « parrain ». Ce chef, tout le monde connaît son nom, mais l’on est prêt à parier qu’il ne sera pas inquiété. Comme dans tous les films de gangsters, la « bande » va sans doute payer pour un chef qui, lui, s’en sort toujours à la fin.  
Mensonge d’Etat (suite). Après la mise en examen de Stéphane Richard et de Jean-François Rocchi dans l’affaire Tapie, l’Elysée a annoncé que l’Etat déposait - enfin ! - un recours en révision contre l'arbitrage qui a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie, dans le cadre de son conflit avec le Crédit lyonnais.
  Il était temps : à partir du 7 juillet, le délai de prescription aurait éteint tout recours possible. Mais si ce recours se justifie aujourd’hui, c’est donc que les intérêts de l’Etat – ceux des contribuables – ont été floués. Mais alors pourquoi avoir attendu cinq ans pour réagir ? Seul le chef de « la bande » a la réponse.  
Mensonge d’Etat (fin). Jusqu’à présent, la Sarkozie, finissant par croire à ses propres mensonges, s’était auto-persuadée que Christine Lagarde pourrait servir de paratonnerre dans l’affaire Tapie. Que, grâce à elle, la foudre ne tomberait pas sur Nicolas Sarkozy. Au regard des derniers développements de l’affaire, il apparaît que ce leurre ne fonctionne pas. Qu’à cela ne tienne, les proches de Nicolas Sarkozy changent leur fusil d’épaule. Désormais, le bouc émissaire s’appelle… Claude Guéant.
Dans Le Monde,  un proche de l’ancien chef de l’Etat explique : « Nicolas Sarkozy ne savait rien et n’a jamais envoyé Guéant en service commandé. Qu’il ait eu des collaborateurs ayant commis des fautes ne veut pas dire qu’il le savait et y a participé ». Ben voyons ! Claude Guéant aurait donc agi seul sans que le chef de l’Etat, qui décidait de tout, tout le temps, n’ait été au courant. Et qui va croire de telles balivernes ?  
Menteurs socialistes. Quand Arnaud Montebourg a osé dire  qu’en cas de mise en examen, Stéphane Richard ne pourrait sans doute pas conserver son poste de Pdg de France Télécom, il s’est fait dûment remonter les bretelles par François Hollande. Pas un socialiste, alors, pour venir en aide au ministre du redressement productif. Stéphane Richard est aujourd’hui mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et là, miracle, tous les socialistes s’interrogent pour savoir s’il doit quitter ses fonctions. Si ce n’est pas un beau gros mensonge collectif, ça ressemble au minimum à une opération d’hypocrisie en bande organisée !  
Mensonge médiatique. Il y a un mois de cela, Marianne avait pris le risque, assumé, justifié, de titrer sur sa Une : « Délinquance fiscale : des noms ! »  Certains beaux esprits nous avaient dit alors : « quel scandale ! Vous appelez à la délation… vous faites du populisme… » Et voilà qu’on découvre cette semaine (lisez, dans Marianne, la nouvelle enquête d’Arnaud Bouillin, elle vaut vraiment son pesant de cacahuètes) que Jérôme Cahuzac, comme président de la commission des finances, puis comme ministre du Budget, savait tout d’un certain nombre de turpitudes fiscales de nos plus riches contribuables.
  Or, il n’en n’a rien fait. Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur le rôle des banques dans l’évasion fiscale, Pierre Condamin-Gerbier, ex-président de la fédération UMP en Suisse, ancien banquier chez Reyl Private Office et surtout chargé de récolter des fonds pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, nous apprend même que « entre 12 et 15 ministres de l’actuelle et de la précédente majorité » détiendraient des comptes bancaires non déclarés en Suisse. Et devinez ce que lui ont dit les sénateurs ? « Des noms ! ». Qu’il a évidemment refusé de livrer.  
Menteur congénital. Jean-François Copé, président de l'UMP, a osé dénoncer, jeudi,  lors d'un colloque à Paris, un « acharnement au nom d’anti-sarkozysme presque infantile » chez François Hollande. On connaît la règle de base du mensonge : plus c’est gros, plus ça passe. Si elle ne venait pas de Copé, cette saillie nous ferait tordre de rire. Depuis mai 2012 en effet, Copé et ses amis font preuve, matin, midi et soir, d’un anti-hollandisme que, naguère, les médias auraient qualifié de « primaire ».
Et le voilà aujourd’hui qui a l’audace, le culot, de critiquer chez Hollande un « antisarkozysme » acharné. On se pince pour y croire… Heureusement, plus personne ne prend Copé au sérieux. Pas même Nicolas Sarkozy qui dit, à qui veut l’entendre, que « l’UMP est morte  parce que Copé a cassé le jouet ». A menteur, bonimenteur et demi…  
Menteur patronal. La succession de Laurence Parisot à la tête du Medef, grand syndicat patronal démocratique s’il en est, est en train de virer au théâtre de boulevard. Résumé des actes précédents.  
Acte 1 : Laurence Parisot tente un putsch à la Poutine pour rester deux ans de plus à son poste.   Acte 2 : Parisot ayant raté son coup d’Etat, quatre candidats briguent le job, dont un grand favori, Pierre Gattaz.   Acte 3 : A la surprise générale, c’est Geoffroy Roux de Bézieux qui sort en tête du vote consultatif du comité exécutif du Medef.   Acte 4 : Tous les candidats, y compris Roux de Bézieux, se rallient à la candidature de Gattaz.  Elle est pas belle la vie,  patron ?  
Et dire que tout ce beau monde, au nom d’un libéralisme qui n’a plus de libéral que le nom, prône la transparence et la démocratie. Le mieux serait qu’ils commencent par s’appliquer ces beaux principes à eux-mêmes, non ?

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