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A Villeneuve-sur-Lot, la majorité n'a pas voté.

Publié le 25 juin 2013 par Juan

A Villeneuve-sur-Lot, la majorité n'a pas voté.
Cette petite élection légistalive de rien du tout a bien occupé la gente médiatique. Impossible, lundi 24 juin d'y échapper, dès potron-minet. Jérôme Cahuzac a bien réussi son coup. Mais il est loin d'en être le responsable.
Soyons honnêtes: le Front national a gagné par K-O. Abstention record, démobilisation totale, spectacle pitoyable. Rares sont les commentaires à la hauteur.
Les deux finalistes ont réunis moins de suffrages que l'abstention et le vote blanc, lors de ce second tour d'une législative pourtant ultra-médiatisée.
  • Abstention: 35.743, soit 47,53% des inscrits
  • Votes blancs ou nuls: 5.624, soit 7,47% des inscrits
  • Etienne Bousquet-Cassagne (FN): 15.647, soit 20,81% des inscrits
  • Jean-Louis Costes (UMP): 18.193, soit 24,19% des inscrits
On sent l'affolement chez certains. Les hiérarques UMPistes sont déboussolés que ce micro-21 avril n'ait pas débouché sur un score nord-coréen en faveur de leur champion local. Et non, les électeurs ont boudé, et largement. Sans risque, on peut penser que lorsque plus d'une moitié de l'électorat ne vote pas pour les finalistes du second tour, les conjectures sur qui a voté pour qui sont inopérantes ou crétines.
Car l'élection fut juste, quelques centaines de voix qui, abstention aidant, donna un joyeux 54/46.
"C'est une défaite électorale mais une grande victoire politique" Gilbert Collard, Front National, 23 juin.
Côté socialiste, le choc est subi. On se dit que gouverner en période de pareille crise explique toutes les défaites. Avec l'UMP, on se chamaille pour savoir si les électeurs de gauche se sont portés sur le FN ou l'UMP au second tour. Un analyste croit comprendre que le rebond du FN ne doit pas grand chose à la gauche.
"On n’a pas de raison de partir affaiblis à une élection. Quand elles sont difficiles, il faut se rassembler" Bruno Le Roux, Parti socialiste, 24 juin.
La gauche se dispute la responsabilité. Force est de constater que l'échec est total: le PS se souvient de ses alliés. Le PC pense aux alliances municipales. Les mélenchonistes préfèrent toujours la confrontation totale.
Le leader du Parti de Gauche a ainsi une formule curieuse: il traduit bien l'esprit ambiant, le constat est juste mais la trajectoire est sans issue. On craint d'en comprendre les conséquences: selon lui, les électeurs sont "sommés de voter, ou socialiste ce qui ne sert strictement à rien, puisque c'est leur politique qui fournit le terreau du Front national, ou bien pour l'UMP, qui est la copie conforme du Front national".
Le vote utile suppose une envie d'alliance. N'en déplaise aux critiques, le PS l'a toujours eu, avec plus ou moins d'arrogance, certes. L'alliance avec EELV l'an passé en est le dernier exemple. Si un jour le FDG veut espérer passer "devant" le PS, il lui faudra se poser la question du vote utile à son tour: pourquoi serait-il utile de voter pour un rassemblement qui ne tend pas suffisamment la main ?
La guerre des gauches fera un mort, la gauche.


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