Magazine Séries

Critique Ciné : Spring Breakers, voyage extatique

Publié le 23 juin 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

20462006.jpg

Spring Breakers // De Harmony Korine. Avec James Franco, Vanessa Hudgens et Selena Gomez.


"Everytime I see you in my dreams I see your face it's haunting me… I guess I need you baby…"
Harmony Korine, réalisateur de court métrages s'est lancé dans le périlleux exercice de mettre en scène au mieux l'une des fêtes les plus fréquentées par les adolescents américains : le Spring Break. Durant les vacances scolaires de printemps, ils vont tous faire la fête dans des lieux de débauches entre Cancun et Miami. Le risque était soit de tomber dans le film édulcoré, qui ne nous montre rien de bien pertinent, ou encore la comédie de comptoir comme on a déjà pu le voir dans le très mauvais 21&Over (bien que celui ci ne parle pas de Spring Break). C'est donc avec l'envie curieuse de voir ce qui a tant divisé les critiques que j'ai lancé Spring Breakers. Je ne savais pas vraiment ce qu'il fallait voir, ou chercher dans ce film tant celui ci est finalement déroutant. Tout débute de façon assez correct, sans pour autant transcender le genre. On peut malgré tout parler de la mise en scène, tout de suite, mettant en scène ces couleurs vives et fluorescentes. C'est déjà un très joli point en soi, bien qu'un film ne peut pas uniquement porter sur l'utilisation de la lumière.
Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…
Tout s'enchaine assez rapidement avec une histoire qui est plutôt cohérente. Une fois arrivée au Spring Break, nous avons droit à des images sans censures de ce qu'il peut se passer dans ce genre de fêtes. C'est assez cru, mais efficace. On en a plein les yeux et Harmony Korine mélange la typologique de ses images passant de la caméra amateur à sa propre caméra. Le mélange des deux rend alors son film plus personnel, plus documentaire. Mais un documentaire avec pas grand chose finalement si ce n'est qu'il était un peu plus joli que ce que l'on aurait très bien pu voir dans Enquête Exclusive (sans les floutages et avec la drogue et l'alcool à gogo). Tout est montré, tout est permis. Le film bascule donc à un moment, quand les quatre amies se font arrêter et que Alien, incarné par un James Franco au sommet de son art et complètement transformé, va changer leur vie à tout jamais. Spring Breakers tente de nous montrer à quel point le monde de la fête, l'adrénaline que procure les interdits, est tout ce que l'on ne veut pas quitter. Sauf que la descente est encore plus dure.
Cette descente au sein de Spring Breakers est incarnée par Selena Gomez qui à un moment va en avoir mal de passer pour la fille qui fait tout ce qu'elle n'a pas envie de faire, pour un homme qu'elle n'apprécie pas. Quelques très bons passages vont s'enchainer jusqu'à ce que l'on arrive au point culminant du film : la scène sur "Everytime" de Britney Spears (un autre titre de la chanteuse est chantonné plus tôt dans le film d'ailleurs). Tout le monde en avait déjà parlé avant que je ne vois le film, mais c'était magnifique. Une scène qui donne presque un tout autre sens à la chanson que le message très personnel qu'avait voulu faire passer Britney Spears à l'époque. Sensationnelle, la scène reste la plus intéressante du film. Cela ne veut pas pour autant dire que Spring Breakers est raté. Bien au contraire. Il utilise à merveille les couleurs et ce même si le scénario tient dans un mouchoir de poche. C'est d'ailleurs ce que je trouve de plus dommageable au film.
Au fond, Spring Breakers ne ressemble qu'à un clip musical d'une heure et demie. En soi c'est magnifique, on en a plein les oreilles et les yeux. Mais peut être que j'aurais aimé voir quelque chose en plus. Malgré la réflexion assez noétique (cette science de la connaissance) de l'univers du Spring Break, je trouve que le film ne va pas suffisamment loin tout le temps. Il se prend parfois les pieds dans la volonté d'exercice de style. C'est louable de la part d'un jeune réalisateur, mais j'aurais presque envie qu'il nous délivre un film sur le monde des gangsters dans la même veine maintenant. Quelque chose de plus adulte. Car la réflexion qu'il tente de nous proposer est singulière, nous racontant son histoire de façon parfois magnifique mais aussi parfois de façon anecdotique.
Note : 8/10. En bref, une représentation passionnante de l'univers du Spring Break. Une vraie bombe qui a tous les attraits d'un bon clip vidéo parfaitement maitrisé musicalement.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines