Adepte convaincu de la construction européenne, je suis quelque peu dépité de certaines prises de positions qui ont marqué l'actualité ces derniers jours.
La construction d'une Europe forte et cohérence est d'autant plus nécessaire de l'évolution du monde actuel ne s'oriente pas vers un renforcement du pouvoir des états européens dans les négociations internationales. Dans cet objectif, l'Europe ne peut être la simple juxtaposition de dynamiques individuelle (au niveau des états), mais doit élaborer une dynamique propre qui emporte l'ensemble de ses membres.
Monsieur Barroso, vous avez une obligation de réserve
Les possibilités offertes par le droit de veto dans la prise de certaines décision soulève de nombreuses difficultés. Surtout lorsqu'on s'inscrit dans une volonté de construction européenne d'ensemble. Pour autant, lorsqu'une décision est prise, il ne revient pas à un représentant de l'institution de la critiquer. Son rôle est de la porter. La même critique a souvent été faite vis-à-vis de l'attitude qu'a pu avoir la France par le passé. Maintenant qu'elle rentre dans le rang, il est inconvenant qu'un membre de la Commission emprunte ce travers.
Dans les prises de paroles des divers responsables français, personne n'a évoqué l'obligation de réserve. Obligation qui relève plus de l'éthique à ce niveau de responsabilité, mais obligation de fait.D'un autre côté, on ne peut totalement s'étonner d'une telle prise de position. Monsieur Barroso s'est déjà régulièrement fait remarquer par le passé par ses prises de positions non conformes aux orientations fixées par les états. Certains soulignent aussi, ces derniers temps, sa capacité à changer de casquette en fonction du vent ... Mais en tout cas une chose est certaine : il milite constamment pour une libéralisation débridée et une approche purement économique de la société.
Europe libérale : le poids des lobbies
Cette monétarisation de la société n'est pas spécifique à l'Europe, elle nous vient plutôt des pays englo-saxons : Etats-Unis et Angleterre. Mais par l'importance prise par les marchés financiers, elle s'est imposée à tous. Et l'Angleterre a parfaitement réussi à imposer cette dynamique à l'Europe et plus particulièrement au sein de la Commission.
Une autre actualité surprenante concerne la demande de Bruxelles de faire baisser le tarif du tunnel sous la Manche. Cette demande fait à Londres et à Paris est présentée comme justifiée par le besoin d'en accroitre l'usage et réduire le transport par les autres modes, en particulier pour le fret. Mais étonnamment, l'enjeu climatique n'est pas évoqué. De plus, il semble que Bruxelles ne se préoccupe nullement de la rentabilité financière de l'exploitation du tunnel, alors qu'en ce temps de crise elle regarde habituellement avec beaucoup d'attention toute les charges des états.On ne peut donc que supposer qu'il s'agit d'une pression de divers lobbies économiques pour attaquer ce mode de transport qui concurrence de plus en plus les autres modes, plus anciens, de traversée de le Manche.