Les réactions continuent suite au report après 2030 du TGV Auvergne également appelé TGV Paris – Orléans – Clermont – Lyon. La commission Mobilité 21 en charge de redéfinir le schéma national des infrastructures de transport (SNIT) n’a pas retenu le projet. Celui-ci dépendra de la date de saturation de la ligne existante Paris – Lyon et du financement. Le président du Conseil général de l’Allier Jean-Paul Dufrègne réagit à travers un communiqué.
Le communiqué du Conseil général de l’Allier
Depuis hier soir, la presse se fait l’écho des possibles annonces de la Commission Mobilité 21 dont les conclusions sur le financement des projets ferroviaires retenus par le Schéma national des infrastructures de transports sont attendues le 26 juin prochain.
Si l’on en croit la rumeur, le projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon n’apparait pas comme une priorité et serait repoussé en 2030. Si cette position se confirme, elle est tout simplement inacceptable. Elle pénaliserait grandement l’avenir de l’Allier comme celui des 12 autres départements et 5 régions concernés par ce projet, qui répond à des impératifs de développement et d’aménagement du territoire. Une telle position nous renforce dans notre conviction qu’une véritable politique nationale autour de la ruralité est vitale. Il n’est plus acceptable qu’une telle fracture existe entre les métropoles et les territoires ruraux, qui restent les éternels oubliés des grands projets structurants. J’en appelle au Premier Ministre, afin qu’il prenne en compte la voix des 19 millions d’habitants qui n’ont pas encore la chance d’être desservis par la grande vitesse.
Les membres de notre assemblée départementale réagiront dès demain, en session, en présentant une motion demandant la reconnaissance de ce projet par l’Etat comme une priorité nationale, et son inscription dans la liste des opérations urgentes. Nous ne pourrions pas comprendre que le POCL soit sacrifié sur l’autel de la rentabilité, au détriment de l’intérêt général et de l’aménagement du territoire.
Jean-Paul Dufrègne, président du Conseil général de l’Allier.
Analyse
Le président Jean-Paul Dufregne est beaucoup plus incisif que René Souchon. Il parle de décision « inacceptable » qui « pénaliserait » l’avenir de l’Allier et des 5 régions concernées par le projet. Pour lui, le projet « répond à des impératifs de développement et d’aménagement du territoire ». Il utilise même le terme de « fracture ». Comme la fracture sociale, il y a donc une fracture territoriale entre les territoires urbains et les territoires ruraux qui sont délaissés, les « oubliés des grands projets ».
Jean-Paul Dufregne met donc en avant l’aménagement du territoire. On pourrait même parler d’égalité des territoires, une notion développée par le gouvernement actuel. Le grand centre de la France reste donc pénalisé par sa ruralité avec le risque que l’écart avec les zones urbaines continue de s’accentuer.