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Adeline, la friponne

Par Arielle

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Chef de bande. Oui, c’est bien ça, c’est son truc… Depuis qu’elle est née, Adeline rêve de faire des exploits, de jouer les glorieuses, de porter un diadème d’étoiles.

Son père a trouvé du travail en région parisienne où il achète un appartement. Promotion en vue… Maisons-Alfort : il y a de la joie dans l’air. Adeline du haut de ses cinq ans, adore cet immeuble encore en construction… chouette ! Tous ces rouleaux de ferraille où grouillent les rats font son bonheur. Elle joue et rejoue. Elle bondit et rebondit sur ce trampoline improvisé : à cet âge-là on est inconscient ! Elle fait ses débuts dans la vie active à l’école Condorcet. Le seul fait marquant de son bref passage dans cet établissement est le placard où elle était systématiquement enfermée pour bavardages, renchérie du bonnet d’âne qu’elle portait avec une certaine fierté. Cette punition l’amusait, au moins on s’intéressait à elle. Petite satisfaction, petite gloire.

A l’école Raspail, qui était déjà moins loin que Condorcet, Adeline a fait les pires bêtises et pourtant elle était toujours parmi les mieux notées et même appréciée ! Son institutrice favorite parce que bonne à persécuter, s’appelait Madame Ourson. Comment se prendre au sérieux avec un nom pareil ? Elle : elle y arrivait. Un jour, ne supportant plus l’enfant espiègle qu’était Adeline, elle a violemment lancé son cartable à travers la classe. Il dépassa le mur du son, acclamé dans un vacarme foudroyant de rires de mioches diaboliques, laissant sur le flan Madame Ourson. C’était l’éducation de l’éducatrice : désarmée, elle mit au panier sa vieille règle en bois qui lui servait de fouet et toute la classe devint raisonnable. Les rires lui avaient démontré l’énormité de son geste et l’avaient rendue sociable, voire presque digne d’être aimée ! Raspail, c’était aussi les jeux stupides des filles dans la cour. Il n’y a rien de plus gnangnan qu’un groupe de filles dans une cour d’école. Comme Adeline aimait bien jouer les gros bras et que Raspail était devenue mixte, elle s’amusait avec les garçons. Les filles chuchotaient et blasphémaient sur son passage. Cela la faisait assez rire et très vite elle devint le chef d’une horde de gars… alors là, mes vieilles… les griffes sont sorties ! Une d’entre elles cependant devint sa copine. Elle était différente et adhérait à fond : c’est tout ce qui comptait pour entrer dans son cercle. Notre chérubin inventa un nouveau jeu, un défi à elle-même. C’était osé lorsqu’on a que sept ans : elle allait dépouiller l’école de ses fournitures scolaires ! Belle vengeance en perspective… Adeline mit à exécution son plan : tous les jours, à petite dose, elle emportait chez elle les cahiers, crayons, gommes et principalement les supports de cours. La stratégie était simple et le jeu dangereux : accéder aux armoires et les vider, doser savamment pour que le stock ne baisse pas à vue d’œil, changer d’armoire chaque jour. Ah la belle librairie qu’elle avait montée dans sa chambre ! Elle était riche… riche et fière. Petite satisfaction, petite gloire, la tête dans les étoiles...

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Adeline la friponne
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