"Moi, quand je voyage, je voyage en classe affaires. J'ai passé l'âge d'aller me faire briser le dos à la classe économique." À qui doit-on cette sortie ? À un grand patron du CAC 40 ? Une héroïne de télé-réalité ? Un milliardaire russe ? Un gérant de fonds de pension américain ? Non à un homme politique valeureux défenseur de la classe ouvrière et promoteur pendant la dernière campagne présidentielle du 100 % d'impôt pour les revenus les plus élevés.... Vous l'avez reconnu, il s'agit de Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche, qui s'empresse d'ajouter dans la foulée : "Ils vous mettent comme des sardines là-dedans. C'est une honte ! Le transport aérien, les trois quarts du temps, est extrêmement désagréable. Ne me dites pas le contraire." De passage la semaine dernière au Salon de l'aéronautique du Bourget, il a clamé haut et fort son art de vivre en essayant un nouveau modèle de siège totalement inclinable.
Sur le fond, on ne peut pas lui donner tort. Sauf qu'il faut avoir les moyens de ses envies ! Imaginons que Jean-Luc Mélenchon veuille se rendre à Pékin, capitale de la Chine, pays dont il vante souvent les mérites... Le meilleur tarif pour un aller-retour en classe affaires sur Air France - il serait inimaginable que le patriote Mélenchon, toujours prompt à dénoncer le libéralisme de Bruxelles et la dérégulation, prenne une compagnie étrangère - dépasse les 4 000 euros : 2 166 euros pour un départ sur le vol AF128 lundi 1er juillet et 2 088 euros pour un retour sur le vol AF381 le 11 juillet par exemple. Encore sont-ce là les tarifs les moins chers pour ce type de confort.
Quatre smic pour aller à Cuba !
Si Fidel Castro venait à rejoindre le Che dans son repos éternel, le même voyage aux mêmes dates - car il serait dommage de ne pas profiter des plages de la perle des Caraïbes - reviendrait à un peu plus de 4 200 euros. Prenez alors le vol AF3534 à l'aller et le AF3539 au retour.Enfin, heureuse surprise !, s'il venait à l'ancien candidat à la présidentielle la fantaisie de se rendre à New York pour y effectuer deux ou trois emplettes, il payerait substantiellement moins cher... Pour 1 907 euros, il peut s'offrir un aller-retour pour la capitale mondiale du libéralisme. Sans doute sont-ce là les effets de la libre concurrence... Bref, pour que le dos délicat de Jean-Luc Mélenchon n'ait pas à souffrir des turbulences, il lui en coûtera 1,8 smic (actuellement fixé à 1121 euros nets pour 35 heures de travail hebdomadaire) pour gagner New York et quatre pour humer le bon air de la liberté à Cuba ! Ses électeurs apprécieront.
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Melenchon et le confort des voyages...