Il y a une petite dizaine de jours, se tenait en France et dans quelques villes européennes la seconde édition des Journées Particulières, organisées par le groupe LVMH. Ayant rassemblé plus de 100 000 visiteurs en octobre 2011 lors de la première édition, ce nouvel évènement laissait présager un nouveau succès mais surtout de biens belles découvertes.
40 lieux, contre 25 il y a deux ans, ont été ouverts au public l'espace d'un week-end et c'est encore une fois avec des étoiles pleins les yeux que je suis ressortie de mes deux visites : l'usine de production de parfums Guerlain à Orphin, et les salons de couture Christian Dior avenue Montaigne.
Avec une collection de plus de 500 flacons de parfums (vides !) à la maison, il était hors de question que je rate la visite du site de production des parfums Guerlain, et c'est pourtant sans sésame en main que je me suis rendue à Orphin le samedi. L'heure du déjeuner s'est finalement révélée être l'horaire idéal pour échaper à la foule et à une attente interminable. Moins de vingt minutes après mon arrivée, j'enfilais déjà une affreuse blouse blanche, prête pour la découverte.
Par groupe d'une quinzaine de personnes, nous avons sillonné l'usine dans ses moindres recoins pour en apprendre le plus possible sur l'élaboration d'un parfum, depuis sa matière première jusqu'à son conditionnement et son expédition partout dans le monde. Car il faut savoir que l'usine d'Orphin produit la totalité des parfums Guerlain vendus à travers le globe !
Après avoir découvert où et comment étaient stockées les matières brutes de parfums, nous avons eu le privilège de rencontrer Thierry Wasser, directeur de la création des parfums de la marque. Il nous a alors parlé de ses voyages en Inde, en Italie, en Bulgarie, etc. pour sélectionner les meilleurs arômes, les meilleurs plantes afin d'obtenir un produit d'une qualité irréprochable. Il nous a également livré quelques secrets sur la maison Guerlain, sur les bases que les cinq générations de parfumeurs se transmettent pour sans cesse réinventer la signature Guerlain dans les parfums, sans oublier un petit cours d'histoire, sur les débuts de la maison, son ascension jusqu'à devenir le parfumeur attitré des cours d'Europe.
Le temps a filé sans que personne ne s'en rende compte, et c'est un peu pris de vitesse que nous avons ensuite découvert les autres salles, et notamment la Cathédrale. Cette salle a pour particularité de regrouper toutes les cuves de macération des parfums, cuves qui peuvent contenir jusqu'à 4000L ! Conservés à l'abri de l'air et de la lumière, les différentes essences sont ensuite acheminées jusqu'à l'immense salle de conditionnement grâce à des kilomètres de tuyaux.
Crédit Photo : Laurent Chéhère
Mais avant d'aller découvrir l'envers du décors de la Petite Robe Noire, nous avons fait une brève pause pour admirer de sublimes flacons de parfums mythiques (édités en quantité extrêmement limitées évidemment), nous permettant ainsi de retracer toute l'histoire de Guerlain. De l'Eau de Cologne Impériale conçue pour l'Impératrice Eugénie, en passant par le parfum des Champs Elysées (avec son flacon en forme de tortue), sans oublier Shalimar, nous sommes remontés dans le temps en l'espace de quelques minutes à peine.
Crédit Photo : Laurent Chéhère
Bien vite, nous sommes enfin allés à la rencontre de trois femmes dont le savoir faire m'a émerveillé. Sur les parfums grand luxe, et notamment tous les extraits de parfums, le conditionnement est fait à la main et non par des machine. Le barbichage (qui consiste à venir nouer autour du col du flacon un galon de soie puis de le brosser pour lui donner une certaine tenue), le baudruchage (l'art de celer hermétiquement un flacon avec une baudruche) et l'application d'un cachet de cire pour celer un flacon font partis des petits secrets que j'ai adoré découvrir à cette occasion.
Crédit Photo : Laurent Chéhère
Enfin, nos derniers pas nous ont guidés vers la zone de conditionnement de la fameuse Petite Robe Noire, où les flacons vides repartent pleins, emballés et enpaquetés en quelques minutes à peine. 1800 flacons sont ainsi conditionnés en... 1 heure ! Mais il faut bien ça pour assouvir la demande mondiale du nouveau best-seller de la marque.
Crédit Photo : Laurent Chéhère
La visite s'achève au bout d'une petite heure bien remplie, avec un petit souvenir en prime.
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Le lendemain, c'est en direction de l'avenue Montaigne et des salons Dior que mes pas m'ont guidé. Il y a deux ans, j'avais déjà eu l'opportunité de faire cette visite mais quand l'occasion s'est à nouveau présentée et qu'après une lutte acharnée, j'ai réussi à obtenir des invitations, je n'ai clairement pas dis non pour renouveler l'expérience.
Par petits groupes, nous avons pénétré dans l'hôtel particulier de cinq étages (les studios de créations se trouvant tout en haut) par un escalier magistral où étaient exposés de nombreux modèles du dernier défilé haute couture signé Raf Simons. De suite, le ton est donné pour le reste de la visite !
Entièrement peints en gris Montaigne (nom donné à cette teinte de gris clair qu'aimait tant Christian Dior), les salons qui s'ouvrent devant nous sont aménagés en divers pôles pour nous présenter toutes les facettes de la maison de couture.
C'est l'atelier homme qui ouvre le bal, en nous présentant les différentes étapes pour réaliser une veste de tailleur homme. L'intégralité du travail est réalisée à la main et forcément le résulat n'en est que plus spectaculaire. La veste tombe impécablement sur le mannequin et l'on peut noter sans problème le soin apporté à chaque détail.
Crédit Photo : Laurent Chéhère
Juste à côté, se tiennent les ateliers souliers et maroquinerie. Le premier nous dévoile tout le processus nécessaire à la réalisation d'une paire de chaussure, depuis son croquis jusqu'à son essayage final. Les lignes de la chaussure sont tout simplement dessinées à même le pied (je devrais plutôt parler de forme de pied), avant d'être mises à plat et retravaillées sur un carton pour obtenir le patron. De là, il ne reste plus qu'à couper le cuir et à assembler toutes les pièces intérieures et extérieures (talons, semelles, renforts, etc.). Côté sac, c'est le mythique Lady Dior qui nous livre ses secrets de fabrication, et l'on apprend notamment que le sac est en fait moulé sur une forme en bois afin d'obtenir les lignes qui lui sont propres. Le cannage et l'assemblage des pièces et des élements de décoration sont les étapes suivantes, une fois le patron du sac réalisé.
Crédit Photo : Laurent Chéhère
Les trois pôles suivant retiennent forcément toute mon attention car nous nous dirigeons vers les parties Haute Couture tailleur et flou ainsi que la broderie. Les modèles présentés sur mannequin sont splendides et donnent vraiment envie d'entendre les confidences des personnes qui ont oeuvré à leur confection. J'apprends quelques techniques de couture au passage, et j'en profite pour poser mes yeux sur tous les petits détails imperceptibles lorsque l'on regarde un défilé en photo. Le coin broderie est celui qui m'impressionne le plus car à mes yeux il demande encore plus de dextérité que la couture. C'est un vrai travail d'orphèvre que réalise la personne en face de nous, et voir le modèle fini présenté juste à côté d'elle nous aide à calculer le nombre d'heures que cela a nécessité.
A deux pas, c'est le stand baby Dior, nouveauté 2013, qui se présente à nous. Baby Dior, c'est évidemment tous les vêtements de prêt-à-porter vendus en boutique, mais c'est surtout dans cet atelier que sont confectionnées les tenues de cérémonie telles que les robes de baptème. Et c'est justement la pièce maîtresse qui nous est dévoilée. Que dire sinon qu'elle est magnifique ? Tout, absolument tout, est réalisé à la main, qu'il s'agisse des points pour coudre les différentes morceaux de dentelles ou de broderies (ou bien même de jours), que le passage de rubans dans le modèle, ou bien encore le gaufrage au fer permettant d'obtenir de si jolis volants de broderie dans le bas de la robe et des manches. Un vrai chef d'oeuvre dont je me suis abstenue de demander le prix...
Crédit Photo : Laurent Chéhère
Passage ensuite aux pôles horlogerie et haute-joaillerie, où je ne manque pas d'admirer la patience et la minutie de ces artisans à chacune de mes visites. Tout est dans la finesse du détail, dans la recherche constante de la perfection, et le résultat n'en est que toujours plus élégant et raffiné à chaque fois. Je n'aurai jamais le privilège de porter de tels bijoux, alors je me permets de rêver l'espace d'un instant. Et j'ai d'autant plus rêvé lorsqu'un diamant de deux carats s'est retrouvé dans mes mains pour que je puisse admirer la façon dont il était griffé sur son support. Inutile de vous préciser que je serais bien repartie avec.
La visite ne va pas tarder à s'achever lorsque nous ré-empruntons l'escalier pour descendre d'un étage afin de contempler la collection privée des plus beaux flacons de parfums de la maison. On peut y voir des flacons uniques, notamment les premières esquisses du parfum J'Adore et qui n'ont finalement pas été retenues. Dans la salle attenante, je redécouvre des savoir-faire aperçu la veille chez Guerlain, et notamment le baudruchage et l'art des noeuds, véritables signatures des extraits de parfums Dior. Chaque essence a son propre noeud, de quoi les différencier encore davantage.
Déjà il est temps de partir pour laisser la place à ces visiteurs toujours plus nombreux qui attendent leur tour. J'espère que la visite en ma compagnie vous a plu, et pour celles qui souhaiteraient en voir davantage, je vous invite à regarder cette courte vidéo pour avoir un plus large aperçu de ce qui est susceptible de vous attendre lors d'une troisième édition.
Belle journée et bon début de semaine à vous.
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