Place de la République : la préfecture sort de son hibernation !

Nos lecteurs savent que la mairie delanoiste, fébrile à l'idée de ne pouvoir inaugurer sa "nouvelle" place avant l'été, avait voté un avenant tout à fait scandaleux qui payait les entreprises en charge du chantier afin qu'elles travaillent de nuit et le week-end pour que tout soit près le 15 juin. Cette modification au contrat s'asseyait sur la jurisprudence en augmentant de 30 % les sommes versées sans nouvelle mise en concurrence. On voit depuis une semaine le résultat de cette frénésie : un espace bas-de-gamme, minéral, sans intelligence urbaine et froid. Le tout alors que près de 30 millions d'euros ont été dépensés et que des superbes fontaines du 19ème siècle ont été détruites ! Pour tenter d'empêcher cette gabegie, Jean-François Legaret, président du groupe UMP et membre de la Commission d'appel d'offres et Serge Federbusch, élu du 10ème arrondissement ont saisi l'un le préfet de Paris et l'autre le Tribunal administratif. En réalité, la seule procédure efficace était celle qui impliquait le préfet puisque ce dernier, dans le cadre de son déféré, ne subit pas la contrainte d'avoir à démontrer l'urgence de son action, ce qui est quasiment impossible pour un élu en matière contractuelle. Et alors ? Figurez-vous que Jean-François Legaret vient de recevoir un courrier du préfet de Paris daté du 18 juin lui indiquant qu'il "a saisi la ville afin de recueillir ses explications sur les conditions de passation de l'avenant" ! Le 18 juin ... soit trois jours après l'inauguration. Et il ne s'agit que d'une demande d'information ... Ce doit être de l'humour préfectoral. Autant dire que ce fut un enterrement de troisième classe. Bilan de toute cette opération : une place massacrée, des millions d'euros gaspillés et une préfecture auréolée de la médaille de la bienveillance délivrée par la ville de Paris.